Alors que les tractations pour la nomination d’un nouveau Premier ministre battent leur plein, le Syndicat des Indépendants et TPE (SDI) lance un appel clair : la gestion économique du pays ne saurait tolérer de compromissions motivées par des intérêts purement politiques.
Une inquiétude croissante face à un contexte économique alarmant
Selon une enquête flash réalisée le 5 décembre 2024, regroupant les réponses de 571 dirigeants de TPE, les petites entreprises font face à une pression économique sans précédent. Les défaillances d’entreprises, notamment dans le secteur du bâtiment, atteignent des niveaux records, révélant un écosystème déjà fragilisé.
L’enquête met en lumière le mécontentement et l’inquiétude des TPE face à la situation politique actuelle et ses répercussions sur leur activité.
Impact de la situation politique sur l’activité des TPE
49% des TPE ont constaté une baisse de leur chiffre d’affaires au cours du dernier semestre, tandis que seulement 15% ont enregistré une hausse. Ce constat est corroboré par le pessimisme des consommateurs : 67% ont réduit leurs dépenses, 68% fréquentent moins les commerces et 87% affichent un moral en baisse. Face à cette situation, 38% des TPE ont annulé des recrutements et 32% ont suspendu leurs investissements.
Marc Sanchez : « Refuser les compromissions économiques »
Marc Sanchez, Secrétaire général du SDI, n’hésite pas à pointer du doigt une classe politique déconnectée des réalités économiques : « Depuis six mois, les indépendants et dirigeants de TPE oscillent entre stupeur et inquiétude face à une classe politique jugée plus préoccupée par ses intérêts partisans que par l’intérêt général.»
Selon lui, la quête d’un gouvernement de compromis pourrait rouvrir les blessures de l’été dernier, amplifiées par une conjoncture encore plus dégradée. Les petites entreprises redoutent des décisions qui feraient écho à celles ayant augmenté les charges sociales et fiscales, en contradiction flagrante avec les principes fondamentaux du développement économique.
Opinion des TPE sur la censure et la classe politique
Une majorité des TPE (57%) désapprouve la motion de censure, tandis que 43% l’approuvent. Le sentiment dominant à l’issue de la censure est l’atterrement (52%), suivi par la satisfaction (35%) et l’indifférence (13%). Seules 2% des TPE estiment que l’Assemblée nationale représente bien leurs intérêts. Les témoignages recueillis révèlent un profond désenchantement face à la classe politique, perçue comme déconnectée des réalités du terrain, préoccupée par ses propres intérêts et incapable de travailler pour le bien commun.
Priorité à la baisse des dépenses publiques
Pour le SDI, la seule voie viable réside dans une réduction drastique des dépenses publiques. Marc Sanchez souligne que cette piste, pourtant essentielle, a été largement négligée lors de l’élaboration du précédent budget. Il appelle à maintenir intactes les digues érigées contre tout renforcement des prélèvements obligatoires, afin de protéger les indépendants et les TPE d’une asphyxie économique.
Inquiétudes et attentes des TPE
58% des TPE s’inquiètent des répercussions de la crise politique sur leur activité. Leurs principales propositions budgétaires concernent :
- La réduction des charges (89%);
- La simplification administrative (68%);
- Le maintien des aides à l’emploi et à la formation (51%).
Une attente forte des dirigeants de TPE
Les conclusions de l’enquête montrent une lassitude et une appréhension croissante parmi les dirigeants de TPE. Ceux-ci attendent des mesures concrètes et responsables, axées sur la relance de l’activité économique et la soutenabilité de leurs entreprises.
Alors que les discussions autour du futur gouvernement se poursuivent, le SDI invite à une vigilance accrue. Dans un écosystème fragilisé, le compromis politique ne doit jamais s’apparenter à une compromission économique. La survie des TPE et la résilience du tissu économique français en dépendent.