Le groupe d’opposition Bon Sens à Chenôve, représenté par Philippe Neyraud et Christophe Guillet, monte au créneau contre la municipalité, critiquant à la fois la mise en place de nouveaux plans de circulation et l’organisation d’une consultation citoyenne qu’ils jugent précipitée et biaisée. Alors que le sujet divise habitants et commerçants, les élus dénoncent un manque de concertation et des pratiques qu’ils estiment contraires aux principes démocratiques.
Deux plans de circulation controversés
Selon Bon Sens à Chenôve, la municipalité a instauré deux plans de circulation distincts sans réelle concertation avec les habitants. Le premier, redirigeant les flux de la rue Maxime Guillot et du boulevard Henri Bazin vers des axes voisins, a généré une vive opposition. Les critiques s’accumulent : bruit, dangers accrus, hausse de la circulation sur les voies de déviation, et impact négatif sur les commerces locaux. Une pétition réunissant près de 3 500 signatures illustre l’ampleur du mécontentement.
Un second plan, moins impactant car limité au secteur du Vieux Bourg, a également suscité des résistances, bien que dans une moindre mesure.
Une consultation citoyenne sous le feu des critiques
Face à ces contestations, la mairie a annoncé une consultation par référendum d’initiative locale (RIL). Cependant, Bon Sens à Chenôve remet en cause la manière dont ce projet a été présenté lors du conseil municipal du 16 décembre. Les élus dénoncent un non-respect des procédures légales : les documents préparatoires, nécessaires pour analyser le sujet, leur ont été remis au dernier moment, contre l’obligation légale de transmission cinq jours avant la séance.
Philippe Neyraud et Christophe Guillet s’indignent : « Nous sommes favorables à une consultation citoyenne, mais pas dans ces conditions, où l’on tente de nous priver des moyens nécessaires pour une réflexion approfondie. » Refusant de voter dans ces circonstances, ils craignent d’être injustement accusés de s’opposer au principe même de la consultation.
Points d’alerte et propositions d’amélioration
Le groupe d’opposition soulève plusieurs points problématiques dans la démarche municipale :
- Une question ambiguë : la formulation « Êtes-vous POUR ou CONTRE la suppression du nouveau plan de circulation à Chenôve ? » est jugée confuse et susceptible d’induire en erreur les électeurs. Bon Sens à Chenôve propose une alternative plus claire : « Voulez-vous conserver le nouveau plan de circulation à Chenôve ? », avec un choix simple OUI/NON.
- Des inégalités dans la campagne : ils critiquent l’utilisation potentielle des moyens municipaux par la majorité pour promouvoir sa position, alors que les opposants devront financer leurs efforts sur leurs propres fonds.
- Un regroupement discutable : la consultation mêle les deux plans de circulation en une seule question, empêchant une distinction entre des mesures ayant des impacts différents.
Une manœuvre politique ?
Pour Bon Sens à Chenôve, cette consultation s’apparente à un « rattrapage maladroit » après une mise en œuvre précipitée des plans de circulation. « Pourquoi ce soudain intérêt pour la démocratie participative, après des mois de mécontentement largement ignoré ? » s’interrogent-ils, suggérant que la démarche pourrait servir des objectifs politiques à l’approche des prochaines élections municipales.
Une suite sous tension
Alors que cette consultation suscite déjà débats et interrogations, le groupe d’opposition affirme vouloir veiller à ce qu’elle se déroule dans des conditions conformes à la loi. Il envisage d’alerter le préfet, voire de saisir le tribunal administratif si des irrégularités persistent.
Les Cheneveliers, de leur côté, attendent de voir si cette consultation pourra réellement répondre aux attentes des habitants ou si elle ne fera qu’exacerber les tensions. En attendant, Bon Sens à Chenôve réitère sa position : « Nous souhaitons une consultation juste, transparente et respectueuse de tous, pour que chaque voix puisse être entendue. »
Communiqué de presse du 19 décembre 2024 :
Nouveau plan de circulation à Chenôve et référendum d’initiative locale (RIL)
Nouveau plan de circulation à Chenôve et référendum d’initiative locale (RIL) Sans revenir sur les détails, la municipalité a mis en place deux plans de circulation :
- un premier plan de circulation impliquant la rue Maxime Guillot et le Bd Henri Bazin dont les flux de circulation ont été redirigés sur les voies environnantes ;
- et un deuxième plan sur le Vieux Bourg modifiant les sens de circulation et la vitesse.
Le premier plan a suscité nombre d’indignations et de colères tant auprès des habitants, des usagers que des commerçants. Un très grand nombre s’est mobilisé contre le plan jugé appliqué à la hussarde sans suffisamment de concertation. Bruit, circulation intensifiée sur les voies de déviation, dangers, pertes de clients pour les commerçants, etc. Une pétition a recueilli environ 3 500 signatures sans que nous en soyons à la source, mais que nous soutenons.
Le deuxième plan de circulation, impactant moins de personnes, a fait moins de vagues malgré de vives oppositions et des difficultés réelles de circulation.
Nous arrivons donc en décembre, quatre mois après l’instauration du premier plan et une levée de boucliers significative, à une inflexion de la municipalité qui tente de se sortir de ce bourbier. Monsieur le maire, gagné par l’esprit de Noël, consent tardivement à donner la parole aux Cheneveliers en proposant l’organisation d’une consultation citoyenne par voie référendaire.
Lors du dernier conseil municipal du 16 décembre, une délibération au sujet d’un référendum d’initiative locale (RIL) arrive entre nos mains comme par enchantement : ce qui n’est pas légal !
En effet, la loi impose que les documents soient transmis cinq jours auparavant et non cinq minutes avant. Si la majorité municipale n’a pas besoin de ces documents préparatoires, ce n’est pas notre cas. À la rigueur, pourquoi pas, quand la délibération est liée à l’actualité et présente un caractère d’urgence ou reste courte en ne demandant qu’une lecture rapide. Mais là, nous avions un document de cinq pages, dense sur un sujet qui demande attention et propositions éventuelles de notre part. monsieur le Maire, président de séance, n’est pas sans connaître ces dispositions que nous lui avons rappelées tout en lui signifiant que nous ne prendrions pas part au vote.
La suite, on la connaît : nous sommes supposés être contre la consultation citoyenne !
Nous ne manquerons pas d’alerter monsieur le Préfet de ce passage en force et de saisir, si besoin, le tribunal administratif.
Document en main, nous sommes à présent en mesure d’en analyser sereinement le contenu et d’apporter nos remarques. Quoi de plus normal dans une démocratie où les opposants seraient respectés sans être privés de données essentielles et qualifiés de « factieux » qu’il faudrait abattre.
Voici dans l’immédiat quelques remarques, éléments de réflexion et questionnements que l’on se propose de travailler. Vous remarquerez que l’on va droit au but, sans tenter de noyer le poisson dans un verbiage stérile :
- Nous sommes plutôt favorables à une consultation citoyenne (et non à un référendum), plus souple et plus inclusive qui intègrerait l’ensemble de la population au-delà des listes électorales ;
- Que penser de ce désir soudain de consultation populaire et démocratique après le divorce d’avec une association amie qui précisément dénonce les manquements en la matière ?
- Nous déplorons la volonté de la municipalité de Chenôve de faire de cette consultation un moment de petite politique : l’équipe municipale doit assumer ses actes en interrogeant la population sans nécessité de propagande ou de campagne, à moins de vouloir semer la confusion dans une campagne avant la lettre.
- Que penser d’une « campagne » locale où seuls les groupes d’élus, partis et groupements politiques pourraient participer, alors que la majorité municipale bénéficiera sans limites des moyens de la collectivité, là où d’autres devront engager leurs deniers personnels non remboursables comme pour des campagnes officielles ? Personnellement, nous ne pouvons pas assumer cette « campagne » et celle de 2026 (le cas échéant). Nous laisserons donc monsieur Falconnet faire sa propagande et sa campagne avant l’heure aux frais du contribuable.
- Il est clair qu’à travers cette consultation, la municipalité se donne une séance de rattrapage après une mise en place désastreuse du plan de circulation.
- Pourquoi proposer une consultation unique touchant les deux plans de circulation à la fois ?
- La question référendaire « Êtes-vous POUR ou CONTRE la suppression du nouveau plan de circulation à Chenôve ? » avec ses deux bulletins POUR/CONTRE est de nature à tromper l’électeur.
En effet, ceux qui sont « contre » le plan de circulation sont incités à voter « CONTRE » et l’approuvent finalement. Ceux qui sont « pour » le plan de circulation sont incités à voter « POUR » et le rejettent finalement. Ainsi, la question est fortement biaisée, dans les deux sens, mais le risque est finement calculé et ne laisse certainement pas place au hasard.
Et pourquoi pas simplement « Voulez-vous conserver le nouveau plan de circulation à Chenôve ? », OUI/NON ? Une formulation beaucoup plus naturelle et moins sujette à confusion.
La liste des pistes est bien entendu ouverte et sera formalisée pour que nous nous fassions entendre quand il faudra de nouveau voter la délibération, dans les règles, cette fois !
Philippe Neyraud / Christophe GUILLET
Liste « Le Bon Sens à Chenôve »