Le lundi 23 décembre, le Premier ministre François Bayrou a confié à François Rebsamen une mission ambitieuse : réconcilier les territoires et réduire le fossé entre la « France d’en haut » et la « France d’en bas ». En prenant les rênes du vaste ministère de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, englobant la ville, la ruralité, les transports et le logement, l’ancien maire de Dijon hérite d’une responsabilité écrasante.
Une mission titanesque pour un homme au cumul des mandats
François Rebsamen, toujours président de Dijon Métropole, fait face à une question pressante : comment concilier des responsabilités locales exigeantes avec celles, colossales, d’un grand ministère ? La gestion quotidienne d’une métropole comme Dijon, déjà chronophage, semble difficilement compatible avec une mission nationale nécessitant une implication à plein temps.
La réouverture du débat sur le cumul des mandats devient inévitable. De nombreux observateurs estiment que François Rebsamen devrait se départir de la présidence de Dijon Métropole, à laquelle Nathalie Koenders pourrait succéder. Cette transition permettrait au ministre de se concentrer pleinement sur les enjeux cruciaux de son portefeuille.
Un contexte financier tendu
Les défis auxquels François Rebsamen devra faire face ne se limitent pas à la charge de travail. Le cadre budgétaire impose des contraintes énormes. Avec un objectif de réduction du déficit public à 5 % du PIB d’ici 2025, le gouvernement devra probablement demander des sacrifices aux collectivités locales. Une perspective qui risque de provoquer une levée de boucliers, comme ce fut le cas sous Catherine Vautrin. Cette fois, ce sera à François Rebsamen de faire face à la colère des élus locaux.
Un engagement pour la stabilité nationale
Malgré ces obstacles, François Rebsamen s’est montré déterminé. « Je remercie le Président de la République et le Premier ministre pour leur confiance. En responsabilité, j’ai accepté de m’engager dans un gouvernement d’urgence nationale. Notre pays a besoin de stabilité et de réconciliation. Au travail pour nos territoires ! » a-t-il déclaré le 24 décembre dernier.
Cependant, cette ambition se heurtera à une réalité implacable : pour réconcilier un pays divisé et apporter la stabilité, il faudra du temps, de l’énergie et une concentration totale. Or, peut-on atteindre ces objectifs en étant à la fois ministre et président de métropole ?
L’heure des choix
François Rebsamen se trouve à un tournant décisif. L’urgence nationale nécessite une attention exclusive. La logique voudrait qu’il se désengage de certaines responsabilités locales pour répondre pleinement aux attentes du gouvernement et des citoyens. Le poids de la stabilité du pays repose aussi sur ses épaules, mais cela ne pourra se faire sans des choix clairs et assumés. Une décision s’impose : l’intégrité d’une nation ou le cumul des mandats ?