Chaque mois de janvier, les cérémonies des vœux permettent aux responsables politiques de rencontrer leurs administrés, de partager leurs projets pour l’année à venir et de renforcer le lien avec la population. À Dijon et dans ses environs, ces événements sont attendus, mais une question essentielle reste en suspens : à quel prix ces traditions sont-elles maintenues, et pourquoi les élus restent-ils si silencieux sur leur coût ?
Une valse de rendez-vous dans la métropole dijonnaise
Le coup d’envoi des vœux sera donné le 10 janvier 2025, avec François Rebsamen et Nathalie Koenders. Le matin, ils s’adresseront aux personnels de la ville et de la métropole au Zénith de Dijon, et le soir, aux Dijonnais et Dijonnaises.
Le 15 janvier, François Sauvadet, président du conseil départemental de Côte-d’Or, tiendra sa cérémonie au Palais des Congrès. Thierry Falconnet, maire de Chenôve, suivra le 16 janvier au Cèdre, tandis que Guillaume Ruet, maire de Chevigny-Saint-Sauveur, prendra de l’avance en recevant ses administrés dès demain soir.
Si ces rendez-vous sont des moments de convivialité et de communication directe, ils interrogent par leur absence de transparence sur le coût qu’ils engendrent.
Le coût des vœux : un sujet tabou chez les élus
Entre la location des salles, les buffets garnis, les boissons offertes, et parfois des animations, ces cérémonies représentent une dépense significative pour les collectivités locales. Pourtant, les élus restent très discrets sur le montant engagé.
Pour mémoire, en 2016, la métropole de Nice avait suscité une vive polémique lorsque Christian Estrosi avait dépensé 395 000 euros pour une cérémonie incluant une représentation de la comédie musicale Flashdance. La défense maladroite de la ville, qui soulignait que ce montant représentait « 10 % de moins qu’en 2015 », avait renforcé le débat sur l’utilité et la légitimité de telles dépenses.
Dans la métropole dijonnaise, les citoyens n’ont pour l’instant aucune visibilité sur les coûts engagés pour ces cérémonies. Pourquoi ne pas rendre ces chiffres publics ? La transparence budgétaire sur ces événements serait un acte fort pour renforcer la confiance entre élus et administrés.
Contexte budgétaire : des choix contestables
Ces cérémonies se déroulent dans un contexte où les collectivités locales subissent des restrictions budgétaires sévères. Les communes, départements et régions doivent composer avec des coupes dans leurs financements tout en assurant des services publics essentiels. Certaines municipalités ont choisi de renoncer à ces festivités pour des raisons d’économie, tandis que d’autres, comme celles de la métropole dijonnaise, continuent de maintenir ces événements.
Ces choix posent la question de la priorité budgétaire : les festivités sont-elles indispensables lorsque les budgets sont en souffrance ?
Appel à la sobriété et à une transparence renforcée
Les cérémonies des vœux, bien que traditionnelles et appréciées, doivent évoluer pour mieux répondre aux réalités financières et aux attentes de transparence des citoyens. Publier les budgets alloués à ces événements, justifier les choix effectués et expliquer leur pertinence seraient des gestes simples, mais essentiels pour renforcer la confiance des administrés.
En attendant, Dijon Actualités sollicitera les municipalités pour connaître le coût exact de leurs cérémonies de vœux. Si les maires choisissent de ne pas répondre, cela posera une question essentielle : peuvent-ils encore parler de transparence et de confiance entre élus et citoyens ?
Un suivi attentif permettra également de déterminer quelle municipalité aura été la plus dépensière. Les citoyens méritent des réponses, car chaque euro dépensé doit être justifié dans un contexte où chaque ressource publique compte.