Construite entre 1894 et 1895, la flèche néogothique de la cathédrale Saint-Bénigne, à Dijon, s’élève majestueusement à 93 mètres de hauteur. Réalisée sous la direction de l’architecte Charles Suisse, cette flèche est non seulement un emblème de l’édifice gothique, mais également un témoignage unique du savoir-faire en charpenterie. Elle abrite la plus haute charpente de bois conservée en France, pesant 186 tonnes et ornée de cuivre repoussé qui lui confère sa teinte vert-de-gris caractéristique.
Cependant, cet ouvrage d’exception est aujourd’hui l’objet d’une attention toute particulière en raison de son état structurel et des contraintes climatiques croissantes.
Un patrimoine sous surveillance depuis 2020
Classée monument historique en 1962, la cathédrale Saint-Bénigne appartient à l’État depuis son classement comme cathédrale en 1792. En 2020, une mise en sécurité de la flèche a été décidée après la découverte de l’altération de deux pièces principales de la base de la charpente. Bien qu’aucun danger imminent n’ait été identifié, des dégradations plus graves auraient pu survenir en cas d’épisodes climatiques violents.
Depuis, la flèche fait l’objet d’une surveillance constante. En 2023, un complément de renforcement a été réalisé et les ornements ont été inspectés à la suite d’une tempête.
Des capteurs pour mieux comprendre les contraintes de la flèche
Durant la semaine du 20 janvier 2025, une intervention technique majeure aura lieu. L’entreprise Instru Mesure, basée à Reims, installera des capteurs sur la flèche de la cathédrale. Ces équipements de pointe permettront de recueillir des données précises sur le comportement structurel de l’ouvrage, notamment face aux vents violents et aux aléas climatiques.
Les informations collectées seront essentielles pour affiner les connaissances sur les contraintes subies par la flèche. Cette analyse détaillée servira de base pour adapter le projet de restauration de la flèche, un chantier ambitieux annoncé par Madame Rachida Dati, ministre de la Culture.
Un spectacle technique à ciel ouvert
Pendant les deux jours d’intervention, les habitants de Dijon et les visiteurs auront l’occasion d’assister à un spectacle inhabituel : des techniciens-grimpeurs évolueront sur l’édifice, à des dizaines de mètres du sol. Ce travail délicat, nécessitant une expertise rare, mettra en lumière l’importance des métiers spécialisés dans la conservation du patrimoine.
Un projet de restauration pour pérenniser un joyau architectural
L’installation de ces capteurs marque une étape cruciale dans la préservation de ce chef-d’œuvre néogothique. La future restauration, encore en phase de conception, s’inscrit dans une volonté de pérenniser un patrimoine unique. La flèche de la cathédrale Saint-Bénigne, avec sa charpente en bois exceptionnelle et son élégance caractéristique, incarne l’héritage architectural et spirituel de Dijon.
À travers ces travaux, l’État et le ministère de la Culture affirment leur engagement en faveur de la conservation des monuments historiques, en alliant expertise technique et respect des savoir-faire traditionnels.