Le groupe Agir pour Dijon tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme concernant l’état préoccupant de l’ancien siège de la CARSAT Bourgogne-Franche-Comté, situé en plein cœur de l’agglomération dijonnaise. Dans un communiqué diffusé le 20 janvier 2025, le groupe dénonce le silence et l’inaction des autorités locales face à un scandale qui mêle illégalité, dangers sanitaires, et risques pour la sécurité publique.
Un site laissé à l’abandon
Depuis novembre 2024, Agir pour Dijon alerte sur les travaux illégaux de démantèlement menés sur ce site de 18 000 m² par des gens du voyage. Ces travaux, débutés en septembre dernier, ont entraîné une situation critique : le bâtiment principal, amianté et fortement dégradé, reste largement accessible, tandis que le site est jonché de débris dangereux.
Malgré ces alertes, aucune mesure significative n’a été prise pour sécuriser les lieux. Pire encore, un incendie inexpliqué a ravagé un bâtiment annexe le 11 janvier dernier. Bien que maîtrisé par les pompiers, cet événement met en lumière un risque majeur : un incendie dans le bâtiment principal pourrait provoquer la dispersion de poussières d’amiante sur une vaste zone urbaine, mettant en danger les habitants et les pompiers.
Un site ouvert à tous les périls
Le site, mal sécurisé avec quelques grillages facilement contournables, attire des visiteurs en quête d’urbex (exploration urbaine). Ces intrusions exposent les curieux à des risques multiples : blessures, chutes, et exposition à l’amiante. Plus inquiétant encore, un poste haute tension de 20 000 volts, encore sous tension, reste accessible depuis la rue, ajoutant un danger supplémentaire à ce tableau déjà alarmant.
Des questions sans réponse
Le communiqué d’Agir pour Dijon met en lumière des interrogations graves et jusqu’ici restées sans réponse :
- Pourquoi aucune action judiciaire n’a été prise contre ces travaux illégaux ? Ces actes mettent pourtant en péril la vie d’autrui.
- Pourquoi les propriétaires du site – la société LCDP de Thierry Coursin et la société SARCAT gérée par Edifipierre BFC – n’ont-ils pas été contraints de sécuriser les lieux, notamment face aux dangers liés à l’amiante ?
- Comment expliquer l’évolution suspecte de la valeur du site ? Acheté en 2020 pour 750 000 €, il a été revendu à Edifipierre pour 4 millions d’euros sans qu’aucun désamiantage ni sécurisation ne soient effectués.
- Pourquoi un permis de construire a-t-il été délivré si rapidement, dès le lendemain de la première alerte, pour un nouveau bâtiment tertiaire, alors que la priorité aurait dû être la sécurisation du site ?
Un silence troublant
Agir pour Dijon déplore le silence des autorités locales, comparant la situation à des cas d’omerta observés dans certaines villes italiennes. L’association interpelle les responsables locaux et régionaux : faudra-t-il attendre un drame pour que des actions soient enfin entreprises ?
Une urgence pour l’image de Dijon
Ce scandale met en péril non seulement la santé et la sécurité des habitants, mais également l’image de Dijon et de sa métropole. Une ville qui se veut dynamique et attractive peut-elle tolérer un tel désordre en plein centre urbain ?
Le président d’Agir pour Dijon, Emmanuel Bichot, appelle à une prise de conscience immédiate et à des mesures fermes pour sécuriser le site et répondre aux nombreuses questions qui entourent cette affaire.
Communiqué de presse du 21 janvier 2025 :
« Ancien siège de la Carsat : pourquoi cette inaction des autorités locales ? »
Nous avons alerté dès le 27 novembre 2024 sur le scandale des travaux illégaux de démantèlement de l’ancien siège de la CARSAT BFC menés depuis septembre par des gens du voyage, ainsi que sur les dangers qui en résultent pour la santé et la sécurité des personnes.
Rien n’a changé depuis, et la situation a même empiré, dans le silence des autorités locales et l’accumulation d’interrogations.
Aujourd’hui le site n’est pas sécurisé et jonché de débris. Le bâtiment principal, d’une hauteur de six étages et d’une superficie de 18 000 m2, fortement amianté, est dévasté et ouvert à tous vents.
Un incendie inexpliqué s’est déclaré samedi 11 janvier 2025 au cours de la journée dans un des bâtiments annexes, maitrisé par les pompiers. Un incendie – volontaire ou non – dans le grand bâtiment serait dramatique pour la propagation de poussières d’amiante sur un large périmètre urbain, dangereux pour les habitants de la métropole et pour les pompiers du SDIS qui seraient exposés à l’amiante.
Des jeunes viennent faire de l’exploration urbaine (urbex), toutes sortes de visiteurs pénètrent en permanence sur le site et dans le bâtiment principal, exposés à de multiples périls (blessures, chutes). Quelques panneaux grillagés aisément contournables, positionnés d’un côté seulement du bâtiment, n’apportent qu’une dérisoire protection. Un poste haute tension de 20 000 volts se trouve juste à côté, accessible depuis la rue et encore sous tension !
Les questions sont nombreuses et sans réponse à cet instant :
- Quelles actions ont été engagées par la justice pour sanctionner ces travaux illégaux, mettant en péril la vie d’autrui ?
- Pourquoi les propriétaires du site, la société LCDP dirigée par M. Thierry Coursin (ancien directeur de cabinet du maire de Dijon et actuel président de la SEM) et la société SARCAT gérée par Edifipierre BFC, ne sont-ils pas réquisitionnés pour sécuriser le site contre les intrusions et au regard de l’amiante ?
- Comment la société LCDP a pu acheter l’ensemble du site à la CARSAT pour 750 000 € en 2020, pour le revendre aujourd’hui 4 M€ au groupe Edifipierre (dont un million déjà versé pour acquérir les bâtiments annexes), sans avoir désamianté le bâtiment principal, ni l’avoir sécurisé durant 4 ans ?
- Pourquoi un permis de construire a-t-il été délivré dès le lendemain, 28 novembre 2024, pour la construction d’un premier bâtiment tertiaire sur ce terrain ? Était-ce la priorité du moment ?
- Qui pourra nous expliquer le silence de Dijon métropole et des autorités locales sur ce scandale sans précédent, qui fait penser à la situation de certaines villes italiennes où l’omerta règne ?
- Faut-il attendre un drame ? Comment cela est-il possible en plein cœur de l’agglomération dijonnaise ? Est-ce l’image que nous souhaitons donner de Dijon et de sa métropole ?
Agir pour Dijon – Président Emmanuel Bichot – Agirpourdjon@gmail.com – agirpourdijon.fr