Le 27 novembre 2024, Dijon Actualités avait été le premier à révéler une situation pour le moins surprenante : une cinquantaine de caravanes s’étaient installées sur le terrain de l’ancien siège de la CARSAT à Dijon. Selon les déclarations des occupants, ils auraient reçu l’accord du propriétaire pour démonter les matériaux encore présents dans le bâtiment – y compris les fenêtres, câbles électriques, et autres matériaux de valeur.
Un bâtiment à risque : la présence d’amiante
Le bâtiment en question, couvrant une surface de 22 000 mètres carrés, contenait de l’amiante, un matériau connu pour ses propriétés anti-incendie et largement utilisé dans les années 1980. Toutefois, sa manipulation nécessite des précautions spécifiques en raison de ses risques sanitaires.
Malgré ce danger, les occupants auraient procédé au démantèlement sans respecter aucune règle de sécurité, exposant ainsi non seulement eux-mêmes, mais également l’environnement et les riverains à des risques.
Un signalement resté sans suite
Face à cette situation alarmante, Emmanuel Bichot, président du groupe Agir pour Dijon et candidat aux prochaines élections municipales, avait signalé les faits au procureur de la République.
Sollicité sur ce sujet par Dijon Actualités, Emmanuel Bichot nous a confirmé avoir reçu une réponse de la part du procureur : « J’ai bien reçu une réponse à mon signalement. Le procureur ne conteste pas l’existence d’infractions mais, à ma stupéfaction, indique que l’affaire est classée car les responsables n’ont pas pu être identifiés. »
Il a également ajouté : « Je considère pour ma part que le propriétaire des lieux, la société LCDP présidée par M. Thierry Coursin, est responsable de la situation et que cette personne est facilement identifiable à Dijon. N’était-elle pas au premier rang des invités de la mairie lors de la passation de fonction de maire entre M. Rebsamen et Mme Koenders ? ».
Une décision qui interroge
La décision du procureur de classer l’affaire repose sur l’impossibilité d’identifier les responsables. Cependant, cette explication soulève des questions. En effet, selon nos informations, il est d’usage que les forces de l’ordre relèvent les immatriculations des véhicules lorsque des gens du voyage s’installent sur une propriété privée. Aurait-on omis cette étape dans ce cas précis ?
De nombreux observateurs s’étonnent également que le propriétaire des lieux, la société LCDP, ne soit pas davantage inquiété. Pour certains, cette décision apparaît comme une volonté de fermer les yeux sur une situation pourtant problématique, et ce malgré les risques sanitaires évidents liés à l’amiante.
« Circulez, il n’y a rien à voir ! »
L’affaire est donc officiellement close. Les responsables de cette déconstruction sauvage semblent s’en tirer sans conséquence, au grand dam de ceux qui espéraient des suites judiciaires. Une chose est sûre : cette décision risque de laisser un goût amer chez de nombreux Dijonnais, particulièrement ceux qui s’inquiètent de la gestion de ce type d’incidents.
Affaire classée… mais certainement pas oubliée.