Les Amis de la Terre Côte-d’Or, une association reconnue pour ses engagements en faveur de l’environnement et de la santé publique, a adressé une lettre ouverte à plusieurs autorités locales et régionales. Cette interpellation vise à attirer l’attention sur la situation alarmante de l’ancien bâtiment de la CARSAT (Caisse d’Assurance Retraite et de Santé au Travail), situé dans la zone d’activité Cap Nord à Saint-Apollinaire, près de Dijon. Voici un décryptage détaillé des préoccupations soulevées par cette lettre.
Un site abandonné, mais accessible à tous
L’un des points majeurs soulignés dans la lettre est l’absence totale de sécurisation autour du bâtiment. Accessible à tout un chacun, ce site ne dispose ni de barrières ni de signalisation indiquant la présence d’amiante, un matériau hautement dangereux. Cette situation a attiré des amateurs d’exploration urbaine, plus communément appelés « urbexers », dont les vidéos circulent librement sur les réseaux sociaux, notamment Instagram. Les tags présents sur les murs témoignent également de passages fréquents, accentuant le risque pour la santé publique.
Un bâtiment en ruine et une gestion douteuse des risques d’amiante
L’état de dégradation avancée du bâtiment constitue une autre source de préoccupation. La lettre détaille une série d’actes de vandalisme :
- Fenêtres brisées, laissant l’air et l’eau pénétrer à l’intérieur ;
- Faux plafonds et câbles en cuivre arrachés ;
- Moteur de l’ascenseur volé ;
- Barrières de sécurité du toit supprimées ou détériorées.
Ces actes de démantèlement ont été réalisés sans aucune précaution apparente vis-à-vis de la présence d’amiante. L’association s’interroge notamment sur l’accès à un éventuel Dossier Technique Amiante (DTA) avant les travaux, ainsi que sur l’absence des protocoles stricts habituellement observés lors de chantiers de désamiantage (bâches étanches, combinaisons de protection, etc.).
La présence de flocages de plafond dégradés, classés dans la « liste A » des matériaux amiantés, est particulièrement inquiétante. Ces matériaux peuvent libérer des fibres d’amiante simplement en raison de leur vieillissement, exposant ainsi les travailleurs et les riverains à des risques graves pour leur santé.
Une inquiétude grandissante parmi les employés des environs
Les employés des entreprises situées autour du bâtiment expriment des inquiétudes croissantes. À ce jour, aucune mesure ne semble avoir été prise pour les rassurer, notamment par des analyses de l’air ou des sols pour évaluer la dispersion éventuelle de fibres d’amiante dans l’environnement. Cette inaction soulève une question centrale : la potentielle mise en danger de la vie d’autrui selon les Amis de la Terre Côte-d’Or.
Un incendie récent : un avertissement ignoré ?
Un événement récent accentue encore l’urgence de la situation. Le 11 janvier dernier, un local annexe situé à proximité du bâtiment amianté a pris feu. Bien que l’incendie ait été maîtrisé par les pompiers, il soulève une question cruciale : que se passerait-il si l’ancien bâtiment de la CARSAT, amianté, venait à brûler ? La lettre s’inquiète des conséquences sanitaires d’un tel scénario, en particulier pour la population de la métropole de Dijon en cas de dispersion des fumées toxiques par le vent.
Un appel à l’action des autorités compétentes
Dans leur lettre, Les Amis de la Terre Côte-d’Or interpellent directement plusieurs responsables :
- Jean-Jacques Coiplet, Directeur de l’ARS Bourgogne-Franche-Comté ;
- François Rebsamen, Président de Dijon Métropole ;
- Paul Mourier, Préfet de Côte-d’Or ;
- Jean-François Dodet, Maire de Saint-Apollinaire.
L’association demande une réponse claire sur plusieurs points, notamment :
- La mise en place de mesures de sécurisation pour limiter l’accès au site ;
- L’analyse de la qualité de l’air et des sols à proximité ;
- La définition de protocoles en cas d’incendie ;
- Une clarification sur la gestion passée et future des risques liés à l’amiante.
Un enjeu environnemental et sanitaire majeur
La situation de l’ancien bâtiment de la CARSAT à Saint-Apollinaire illustre les dangers posés par des infrastructures abandonnées et mal gérées. La présence d’amiante, conjuguée à l’absence de sécurisation, de surveillance et de mesures préventives, en fait un véritable danger environnemental et sanitaire. Les Amis de la Terre Côte-d’Or exhortent les autorités à agir rapidement pour éviter que la situation ne dégénère davantage.
Pour l’heure, la balle est dans le camp des décideurs publics. Mais l’inaction pourrait avoir des conséquences dramatiques, non seulement pour les personnes qui s’aventurent dans ce bâtiment, mais également pour les habitants et les travailleurs des alentours. Affaire à suivre.
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