Le Comité Social d’Administration (CSA) de l’académie de Dijon, qui devait se tenir ce jeudi 30 janvier 2025, n’aura finalement pas lieu. Les syndicats FSU, UNSA, FO et CFDT ont décidé de boycotter la réunion pour dénoncer la forte baisse des moyens alloués à l’académie pour la rentrée scolaire 2025.
Alors que le gouvernement avait laissé planer le doute sur l’annulation ou non des 4000 suppressions de postes au niveau national, le constat est amer : l’académie de Dijon est à nouveau durement impactée par ces coupes budgétaires.
Une rentrée 2025 marquée par des suppressions massives de postes
Le bilan des dotations pour la prochaine rentrée est alarmant :
112 postes supprimés dans l’académie de Dijon :
- 60 postes d’enseignants du 1er degré
- 50 postes d’enseignants du 2nd degré
- 2 postes d’administratifs, auxquels pourraient s’ajouter 4 suppressions supplémentaires, en fonction du partage avec l’académie de Besançon
Des créations de postes insuffisantes :
- 1 seul poste de CPE pour toute l’académie
- 12 postes d’AED (Assistants d’Éducation), loin des besoins exprimés
Pour les syndicats, ces suppressions sont inacceptables. L’argument démographique avancé par le ministère – une baisse du nombre d’élèves – n’est pas recevable, selon eux. « Une baisse des effectifs ne devrait pas justifier des suppressions de postes, mais au contraire permettre de réduire le nombre d’élèves par classe, pour améliorer les conditions de travail des enseignants et la réussite des élèves », dénoncent-ils dans leur communiqué.
La France figure déjà parmi les pays européens ayant les classes les plus surchargées, et ces nouvelles suppressions ne feront qu’aggraver la situation.
Le « choc des savoirs » : une réforme toujours contestée
Outre la baisse des moyens, les syndicats dénoncent le maintien du projet gouvernemental du « choc des savoirs », visant à instaurer des groupes de niveaux dans les collèges.
La ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, a récemment présenté un nouveau texte devant le Conseil Supérieur de l’Éducation, après que le Conseil d’État a invalidé la première version. Pour les syndicats, cette manœuvre illustre un passage en force du gouvernement, sans réelle prise en compte des critiques émises.
Ils s’interrogent également sur les moyens concrets alloués à cette réforme, puisque la plupart des suppressions de postes concernent justement les collèges. « Comment peut-on mettre en place des groupes de niveaux alors que 50 postes sont supprimés dans les collèges ? », s’indignent-ils.
Un service public de l’Éducation nationale en péril
Face à cette situation, les syndicats refusent de renoncer à une école publique de qualité et dénoncent un mépris du gouvernement.
Ils formulent trois revendications majeures :
- L’arrêt des suppressions de postes et le recrutement à hauteur des besoins réels
- Une revalorisation du point d’indice des enseignants et des personnels éducatifs
- Un abandon du projet du « choc des savoirs »
Selon eux, seule une politique volontariste en faveur de l’éducation permettra au gouvernement d’affirmer que l’École est réellement une priorité nationale.
Dans ce climat de tensions, le boycott du CSA marque un nouvel épisode dans la mobilisation des enseignants et des personnels de l’Éducation nationale, qui réclament une prise en compte sérieuse de leurs revendications pour la rentrée 2025.