Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a présenté ce vendredi 14 février un dispositif visant à lutter plus efficacement contre le narcotrafic et l’insécurité dans certaines zones urbaines, Dijon faisant partie des 25 villes sélectionnées pour intégrer ce plan baptisé « villes de sécurité renforcée ».
Un dispositif ciblé sur les zones les plus affectées
La sélection des villes s’est appuyée sur quatre critères précis :
- Une implantation profonde et structurée des trafics de stupéfiants avec un contrôle social exercé par les délinquants marqué par l’usage d’armes et d’actes de violence
- Une concentration élevée de faits de délinquance sur un territoire réduit
- Des troubles récurrents à l’ordre public
- Une présence significative de populations en situation irrégulière et un repli communautaire
Dijon répondant à ces critères a été identifiée comme une priorité pour l’application de ce plan.
Des mesures fortes pour restaurer la sécurité
Le dispositif présenté repose sur quatre axes majeurs :
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Démanteler durablement les réseaux criminels
- Renforcement des enquêtes judiciaires
- Interpellation des têtes de réseaux et de leurs relais locaux
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Réinvestir et sécuriser l’espace public
- Occupation prolongée des quartiers par les forces de l’ordre
- Contrôles accrus des caves et parties communes avec l’appui d’unités cynophiles
- Contrôles intensifiés dans les transports en commun et aux accès routiers stratégiques
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Utiliser tous les instruments administratifs à disposition
- Surveillance accrue des commerces suspectés de blanchiment d’argent
- Sanctions systématiques en cas d’infraction administrative
- Renforcement des sanctions contre les logements servant aux trafics
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Affaiblir les délinquants par la confiscation de leurs ressources
- Saisies de biens et patrimoines acquis illégalement
- Retrait des aides publiques aux associations complices des trafics
Une réaction politique locale
L’annonce de la sélection de Dijon parmi les villes concernées a suscité des réactions locales, notamment celle d’Emmanuel Bichot, président du Groupe Agir pour Dijon et candidat aux élections municipales de 2026. Sur les réseaux sociaux, il a déclaré : « Triste constat qui marque l’échec de l’actuelle municipalité, Dijon figure parmi les grandes villes françaises les plus touchées par l’insécurité et même parmi les 7 premières dévoilées dans le plan national « sécurité renforcée » Nous soutenons l’initiative du ministre de l’Intérieur et invitons la ville de Dijon et la métropole à un changement radical de politique que nous mettrons en œuvre en 2026 ».
Si certains y voient un aveu d’échec des politiques locales, d’autres considèrent cette inclusion comme une opportunité pour endiguer la criminalité et restaurer la tranquillité publique, reste à voir si ces mesures permettront un résultat durable sur le terrain.