La CLCV 21 publie son troisième bilan sur la réparation des équipements électriques et électroniques (EEE), mettant en avant une nette progression du secteur. Entre décembre 2022 et décembre 2024, près de 897 024 réparations ont été recensées sur 7 357 points de réparation en France. Malgré cette dynamique encourageante, des disparités territoriales et des défis financiers persistent.
Une montée en puissance de la labellisation des réparateurs
Avec 1 250 professionnels labellisés en 2024, soit une hausse de 40 % en un an, le label QualiRépar s’impose progressivement dans le paysage français. Cependant, certaines régions restent en marge de cette évolution. Le Nord, la Haute-Garonne et les Hauts-de-Seine figurent parmi les départements les moins bien dotés en points de réparation, avec moins d’un point pour 10 000 habitants. Cette inégalité territoriale limite l’accès à des services de réparation de proximité pour de nombreux consommateurs.
Un engouement croissant pour la réparation
Face aux enjeux environnementaux et économiques, la réparation séduit de plus en plus. Une progression impressionnante de 294 % est enregistrée avec 533 673 interventions supplémentaires par rapport au précédent bilan. Parmi les équipements les plus réparés figurent les téléphones portables, les lave-linge et les lave-vaisselle. Le bonus réparation a largement contribué à cette tendance, notamment avec une hausse de 369 % des réparations de smartphones et 603 % pour les ordinateurs portables entre 2023 et 2024. L’intégration des casses écran et l’abaissement du seuil de déclenchement du fonds réparation ont joué un rôle clé dans cette évolution.
Le bonus réparation : une aide à ajuster
Actuellement, le bonus réparation couvre en moyenne 23 % du coût total, soit un soutien financier de 34 € pour une facture moyenne de 146 €. Toutefois, cet impact varie selon les appareils. Si les téléphones, aspirateurs et lave-linge bénéficient d’une prise en charge supérieure à 20 %, d’autres équipements, comme les réfrigérateurs ou les fours encastrables, restent en dessous de ce seuil, freinant leur attractivité en termes de réparation. Une révision ciblée des montants pourrait permettre d’optimiser ce dispositif.
Une stabilisation des coûts de réparation
Les prix moyens des réparations sont restés relativement stables entre 2023 et 2024. Cette stabilisation résulte d’une meilleure maîtrise de l’inflation et d’une base de données plus représentative. Cependant, elle fait suite à une période de hausse marquée, nécessitant une vigilance constante pour éviter de pénaliser les consommateurs.
Vers une meilleure efficacité du dispositif
Afin d’améliorer encore le recours à la réparation, la CLCV 21 propose plusieurs recommandations :
- Réajuster les montants du bonus réparation pour rendre la réparation plus compétitive face à l’achat de produits neufs.
- Renforcer les campagnes de sensibilisation via les médias de masse afin de toucher un public plus large.
- Simplifier les démarches administratives pour les artisans souhaitant obtenir le label QualiRépar et pour les consommateurs bénéficiant du bonus.
- Optimiser l’utilisation du fonds réparation, dont seulement 19 % des ressources ont été utilisées en 2024.
- Développer la formation des réparateurs grâce à un fonds de 5 millions d’euros par an dès 2025, afin de répondre à la demande croissante de main-d’œuvre qualifiée.
Malgré des avancées notables, la réparation des équipements électriques et électroniques doit encore surmonter plusieurs obstacles. L’accessibilité des services, l’attractivité financière du bonus et le développement de formations adaptées sont autant de leviers essentiels à activer pour favoriser une économie plus circulaire. La CLCV 21 appelle donc les pouvoirs publics et les acteurs du secteur à poursuivre les efforts engagés et à renforcer les dispositifs en place pour garantir une réparation accessible et pérenne sur l’ensemble du territoire.