L’officialisation du projet d’ajout d’une voie centrale à la Place du 30 Octobre suscite une réaction vive et critique de la part de l’association EVAD. Selon l’organisation, cette décision relève d’une approche inefficace et contre-productive face aux problèmes de mobilité urbaine.
Une réaction disproportionnée à un problème marginal
Si la circulation peut être dense aux heures de pointe, les blocages réels restent exceptionnels. L’aménagement récent de la Place du 30 Octobre a sans doute attisé les critiques, notamment dans un contexte de tensions généralisées sur l’occupation de l’espace public. Toutefois, EVAD rappelle que le débat a été amplifié par une médiatisation démesurée, masquant les véritables enjeux.
Traiter les causes, pas seulement les conséquences
L’association met en avant une approche de fond : l’urgence est de développer des alternatives crédibles à la voiture individuelle. La solution ne se trouve pas dans l’ajout ponctuel de voies de circulation, mais dans l’encouragement de modes de transport plus durables, comme les transports en commun, le covoiturage et la mobilité douce. Ces alternatives sont les seules mesures capables de réduire la congestion, d’améliorer la qualité de l’air et de limiter les nuisances sonores et les accidents.
Une dépense inutile pour un bénéfice nul
Au-delà du symbolisme, l’ajout d’une voie centrale s’avère inutile. Il ne s’agit pas d’une réelle voie d’urgence, mais plutôt d’une mesure cosmétique qui ne résoudra aucun problème structurel. EVAD interroge donc la pertinence de dépenser des fonds publics dans un projet inefficace, alors que d’autres solutions mériteraient d’être privilégiées.
Un signal en faveur de la voiture individuelle
Enfin, EVAD met en garde contre le message implicite envoyé par ce projet. Dans un espace urbain limité, chaque décision d’aménagement favorisant un mode de transport se fait au détriment des autres. Plutôt que d’encourager une réduction de la dépendance à la voiture individuelle, cette nouvelle voie conforte l’idée qu’il est nécessaire d’aménager encore davantage pour les automobilistes, au lieu d’investir dans des infrastructures alternatives.
L’association EVAD appelle à une réflexion plus globale sur les choix de mobilité urbaine et à une meilleure utilisation des ressources publiques pour favoriser une ville plus durable et accessible à tous.
Communiqué de presse du 3 mars 2025 :
Place du 30 octobre : la voie centrale à contre-courant
Alors que le projet d’ajout d’une voie centrale à la place du 30 octobre vient d’être officialisé, nous réaffirmons le non-sens de cette décision. Si, comme partout, le trafic est dense en heures de pointe, les situations de blocage ont été exceptionnelles. Et parce que l’aménagement était récent, cela a exacerbé les réactions, dans un contexte de tensions généralisées dans l’espace public, et bénéficié d’une médiatisation particulièrement généreuse.
Encore une fois on s’attaque aux conséquences et pas aux causes. L’urgence, c’est de développer les alternatives à la voiture individuelle, pas seulement le vélo. C’est le seul moyen efficace pour lutter contre la congestion automobile, le seul moyen efficace pour améliorer la qualité de l’air, le seul moyen efficace pour réduire la pollution sonore, le seul moyen efficace pour réduire l’accidentalité.
Et puis au-delà de l’effet d’annonce, ce projet est surtout complètement inutile : ce n’est pas une voie d’urgence qui va résoudre quoi que ce soit, en dehors de la fois exceptionnelle où il y aurait un blocage. Faut-il vraiment, une fois de plus, dépenser une grande somme d’argent pour un projet inefficace ?
Les mobilités sont en concurrence les unes avec les autres, lorsque vient le temps de choisir son propre mode de déplacement. Lorsque l’on intervient pour faciliter l’usage de l’un de ces modes, on le fait au détriment des autres dans l’espace contraint qu’est une ville. Et comme opérer un changement dans ses usages est toujours un acte difficile, dans un contexte de domination de la voiture individuelle, ce projet de réaménagement envoie le signal qu’il ne faut surtout pas venir porter atteinte à l’usage de la voiture individuelle.