Le samedi 8 mars 2025, La Poste de Dijon a rendu hommage à trois femmes engagées dans la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale : Céline Bloch-Charlot, Catherine Ducroux-Ferrand et Lucienne Barnet. Pour réparer une injustice historique, une plaque honorifique a été installée dans la cour de l’Hôtel des Postes Grangier, ajoutant leurs noms à ceux des 23 résistants dijonnais déjà recensés.
Un hommage attendu et symbolique
L’événement a rassemblé une cinquantaine de Dijonnais, parmi lesquels des personnalités locales comme la maire Nathalie Koenders, la députée Océane Godard et Jean-Philippe Morel, adjoint au maire en charge du devoir de mémoire. Ce dernier a souligné l’importance de cet hommage, rappelant que «la reconnaissance du rôle des femmes dans la Résistance a longtemps été ignorée». La date choisie pour cette cérémonie revêtait une double symbolique : le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, et l’année 2025, marquant le 80e anniversaire de la Libération de la France.
Un travail de mémoire avec des lycéens
L’identification de ces trois femmes a été réalisée grâce à une recherche approfondie dirigée par Dimitri Vouzelle, professeur d’histoire à Dijon, avec la participation de lycéens. Ces jeunes chercheurs, comme Zélie et Léo, ont découvert une facette méconnue de la Résistance : « À l’école, on étudie surtout les hommes résistants, mais très peu les femmes. Elles ont pourtant joué un rôle essentiel, en transmettant des informations, en hébergeant des prisonniers ou en participant à des réseaux d’évasion.»
Un appel à témoins pour retrouver d’autres résistantes
Cette cérémonie n’est qu’un premier pas vers une reconnaissance plus large du rôle des postières dans la Résistance. Blandine Alglave, déléguée régionale pour La Poste en Bourgogne-Franche-Comté, a annoncé le lancement d’un appel à témoins : « Nous sommes convaincus qu’il existe d’autres femmes dont l’engagement a été oublié. Nous encourageons toute personne ayant des témoignages ou documents à se manifester.»
L’histoire de Christelle Morange illustre cette nécessité. Déléguée de La Poste pour l’Yonne, elle a confié que sa propre grand-mère, receveuse du bureau de poste de Châteauneuf-Val-de-Bargis, a participé à la Résistance aux côtés de son mari et de son fils, déporté pour faits de résistance. Pourtant, elle n’a jamais été officiellement reconnue.
Vers une reconnaissance accrue des femmes dans la Résistance
Cet hommage ouvre la voie à d’autres initiatives pour honorer ces femmes de l’ombre. Christelle Morange espère que de nouvelles plaques seront ajoutées au fil des années et que des publications retraceront l’histoire de ces héroïnes oubliées. « Cette cérémonie est une première pierre à l’édifice de la mémoire des femmes résistantes », conclut-elle.
Par cette initiative, Dijon rappelle que la Résistance n’a pas été l’affaire des seuls hommes, mais aussi de femmes courageuses dont le combat doit aujourd’hui être pleinement reconnu.
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