Ce vendredi 14 mars, à midi, plusieurs associations environnementales et solidaires, dont Les Amis de la Terre Côte d’Or, Greenpeace Dijon, Emmaüs Dijon-Norges, Oxfam Dijon, et France Nature Environnement Côte-d’Or, se réuniront place du Bareuzai à Dijon pour interpeller les sénateurs et sénatrices du département sur les conséquences néfastes de la fast fashion. Leur objectif est clair : convaincre les élus d’inscrire rapidement à l’ordre du jour du Sénat une loi visant à réguler cette industrie.
Alors que l’Assemblée Nationale avait adopté une proposition de loi contre la fast fashion il y a tout juste un an, le Sénat n’a toujours pas pris le relais pour examiner le texte. Cette proposition de loi pourrait pourtant être examinée prochainement si la conférence des Présidents du Sénat, qui se réunit le 19 mars prochain, décide enfin de s’en saisir.
La fast fashion, modèle industriel reposant sur la production rapide et massive de vêtements à bas coût, a des impacts écologiques et humains désastreux. Représentant à elle seule 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et 20 % de la pollution de l’eau, cette industrie est également responsable d’une aggravation dramatique des conditions de travail dans plusieurs pays de production. Violation des droits humains, exploitation des enfants et travail forcé, notamment des populations Ouïghours en Chine, sont autant de problématiques dénoncées par les associations.
L’urgence est d’autant plus grande que la consommation de vêtements continue d’augmenter en France : 48 vêtements achetés par habitant chaque année, soit 30 % de plus qu’il y a dix ans. La majorité de ces textiles finit rapidement en déchets, saturant ainsi les structures de collecte telles qu’Emmaüs et générant une crise environnementale dans les pays où ces déchets finissent leur parcours, comme au Ghana.
Face à cette situation critique, les organisations signataires exigent une régulation stricte et contraignante de l’industrie textile. À Dijon, elles interpellent directement les sénateurs Alain Houpert, Anne-Catherine Loisier et François Patriat, leur demandant un acte politique fort en faveur de la mise à l’agenda sénatorial de cette proposition de loi.
La mobilisation dijonnaise s’inscrit dans une action nationale portée par le collectif « Stop Fast Fashion », qui appelle partout en France à une prise de conscience et à une action législative urgente pour une mode durable et respectueuse des droits humains.