Ce samedi 15 mars 2025, l’Assemblée Générale du mouvement Agir pour Dijon s’est tenue en présence de plus de 130 adhérents, un rendez-vous attendu à un an des prochaines élections municipales.
Un candidat déjà en campagne
Emmanuel Bichot, président et candidat déclaré aux élections municipales de 2026, a profité de cet événement pour présenter les grandes priorités de son programme. À ce jour, il reste le seul candidat officiellement en lice pour briguer la mairie de Dijon.
Il a commencé dans son rapport moral par positionner Agir pour Dijon en tant que mouvement politique local, au travail depuis une dizaine d’années, qui se veut l’expression directe des Dijonnais et de leur aspiration au changement. Comme ce fut le cas en 2020, Agir pour Dijon présentera une liste de droite autonome aux prochaines élections municipales, et se dit prêt à discuter avec toux ceux qui partagerons ses priorités. Celles-ci justement étaient à l’ordre du jour, dans la continuité du bilan critique de la municipalité présente en octobre dernier (« Main basse sur la ville »).
Après l’approbation des comptes de l’association et du bilan de l’année 2024, l’élu a annoncé le thème général de son projet pour le prochain mandat :
« Remettre de l’ordre et de la sécurité à Dijon ».
Il a ensuite exposé une à une les priorités pour Dijon, qui dessinent les grandes lignes de sa future campagne :
- Rétablir la sécurité des Dijonnais
- Éradiquer le trafic de drogue
- Stopper l’immigration irrégulière
- Promouvoir l’intégration, lutter contre le communautarisme et l’islamisme
- Assurer une gestion rigoureuse et transparente de l’argent public, limiter les impôts fonciers et les tarifs publics
- Associer tous les Dijonnais aux grandes décisions concernant la ville et leur quartier
- Rendre tous les trottoirs praticables et interdire la circulation des vélos et trottinettes sur ces espaces
- Faciliter l’accès des personnes à mobilité réduite au centre-ville et aux Halles
- Résoudre les points noirs de la circulation et du stationnement, revoir à la baisse sa tarification
- Limiter les nouvelles constructions, privilégier la rénovation et préserver tous les espaces verts
- Définir un urbanisme harmonieux, aéré et respectueux de l’identité dijonnaise
- Rénover et valoriser les voies et espaces publics ainsi que le patrimoine historique, scolaire, sportif et culturel
- Garantir un accès équitable, rapide et de qualité aux soins
- Soutenir les Dijonnais de tous âges, valoriser le rôle des associations et des familles
- Reprendre en main la gestion du parc HLM pour rétablir une vie paisible dans les logements sociaux
- Favoriser l’accès des entreprises locales à la commande publique et valoriser le « Made in Dijon »
- Réimplanter des forces armées dans la métropole dijonnaise
- Renforcer le rayonnement culturel et touristique de la ville, notamment en ouvrant le Palais des Ducs et des États aux visiteurs
Une priorité affirmée : rétablir la sécurité à Dijon
Parmi ses engagements, la sécurité occupera une place centrale dans le programme d’Emmanuel Bichot. Il estime que la municipalité actuelle fait preuve de laxisme face à la situation et s’inquiète d’une criminalité qui, selon lui, prospère dans plusieurs quartiers dijonnais.
« Jamais la violence physique n’a été aussi présente. Il y a bien sûr d’autres formes de violence : un cambriolage en est une. Mais les agressions physiques sont en forte augmentation, et c’est une préoccupation majeure », a déclaré Emmanuel Bichot avant d’ajouter : « Nous avons déjà exprimé notre philosophie. La sécurité ne repose pas uniquement sur la police. Il est essentiel de soutenir les forces de l’ordre, mais elles ne peuvent pas réussir seules. Elles sont un maillon d’une chaîne dans laquelle la municipalité, les bailleurs sociaux, la population et la justice doivent également jouer leur rôle. »
Autre grande priorité pour Emmanuel Bichot : éradiquer le trafic de drogue. « C’est un sujet aussi à traiter en tant que tel, qui va demander une mobilisation énorme et surtout une volonté sans faille, qui n’existe pas aujourd’hui. Aujourd’hui, nous avons le sentiment – et c’est plus que le sentiment, car nous en avons quand même des manifestations régulières – d’une complaisance de la municipalité à l’égard du trafic de drogue dans cette ville. Ce qui fait qu’il s’est installé, qu’il a prospéré et qu’aujourd’hui, il est enkysté. Et les forces de police ne pourront pas y arriver toutes seules. Vous voyez ce qui s’est passé très récemment dans le quartier des Grésilles, et moi, je suis allé physiquement pour voir par moi-même. Vous aviez la CRS qui était déployée, une compagnie de CRS qui était déployée. Vous aviez des guetteurs tous les 30 mètres, un CRS tous les 100 mètres, et tout le monde continuait ses activités. Si vous voulez, il y a vraiment un bon travail à faire, sur lequel on veut vraiment investir, en faire une grande priorité. Il faut absolument éradiquer le trafic de drogue, éradiquer les points de deal. »
Il ajoutera : « C’est notre objectif. Vous allez me dire : « Vous n’y arriverez jamais complètement. » Peut-être, mais c’est notre objectif. Et on peut y arriver en grande partie, ça, c’est sûr. Ça va être un travail considérable, mais il faut s’y attaquer. Sinon, comment va finir notre ville ? Comme Marseille, comme Grenoble. Regardez où finissent toutes ces grandes villes socialistes, ça se termine très mal. Et donc, il faut vraiment prendre le taureau par les cornes. Parce que, vous savez, Nantes et Rennes, ce n’est pas terrible. C’est le modèle de madame Keonders. »

Emmanuel Bichot est aussi revenu sur l’immigration et le communautarisme : « Nous avons un énorme problème d’immigration irrégulière à Dijon. Des centaines et des centaines de personnes en situation irrégulière, dans la ville et dans la nature. Pas plus tard que jeudi, je suis allé visiter le camp de migrants. C’est le camp qui a été installé en 2016 pour accueillir ceux qui ont été déplacés après le démantèlement de la jungle de Calais, et il est toujours là. Il accueille 1 500 migrants par an.
À peu près 30 % de ces migrants obtiennent le droit d’asile. Les autres, on leur demande de quitter le camp, de quitter les CADA, les centres d’accueil des demandeurs d’asile. On ne se préoccupe pas de savoir où ils vont. On ne leur demande même pas où ils vont. On nous a expliqué que certains talibans, qui avaient été identifiés comme tels, étaient aujourd’hui livreurs Uber Eats à Dijon. On en est là.
Donc, il y a un énorme problème, qui est une bombe à retardement. Pas seulement à Dijon, mais particulièrement ici, parce que la municipalité – et vous pouvez reprendre tous les propos de M. Rebsamen – a encore parlé, il y a quelques jours, de l’accueil inconditionnel. Une ville ouverte aux migrants. La municipalité est pro-migrants, au point de ne pas regarder les conséquences et de ne pas chercher à gérer cet afflux. Elle ne se soucie pas réellement de la manière dont il est géré. Et donc, c’est un sujet. C’est un sujet très important. »
Le candidat souhaite aussi agir sur l’intégration et lutter contre le communautarisme et l’islamisme :
« Nous avons déjà des communautés d’origine étrangère importantes à Dijon. Et nous avons connu un afflux considérable d’étrangers depuis 15 ans. Nous avons calculé les chiffres de l’INSEE : en 15 ans, le nombre d’étrangers à Dijon a augmenté de 80 %, passant de 1 500 à 15 500.
Et donc, cela pose un problème de communautarisme : il faut faire très attention au développement du communautarisme, notamment au sein de certaines communautés africaines et maghrébines. Et ça, nous ne le voulons pas. De même, il faut être extrêmement vigilant face à l’islamisme.
C’est quand même un imam proche des Frères musulmans, soutenu et grand ami de la municipalité, qui a rétabli la paix sociale après le conflit entre les Tchétchènes et les Maghrébins en 2020. Voilà où nous en sommes. Donc, il faut faire extrêmement attention à ces sujets. »
Autre sujet, Emmanuel Bichot souhaite une gestion rigoureuse et transparente de l’argent public : « Aujourd’hui, nous sommes dans une opacité complète en matière de gestion de l’argent public. Il faut le savoir, nous nous battons en permanence, mais il arrive un moment où nous-mêmes n’arrivons pas à obtenir toutes les informations. Celles que nous parvenons à obtenir sont parfois édifiantes. Et cela n’est plus acceptable aujourd’hui.
Ce que nous observons également, c’est un gâchis dans l’utilisation de l’argent public. Ce qui est malheureux, c’est que certaines dépenses indispensables ne sont pas faites. Dans quelques jours, vous allez voir, on va parler de la rénovation du parc des expositions : cela fait 10 ans qu’elle aurait dû être entreprise. Même chose pour la restauration de Notre-Dame, qui prend l’eau et se dégrade de plus en plus. Cela fait 10 ans que nous demandons qu’elle soit engagée. »
Il ajoutera : « Vous savez, pas plus tard qu’hier, on voyait encore tous les lampadaires allumés en plein jour dans certains quartiers de Dijon, à 14 heures. Voilà le résultat de On Dijon. » Un pic lancé à la majorité municipale.
Le candidat a aussi pris en exemple un sujet comme le projet hydrogène : « Prenez l’hydrogène. L’hydrogène, c’est une catastrophe, c’est une catastrophe ! On va tout payer trois fois plus cher, trois fois plus cher qu’un bus, notamment qu’un bus électrique. Et en plus, ça ne marchera pas bien, il y a des dysfonctionnements partout. Les bus à hydrogène sont déjà arrivés.
La situation financière s’est assainie par rapport à 2014. À l’époque, on était vraiment en zone rouge. En 2020, on était encore en zone orange, et aujourd’hui, on est revenu en zone verte. Donc, les équilibres financiers sont restaurés, mais énormément de dépenses importantes ont été repoussées. C’est une sorte de dette grise, et il va falloir la traiter.
Et surtout, ce que nous disons, c’est que l’argent public est mal utilisé. Regardez le projet du port du canal : c’est très simple, il est chiffré à 9 millions d’euros. On déplace les jeux pour enfants, on déplace le city park, on déplace le parking… Tout le monde était d’accord pour améliorer ce parc public, mais il faut quand même rester raisonnable et ne pas faire n’importe quoi. Et la guinguette ? S’il y en avait une, elle va être démolie pour en recréer certainement d’autres. Donc, c’est un projet bien plus coûteux qu’il ne devrait l’être.
Si vous voulez, sur vraiment beaucoup de sujets, nous constatons une mauvaise utilisation et un gâchis d’argent public. Et je ne vous parle même pas des frais de communication. C’est une campagne marketing permanente pour faire la promotion de la municipalité. Il faut vraiment revenir à une gestion beaucoup plus rigoureuse. »
Emmanuel Bichot souhaite également associer tous les Dijonnais aux grandes décisions concernant leur ville et leur quartier : « Il faut associer les Dijonnais aux grandes décisions concernant déjà leur quartier, en recréant de vrais comités de quartier, comme c’est prévu par la loi, et pas juste des ateliers pour s’occuper de quelques petits sujets. »
Emmanuel Bichot souhaite aussi rendre tous les trottoirs praticables et en chasser les vélos et les trottinettes : « Le code de la route doit être respecté par tout le monde. Et le piéton, c’est le maillon faible. Donc, il n’y a pas de raison que le piéton soit en permanence inquiet, terrorisé. Plus le piéton est fragile, plus il est vulnérable, plus il est inquiet. Ce n’est quand même pas compliqué : il faut remettre de l’ordre. »
Le candidat souhaite aussi s’attaquer aux difficultés de circulation et à la tarification du stationnement : « Il faut résoudre les points noirs de la circulation et du stationnement. On va revoir à la baisse la tarification. Alors là, vous voyez tout de suite ce que je veux dire. La voiture, c’est la vache à lait. C’est la nouvelle vache à lait. Comme disait François Rebsamen : « La voiture, je l’aime bien, surtout quand ça rapporte. » Enfin, il aime bien surtout sa voiture et son chauffeur. Et la nouvelle maire de Dijon aussi. Et puis, ils aiment bien tous garer leurs voitures dans la cour devant la mairie. Que les autres se débrouillent. On n’est pas dans le même monde. Les points noirs de la circulation, ce sont notamment les embouteillages terribles de Valmy, pour lesquels il y a pourtant des solutions. »
Emmanuel Bichot abordera aussi l’urbanisme, en réaffirmant qu’il souhaite limiter la construction de nouveaux logements, tout en dénonçant un bétonnage excessif au détriment du cadre de vie des Dijonnais et Dijonnaises.
Il prend en exemple le quartier de l’Arsenal, qu’il considère comme un échec en matière d’urbanisme : « Aujourd’hui, on laisse des promoteurs bétonner à tout-va, sans cohérence. Nous devons préserver le cachet et l’identité de Dijon. » Pour Emmanuel Bichot, la solution est surtout de rénover l’ancien, de préserver tous les espaces verts et même d’en recréer lorsque cela est possible.
Emmanuel Bichot souhaite aussi reprendre la main sur les bailleurs sociaux : « Il y a beaucoup de désordres aujourd’hui qui se sont installés au fil des années dans le parc HLM. Beaucoup ont connu le parc HLM il y a 20 ou 30 ans, un parc totalement différent. Moi, je suis retourné récemment dans un immeuble que j’avais connu il y a 30 ans, Cours Fleurie. Eh bien, aujourd’hui, il y a des tas de problèmes, il y a des blattes partout.
Donc, si vous voulez, il y a des désordres dans le parc HLM. Il faut les reprendre en main, et très vite. Par respect, bien sûr, pour les habitants qui y vivent. Certains ne jouent pas le jeu, et cela, il faut les sanctionner et s’en occuper. Mais une majorité subit. Et on ne peut pas les laisser tomber.
Je pense aussi que c’est un grand danger pour une ville de laisser s’installer des foyers où l’on ne peut pas vivre normalement. Pour nous, c’est un sujet très important. Il faut reprendre en main la situation. Bien évidemment, il y a un gros sujet autour de Grand Dijon Habitat, mais pas seulement. Je le souligne, car c’est un organisme public. Il y a donc encore plus de leviers pour reprendre les choses en main.
Mais aujourd’hui, entre les locaux poubelles dans un état innommable, les incendies, le trafic de drogue, les blattes… Les blattes, c’est un fléau énorme ! Tout le parc HLM est plus ou moins attaqué ou menacé par ces nuisibles. Et cela s’est énormément développé ces dix dernières années. Je peux vous dire que vivre au milieu des blattes, je ne le souhaite à personne.
Et que dire des punaises de lit ? On en parle un peu moins, mais aujourd’hui, on évoque davantage les blattes parce qu’elles sont plus visibles. Pourtant, les punaises de lit sont souvent là aussi. Je sais que des choses sont faites, mais il faut se demander pourquoi elles ne sont pas efficaces. On met les moyens, mais les résultats ne suivent pas. Il y a sans doute un travail à mener avec ceux qui connaissent bien le sujet pour obtenir de vrais résultats.
Et que tous les habitants du parc HLM le sachent : nous ne fermerons pas les yeux sur ce problème, car il devient très grave. »
Le candidat dévoilera les grandes priorités pour Dijon pendant plus d’une heure, parfois sous les applaudissements d’une salle attentive. Car tous ceux et celles qui étaient présents à cette assemblée générale le savent : la campagne des élections municipales est aujourd’hui bel et bien lancée.
L’ensemble des orientations a été voté à l’unanimité par les personnes présentes. Il reste maintenant le plus dur à accomplir : convaincre chaque Dijonnaise et Dijonnais. Mais Agir pour Dijon a pris une longueur d’avance en affichant clairement son cap, remettre de l’ordre dans tous les domaines et de la sécurité.



