Après cinq années de tensions, de procédures judiciaires et de mobilisation, l’association des Ami-es des Jardins de l’Engrenage vient d’obtenir gain de cause dans son bras de fer avec la Ville de Dijon. Une victoire définitive qui marque la fin d’un épisode houleux autour de l’occupation et de la défense d’un espace vert menacé par un projet immobilier.
Un combat engagé en pleine crise sanitaire
Le 17 mars 2020, alors que la France entre dans une période de confinement inédite, à Dijon, la municipalité s’apprête à conclure la vente d’un terrain de 1,3 hectare à un promoteur, Ghitti Immobilier. Trois mois plus tard, à l’occasion de la première journée contre la réintoxication du monde, des militants écologistes prennent possession du terrain et y installent ce qui deviendra les Jardins de l’Engrenage. Rapidement, ce lieu se transforme en un symbole de résistance contre l’urbanisation excessive et pour la préservation des espaces verts en ville.
Une bataille judiciaire de longue haleine
En juin 2021, la Ville de Dijon réagit fermement et assigne l’association des Ami-es des Jardins de l’Engrenage en justice, lui réclamant 200 000 euros de dommages et intérêts pour avoir soutenu l’occupation du terrain. Deux ans et demi après l’expulsion des Jardins, le 16 janvier 2024, le Tribunal judiciaire de Dijon déboute la municipalité, estimant que la requête n’est pas fondée. Une décision qui ne satisfait pas le maire François Rebsamen, lequel décide de faire appel.
Toutefois, au terme d’une procédure de médiation imposée par la Cour d’Appel, la municipalité renonce à ses poursuites. L’association est ainsi définitivement blanchie, mettant un terme à cette saga judiciaire.
Une mobilisation sans relâche
Dans un communiqué, les Ami-es des Jardins de l’Engrenage ont exprimé leur soulagement et leur gratitude envers celles et ceux qui les ont soutenus au fil des années : par leurs encouragements, leurs dons pour financer la défense juridique, ou encore leur présence devant le tribunal lors des différentes audiences.
Mais si la bataille juridique est close, l’engagement de l’association pour l’environnement et contre la bétonisation de Dijon ne faiblit pas. Ses membres restent mobilisés sur plusieurs fronts : participation aux enquêtes publiques sur le Plan Local d’Urbanisme intercommunal – Habitat et Déplacements, recours contre le projet immobilier Venise-2, et actions locales pour sensibiliser les habitants à la nécessité de préserver les espaces naturels en ville.