Le 20 mars 2025, à 10h30, devant l’Agence Régionale de Santé (ARS) à Dijon, le Parti Communiste Français de Côte-d’Or (PCF 21) appelle à une mobilisation citoyenne pour la défense et la sauvegarde de la Sécurité Sociale et à se joindre à la manifestation organisée par la CGT. Cette initiative s’inscrit dans la continuité d’une lutte engagée il y a 80 ans, en octobre 1945, par Ambroise Croizat et le Conseil National de la Résistance, pour créer un système de protection sociale fondé sur les principes d’unité, d’universalité, de démocratie et de solidarité.
Une construction sociale remise en question depuis 80 ans
Depuis sa création, la Sécurité Sociale a été mise à mal par des politiques libérales qui cherchent à réduire la part des richesses qui lui est affectée. En 2023, cette part représentait 23,4 % du PIB, soit 672 milliards d’euros, une somme convoitée par le capital dans un contexte de crise économique. Le PCF 21 dénonce cette attaque contre un système fondé sur la cotisation sociale et la solidarité entre les salariés et les employeurs.
Des avancées obtenues grâce à la mobilisation
Les mouvements sociaux, portés par les salariés, les retraités et les forces politiques de gauche, ont contraint les gouvernements successifs à concéder certaines avancées, notamment :
- Le maintien du remboursement des consultations et des médicaments.
- Une légère augmentation des pensions de retraite (+2,2 % au 1er janvier 2025).
- Une lutte renforcée contre la fraude.
Cependant, la loi de financement de la Sécurité Sociale 2025, imposée par l’article 49.3, traduit une volonté gouvernementale de réduire les dépenses publiques de 32 milliards d’euros, bien que des hausses d’impôts pour les plus riches et les grandes entreprises aient été annoncées.
Une mobilisation pour un financement équitable et un système renforcé
Le PCF 21 souligne que l’objectif national de dépense de l’assurance maladie (ONDAM) a été relevé d’un milliard d’euros, mais que ce montant reste insuffisant face aux besoins du secteur hospitalier. La mobilisation du 20 mars vise à rappeler l’importance d’un système solidaire et à porter des propositions concrètes pour son avenir :
- Une Sécurité Sociale intégrale couvrant tous les risques de la vie.
- Une priorité au service public de la santé face à l’expansion du secteur privé.
- La création d’un pôle public du médicament pour garantir l’indépendance et la régulation des prix.
- L’arrêt des exonérations de cotisations sociales qui fragilisent le système.
- Un financement élargi aux revenus financiers des entreprises, qui représentent 613 milliards d’euros et qui, en étant taxés au taux de cotisation patronale, pourraient apporter 189 milliards d’euros pour combler le déficit et renforcer l’hôpital public et les EHPAD.
La défense de la Sécurité Sociale est un enjeu majeur de justice sociale. Le PCF 21 appelle ainsi les citoyens à se mobiliser massivement le 20 mars pour réaffirmer les principes posés par Ambroise Croizat en 1945 et garantir un avenir solidaire et égalitaire pour tous.
Communiqué de presse du 17 mars 2025 :
Le 20 MARS 2025 Mobilisation citoyenne pour la sauvegarde de la SECURITE SOCIALE, 2 place des savoirs à Dijon 10h30 devant l’ARS.
Il y a 80 ans, en octobre 1945, au sortir de la deuxième guerre mondiale, Ambroise Croizat, ministre communiste du travail et le Conseil National de la Résistance ont établi les fondements de notre modèle social : la sécurité sociale.
L’objectif était de répondre aux besoins de la population en matière de santé, vieillesse, décès, invalidité et accidents du travail, basé sur les principes d’unicité, d’universalité, de démocratie et de solidarité.
Ces principes que nous défendons doivent être rappelés :
-Unité du système : le système de protection sociale est unique et n’est pas soumis à la concurrence du privé.
- -Universalisme : ce système bénéficie à chacun-e de façon égalitaire.
- -Démocratie : Gestion par ceux qui financent le système par les richesses qu’ils créent.
- -Solidarité : intergénérationnelle, territoriale, sociale.
C’est un système basé sur la cotisation sociale des salarié-e-s et des employeur-e- : « Chacun-e reçoit selon ses besoins et cotise selon ses moyens »
Ces principes fondamentaux posés en 1945 ont été constamment remis en cause durant ces 80 ans par les forces politiques et économiques dominantes libérales.
La part des richesses affectées à la sécurité sociale en 2023 était de 23,4 % (Recette des régimes obligatoires rapportées au PIB). Cette part socialisée (672 milliards €) échappe au capital qui veut dans un contexte de crise, la récupérer par tous les moyens afin de la faire contribuer au relèvement de son taux de profit.
De premières avancées
À la suite des mobilisations des salarié-e-s et des retraité-e-s et à l’intervention de forces politiques de gauche, les gouvernement Barnier puis Bayrou ont dû concéder quelques avancées :
Pas de nouveaux déremboursements sur les consultations et médicaments.
Baisse du plafond des indemnités journalières versées par l’assurance maladie
Lutte contre la fraude
Application du code de la sécurité sociale pour l’augmentation des pensions : plus 2,2 % au 1er janvier 2025
La loi de financement de la sécurité sociale 2025 ratifiée par le 49.3
Le nouveau premier ministre avait annoncé vouloir ramener le déficit public à 5,4% du PIB, ainsi pour la première fois depuis 25 ans, un gouvernement réduit les dépenses de l’Etat de 2% en prévoyant une baisse de 32 milliards € des dépenses publiques. Une hausse de 21 milliards € d’euros d’impôts pour les plus riches et les grandes entreprises est prévue.
L’évolution de l’objectif national de dépense de l’assurance maladie (ONDAM) s’accroît de 0.5% par rapport au projet initial soit + 1 milliard € grâce à l’intervention des syndicats et d’élus de gauche. Soit 256.9 milliards € et +2.8 %, un niveau insuffisant par rapport aux demandes du secteur hospitalier (6%) mais aussi au sous financement du secteur hospitalier (2 milliards d’euros de déficit pour les hôpitaux publics).
Les mobilisations de ce 20 mars 2025 sont une bonne façon de célébrer le 80 ième anniversaire de la sécurité sociale et de rappeler les propositions du PCF concernant l’avenir de la sécurité sociale et son développement pour faire face aux besoins sociaux dans le sens des principes portés par Ambroise Croizat en 1945.
Une sécurité sociale intégrale qui couvre l’ensemble des aléas de la vie de la naissance à la mort.
La transformation de notre système de santé en privilégiant le service public face à l’expansion du secteur privé.
La création d’un pôle public du médicament permettant sur le territoire la recherche, la production, la tarification.
L’arrêt des exonérations des cotisations sociales.
Un financement par les cotisations sociales. Pour les salarié-e-s, sur l’ensemble des revenus (salaire, intéressement, primes, dividendes…) et une contribution additionnelle sur les revenus financiers. Ce coût du capital incarné par les profits financiers des entreprises est de 613milliards €. Ces revenus ne contribuent pas à la dépense sociale.
Si on appliquait le taux global de cotisation patronale (environ 30.5 %) à ces revenus financiers des entreprises, cette taxe additionnelle représenterait 189 milliards €. Cela serait suffisant pour boucher le déficit annoncé de la sécurité sociale, pour revenir sur les régressions de la réforme Macron et financer l’hôpital public et les EHPAD.