Ce matin, à l’initiative de plusieurs organisations syndicales dont la CGT, CFTC, Uniretraités, FSU, Solidaires LSR, Ensemble et Solidaires et Retraités de la Fonction publique, environ 700 personnes se sont rassemblées à Dijon pour défendre la Sécurité sociale. Cette mobilisation répond à un appel national visant à dénoncer l’affaiblissement progressif du système de santé publique.
Les manifestants se sont donné rendez-vous à 10h30 devant l’Agence Régionale de Santé (ARS), place des Savoirs, avant de marcher jusqu’au CHU de Dijon, symbole des difficultés croissantes rencontrées par le secteur hospitalier.
Une situation qui continue de se dégrader
Déjà en 2023, une action similaire avait été organisée devant l’ARS pour alerter sur la problématique des déserts médicaux. Pourtant, la CGT dénonce l’inaction des responsables, soulignant que la situation ne fait qu’empirer. Le syndicat pointe du doigt une logique budgétaire qui préfère réduire les dépenses de santé plutôt que d’assurer un accès universel à des soins de qualité.
Selon la CGT de Côte-d’Or, le budget de la Sécurité sociale, adopté sous le gouvernement Bayrou, poursuit une logique de restrictions budgétaires, mettant en péril la qualité des soins et l’accès aux services de santé. La CGT dénonce les exonérations de cotisations sociales accordées aux employeurs et les subventions sans contrepartie qui privent la Sécurité sociale de ressources essentielles.
Frédéric Pissot appelle à la reconquête de la Sécurité sociale
Lors de son intervention devant les manifestants, Frédéric Pissot, secrétaire général de la CGT Côte-d’Or, a tenu à saluer l’engagement des centaines de manifestants venus des départements du Jura, de la Nièvre, de la Haute-Saône, de la Saône-et-Loire, de l’Yonne, du Doubs, de Belfort et de la Côte-d’Or. Il a rappelé que cette question de la protection sociale traverse toutes les générations.
« Déjà le 26 septembre 2023, vous étiez devant ce bâtiment de l’Agence Régionale de Santé pour déposer des milliers de pétitions alertant sur les déserts médicaux. Une délégation a été reçue, des réponses ont été données, et depuis, la situation a poursuivi sa dégradation, sans réponse aux besoins au gré des budgets alloués à l’ONDAM. »
Il a souligné que malgré les appels répétés des retraités et de leurs syndicats, les rencontres avec les députés et les audiences en préfecture n’ont apporté aucune perspective d’amélioration.
« Avec la multiplication des déserts médicaux, vous avez décidé en Comité général de l’UCR d’une nouvelle journée d’action ce 20 mars avec une ambition supplémentaire : reconquérir notre Sécurité sociale. Quel défi ! Ce verbe, RECONQUÉRIR, doit interpeller toutes les structures de la CGT, celles de nos organismes sociaux, celles de nos structures territoriales et de l’ensemble des bénéficiaires de notre protection sociale. »
Une « économie de guerre » au détriment de la protection sociale
La CGT s’inquiète également de l’orientation présidentielle vers une « économie de guerre » qui risque d’affaiblir encore davantage les garanties sociales des salariés et retraités.
« La vilaine musique dont les politiques et leurs médias nous inondent en boucle : des munitions ou des pensions ! » a dénoncé Frédéric Pissot, soulignant que cette « stratégie du choc » est utilisée pour justifier des politiques d’austérité et la destruction progressive des droits sociaux : « La situation actuelle prépare la population à de probables efforts de guerre qui viendront très probablement affecter les dépenses sociales, qui sont les seules variables d’ajustement dans une société fortement libérale. Le monde libéral veut maintenir la protection des profits au détriment de notre protection sociale. »
Un combat historique et une responsabilité collective
Frédéric Pissot a également rappelé que la Sécurité sociale a été créée dans un contexte économique et politique bien plus difficile qu’aujourd’hui, grâce à la mobilisation des travailleurs et aux richesses créées par le travail : « Nos camarades ont créé notre Sécu dans une période qui n’avait rien de comparable avec la situation d’aujourd’hui. Pourtant, ils ont réussi à la bâtir à partir des cotisations sociales salariales et patronales, aujourd’hui menacées par la volonté du patronat, de la droite et de l’extrême droite d’imposer la notion de salaire brut égal salaire net. »
Alors que la Sécurité sociale s’apprête à célébrer ses 80 ans, Frédéric Pissot a tenu à rappeler que ses structures et services sont toujours là, malgré les attaques qu’elle a subies : « Nous continuerons à défendre notre Sécu, car nous sommes convaincus que les structures collectives et démocratiques demeurent les seules à garantir une protection efficace pour le plus grand nombre. Notre objectif commun est de faire vivre notre Sécurité sociale le plus longtemps possible. Nous avons la responsabilité collective de la porter partout, et notre organisation doit être en première ligne. »
« On ne lâche rien ! Et surtout pas la Sécu ! »
Alors que les manifestants poursuivent leur action, la CGT réaffirme son engagement pour une protection sociale forte et solidaire. Avec les 80 ans de la Sécurité sociale en ligne de mire, le syndicat compte bien continuer le combat pour sa pérennisation et son renforcement, face à des politiques qu’elle juge destructrices. La bataille pour la Sécurité sociale ne fait que commencer.





