Alors que le ministre délégué au Logement, Guillaume Kasbarian, doit présenter ce mardi devant la Commission des finances une proposition de loi visant à mettre fin au maintien à vie dans le logement social, la CLCV de Côte-d’Or (Consommation, Logement et Cadre de Vie) monte au créneau.
Dans un communiqué ferme, l’association dénonce une « attaque en règle contre les locataires » et alerte sur les conséquences sociales et humaines de ce texte. Selon la CLCV, cette proposition détourne l’attention des véritables enjeux de la crise du logement : « Au lieu de s’attaquer à la pénurie de logements abordables, on stigmatise les locataires du parc social, en laissant croire qu’ils sont riches, propriétaires de résidences secondaires, et donc indésirables dans ces logements. »
L’association rappelle que seuls quelques foyers seraient réellement concernés par cette mesure, et que celle-ci ne répond en rien à l’urgence de loger les 2,6 millions de ménages actuellement en attente d’un logement HLM. Pire encore, elle estime que le texte pourrait conduire à des expulsions de personnes sans solution, aggravant la précarité et l’exclusion : « Le député veut expulser des personnes sans solution, et donc les envoyer à la rue. »
La CLCV alerte aussi sur les effets d’un tel projet sur la mixité sociale. En limitant l’accès des classes moyennes au logement social, la loi risquerait de créer des ghettos et de renforcer les fractures sociales dans les territoires.
Par ailleurs, l’association pointe les responsabilités de l’État et des bailleurs dans la dégradation des conditions de vie des locataires : « La situation se détériore, faute d’entretien, de financements, et du fait de ponctions budgétaires successives. »
Face à ce qu’elle considère comme un recul social majeur, la CLCV de Côte-d’Or appelle à un sursaut des pouvoirs publics et à la mobilisation citoyenne : « L’urgence est de loger, pas d’expulser. »