Ce vendredi matin, une atmosphère de fierté et d’enthousiasme régnait sur l’avenue de Langres, à Dijon, à l’occasion de l’inauguration de la première tranche du programme Garden State. Porté par Grand Dijon Habitat et le promoteur GHITTI Immobilier, ce projet prévoit la construction de 315 logements répartis sur 8 bâtiments, avec des sous-sols communs.
La cérémonie s’est déroulée en présence de nombreuses personnalités locales, dont Hamid El Hassouni, président de Grand Dijon Habitat, Thomas et Débora Ghitti, promoteurs, Nathalie Koenders, maire de Dijon et première vice-présidente de la Métropole, ainsi que plusieurs élus comme François Patriat, Nuray Akpinar-Istiquam, Jean-Philippe Morel et Fabien Robert.
Prenant la parole, Hamid El Hassouni a salué les nombreuses personnes présentes et a insisté sur le caractère emblématique de ce projet : « Ce projet, objectivement, est exemplaire et parfaitement intégré dans son environnement urbain. D’ailleurs, c’est un projet qui a été victime de son succès, notamment au regard du nombre impressionnant de sollicitations de nos concitoyens ayant eu connaissance de la réalisation de ce beau projet.Je ne cache pas que nous avons probablement atteint des records en termes de demandes. Il suffit de dire que les 70 logements ont tous été attribués, ce qui a pu décevoir ceux qui espéraient obtenir un appartement. Mais il faut savoir qu’il y a aussi une rotation, et il y aura certainement des opportunités dans les mois à venir. Cela témoigne tout simplement de l’attractivité du projet et de l’importance du nombre de demandes de logements sur Dijon Métropole. »
Il poursuit avec des chiffres révélateurs : « J’ai l’habitude de rappeler des chiffres, pour que chacun puisse bien les assimiler : c’est 12 000 demandes de logements à l’échelle de la métropole, pour seulement 2 200 attributions, tous bailleurs confondus. Donc, vous voyez bien qu’il y a une dichotomie entre l’offre et la demande, et que notre responsabilité morale, c’est de continuer à bâtir, notamment du logement, pour l’ensemble de nos concitoyens.
Pour moi, le logement social, c’est avant tout un activateur de vie sociale : il anime la ville, dynamise un quartier, participe à remplir les écoles – et c’est un vrai sujet par les temps qui courent – et évidemment, il fait aussi vivre les commerces de proximité. Et ils sont nombreux ici, autour de ce joli projet. Simplement, donner vie à une ville, oui, c’est ça : c’est donner vie à une ville à travers, notamment, le fait de construire et de bâtir. »
Abordant la qualité architecturale et énergétique du projet, il précise : « Sans revenir sur de vieilles polémiques, oui, Garden State est un trait d’union architectural, une liaison harmonieuse entre l’avenue de l’Angle, le quartier résidentiel de la rue Verniquet et le parc Jeanne Barret. Cette opération, c’est une combinaison réussie de maisons de ville – vous avez pu le constater à ma droite – d’appartements avec des balcons, ou encore avec des terrasses et des jardins privatifs. Les logements de Grand Dijon Habitat sont lumineux, spacieux, et d’une grande qualité. Et surtout – c’est un élément essentiel dans le contexte actuel – sur le plan énergétique, ce sont des appartements classés en A ou B, donc très économes en énergie. Cela garantit aux locataires des charges maîtrisées, aujourd’hui comme demain. Je rappelle simplement, vous lisez la presse, j’imagine, ou vous suivez l’actualité : les factures de gaz et d’électricité pourraient malheureusement fortement augmenter dans les prochains mois. Avoir des logements aussi économes en énergie, c’est un vrai atout – à la fois pour la planète et pour le pouvoir d’achat de nos locataires. »
Il revient ensuite sur les trois ambitions portées par Grand Dijon Habitat : « Ce projet traduit simplement trois ambitions, portées haut et fort par le bailleur Grand Dijon Habitat : Une ambition économique, je le dis, c’est aussi un message : celui d’un soutien indéfectible au tissu économique local. Le fait de construire des logements ou de requalifier le patrimoine ancien, ça permet tout simplement de remplir des carnets de commandes, et puis aussi de maintenir sur site – à l’échelle de la métropole ou du département – des emplois non délocalisables. Avec nos 11 000 logements, nos activités de construction, d’entretien et de rénovation soutiennent directement l’économie locale. Chaque chantier, chaque acte d’entretien contribue à soutenir le dynamisme à l’échelle de la métropole. D’ailleurs, un petit chiffre à retenir : les 70 logements de Grand Dijon Habitat, ça représente la modique somme de 8 millions d’euros, tout de même, d’investissement. Un chiffre qui symbolise parfaitement ce rayonnement et cet impact économique. »
Sur le plan social, il poursuit : « La deuxième mission, c’est l’ambition sociale. Nous avons une forte conviction : c’est que le logement social est une des clés qui permet de construire une société beaucoup plus solidaire, beaucoup plus apaisée. Il n’y a pas de dignité possible sans avoir un toit sur la tête. Pour moi, le logement social permet à chacun de trouver sa place, sa dignité, et de pouvoir se construire un avenir.
J’ai demandé aux services de ressortir concrètement de quoi on parle.
Et bien, on parle d’hommes et de femmes qui habitent ces 70 logements. Et nous avons tous les cas de figure : des personnes venant d’horizons divers, avec des particularités, des spécificités, qui reflètent un peu l’évolution de notre société. On a, par exemple, une colocation mère-fille, des étudiants qui peuvent s’installer, notamment dans un type 2, avec des logements attractifs sur le plan financier. Ces logements permettent à cet étudiant, tout simplement, de trouver une indépendance. Nous avons aussi le relogement d’une personne, suite à une expulsion par un propriétaire privé qui mettait en vente son logement.
Ou encore, je pense aux personnes à mobilité réduite, aux personnes âgées…
Nous avons un monsieur en fauteuil roulant, et l’attribution d’un logement adapté lui permet, tout simplement, de retrouver un peu de dignité. Parce qu’auparavant, il habitait dans une résidence, au quatrième étage, sans ascenseur.
Voilà des situations concrètes. C’est un message que j’essaye de faire passer, et que je répète – que je répète à l’envie – parce que j’ai l’impression que le logement social est injustement discrédité, en tout cas critiqué. Alors qu’objectivement, il joue un rôle social éminemment important. »
Enfin, il conclut sur l’engagement environnemental : « La troisième ambition, évidemment, c’est notre engagement sur le plan de l’environnement. Nous sommes un acteur clé de la transition écologique – et économique aussi, pardon. Grand Dijon Habitat s’inscrit pleinement dans les objectifs de réduction des gaz à effet de serre, portés notamment par Dijon Métropole, à travers le Plan Climat et Biodiversité, qui renforce la résilience du territoire face aux changements climatiques.
Voilà. Vous dire en conclusion, simplement – je pense avoir été beaucoup trop long – que nous avons une vision collective pour l’avenir. Pour moi, c’est une vraie fierté, le travail accompli. Garden State propose 70 logements de grande qualité, à des locataires venus de tous horizons. Et je veux vous dire que c’est aussi le symbole d’une vraie, et d’une forte, collaboration entre les élus, les partenaires publics et privés, le monde de l’entreprise, et les représentants – notamment – des locataires. Et vous dire, simplement, que nous allons continuer, ensemble, à bâtir une ville accueillante, solidaire, et tournée vers l’avenir. »

Une maire investie à plusieurs titres
Prenant la parole avec naturel, Nathalie Koenders a tenu à exprimer toute sa satisfaction, rappelant avec franchise l’historique politique du projet : « Je voudrais vous dire que je suis là à plusieurs titres, et ça me fait grand plaisir d’être là ce matin. J’y suis bien sûr en tant que maire de Dijon, parce qu’on est toujours fiers lorsqu’on inaugure de nouvelles opérations et qu’on accueille de nouveaux habitants.
Alors, peut-être pas de nouveaux habitants pour la ville, mais en tout cas pour le quartier. Je suis là aussi au titre de la métropole, en tant que première vice-présidente, puisque – ça a été dit – la métropole a participé financièrement à cette opération. Et puis, je suis là aussi en tant que conseillère départementale du canton de Dijon 2. Nous sommes ici sur le canton de Dijon 2, et je le dis plutôt avec délectation, puisque, à l’époque des élections départementales, en 2021, j’avais en face de moi un binôme qui était contre ce projet. C’est-à-dire que ce n’était pas du tout une compétence du département, mais comme le projet était connu – vous l’avez dit – pendant le Covid, ils s’étaient dit : « Tiens, on va se faire un petit groupe d’amis, et on va être contre les opérations. » »
Elle ajoutera : « Maintenant, ils ont continué. Souvent, les opérations d’urbanisme, ça fait du bruit… ça fait « d’air ». Et donc j’ai gagné avec plus de 60 % des voix. J’ai été la conseillère départementale la mieux élue, avec le plus de voix. Donc vous voyez, ça voulait dire que les habitants – en tout cas les électeurs qui m’ont élue – étaient vraiment pour ce projet. Il n’y avait pas que ça dans le programme, parce que, encore une fois, ce n’est pas une compétence du département, mais je le dis quand même. Donc je suis vraiment contente d’être là. »
La maire a ensuite longuement exposé sa vision urbanistique pour Dijon, qu’elle inscrit dans la continuité de François Rebsamen tout en la réorientant autour des enjeux écologiques : « Cette opération, elle représente vraiment la volonté que j’ai en matière urbanistique. J’ai eu l’occasion de le dire lundi, lors du conseil municipal de Dijon, en conférence de presse – d’abord avec la presse, puis ensuite en conseil municipal : ma vision, en tout cas pour la ville de Dijon, c’est de lier l’urbanisme et la transition écologique. C’est pour ça d’ailleurs – et ça me permet de le saluer – que j’ai voulu que mon premier adjoint porte ces deux délégations, l’urbanisme et la transition écologique. C’était un acte politique fort. Et je crois que cette opération la représente dans son intégralité. L’urbanisme, c’est d’abord des logements – et je pense que ça a été dit. »
Avant de poursuivre : « Aujourd’hui, c’est ma volonté, en tant que maire, de poursuivre ce qu’a fait François Rebsamen pendant plus de 20 ans : permettre à nos habitants de se loger dignement dans cette ville. Et ce n’est pas encore le cas. On l’a dit : on a plus de 11 000 demandes de logements à l’échelle de la métropole. Et si, aujourd’hui, on ne construit pas 800 logements à Dijon et 1 000 à l’échelle métropolitaine chaque année, on ne pourra pas permettre aux Dijonnaises, aux Dijonnais, aux habitants de la métropole, de vivre dignement.
Parce que le logement, c’est la première des dignités. Un rapport récent, comme chaque année au niveau national, indique que plus de 4,2 millions de personnes sont mal logées. Et avec la crise immobilière que nous traversons, la situation risque de s’aggraver – avec des jeunes, des très jeunes, des enfants – qui vivent dans des conditions indignes. C’est vraiment la responsabilité des élus, et encore plus des élus locaux, de pouvoir proposer à ces habitants de vivre dignement. »
Au-delà du simple volume, Nathalie Koenders assume une politique sélective et raisonnée du développement urbain : « C’est aussi important pour une ville : si on ne construit plus, ce sont des entreprises locales qui ne peuvent plus répondre à des appels d’offres. Et derrière, ce sont des emplois. Ce sont donc des habitants qui n’auront pas de travail. Et puis, une ville qui ne construit pas de logements, c’est une ville qui perd des habitants. Et lorsqu’on perd des habitants, on ferme des services publics, on a moins de personnel dans les hôpitaux, dans les entreprises. Et petit à petit, c’est une ville qui se meurt. Ce n’est pas la vision que je souhaite pour Dijon dans les prochaines années. »
Elle ne manquera pas de rappeler une chose importante pour elle : « Aujourd’hui, je pense qu’on se développe de manière raisonnable et raisonnée. On gagne environ 500 à 800 habitants par an, et ça nous permet de continuer à investir, dans l’économie locale comme dans les grands projets. C’est ma volonté : maintenir le nombre d’habitants et continuer à se développer. Pour cela, il faut construire. C’est pour ça que j’ai rappelé cette volonté au conseil municipal. »
La maire a tenu à rappeler sa ligne rouge : « Je suis bien consciente aussi du besoin de végétalisation, de nature. On voit les crises climatiques que nous traversons, et les villes ont un devoir : permettre aux habitants de bien vivre. Et vivre dignement, c’est aussi vivre à côté de parcs, de jardins, dans un environnement pas trop dense. C’est important d’avoir des voisins, de la vie, mais aussi de ne pas se sentir oppressé. », avant d’ajouter : « Lundi dernier, j’ai donc donné ma ligne de conduite : je ne souhaite plus qu’on construise sur des terres non artificialisées. J’ai pris cette décision sur un projet qui n’était pas très loin d’ici – et ce n’est pas en réponse à des menaces ou à des intimidations – mais j’ai considéré que c’était un beau projet, mal engagé sur bien des aspects. J’ai donc décidé de ne pas faire appel auprès du tribunal administratif, puisqu’il y avait déjà eu plusieurs recours. »
La maire de Dijon, Nathalie Koenders, a aussi tenu à rappeler une chose essentielle selon elle : « Mais ici, même avec la volonté que je porte aujourd’hui – urbanisme et transition écologique – je n’aurais pas non plus cédé. Pourquoi ? Parce qu’on est sur des terres déjà artificialisées. C’est un beau projet, sur des coins qui, il faut le dire, étaient un peu glauques. Je le disais à des habitants : mes beaux-parents n’habitent pas loin – peut-être que ma belle-maman me regarde, elle ne savait pas que j’étais là – mais depuis son balcon, elle voit le quartier. Ils connaissent bien le coin, et je peux vous dire que ce n’étaient pas des terres maraîchères. C’était un endroit un peu « craignos », déjà artificialisé. Donc oui, c’est un beau projet. »
Avec cette première tranche de 70 logements, Grand Dijon Habitat pose la première pierre d’un projet plus vaste qui se poursuivra dans les mois à venir. Les prochaines livraisons sont attendues pour septembre, avec toujours la même volonté : bâtir une ville accueillante, solidaire et tournée vers l’avenir.










