On le sait désormais : le bac à ordures ménagères d’un habitant de Dijon Métropole contient en moyenne 17 % de déchets alimentaires, dont 2 % relèvent du gaspillage pur et simple. C’est un chiffre inférieur à la moyenne nationale, mais cela reste trop élevé quand on sait que ces déchets sont entièrement valorisables.
Face à ce constat, Dijon Métropole a lancé en 2023 une expérimentation de tri à la source des biodéchets dans plusieurs quartiers et communes : Ouges, Neuilly-Crimolois, Quetigny (Cœur de ville, Grand Chaignet, Fontaine-Village) et Dijon (Grésilles, Roosevelt, France Libre, centre-ville). Des points de dépôt pour les déchets alimentaires y ont été mis en place, dans le but d’identifier les solutions les plus efficaces selon les types d’habitat.
Suite à ces tests, la métropole a décidé de déployer progressivement ces dispositifs à partir de 2024. Résultat : des bornes de collecte des biodéchets apparaissent un peu partout dans Dijon.
Mais à quel prix ?
C’est là que la polémique naît. Qui décide de l’emplacement exact de ces bornes ? Sur quels critères sont-elles positionnées ? La question mérite d’être posée, et pour cause : dans certains cas, ces installations se font au détriment des personnes en situation de handicap.
Un exemple frappant : boulevard Clémenceau, en plein centre-ville de Dijon, une borne a été installée directement sur la rampe d’accès d’une place de stationnement réservée aux personnes handicapées. Cette rampe permettait aux utilisateurs de fauteuils roulants de rejoindre le trottoir en toute autonomie. Aujourd’hui, elle est obstruée.

Et ce n’est pas tout : à moins d’une minute à pied de là, une autre borne de collecte a été installée place de la République. Une double installation totalement incohérente, qui pose question : était-il vraiment nécessaire de sacrifier une infrastructure d’accessibilité pour y placer une borne, alors qu’un point de collecte existait juste à côté ?
Il fallait oser. Et ils l’ont fait. Comment peut-on en arriver à une telle aberration ? Comment une collectivité territoriale peut-elle mettre en œuvre une politique écologique – par ailleurs nécessaire – sans veiller à ne pas exclure une partie de ses citoyens ?
Le développement durable ne se résume pas à la gestion des déchets : il inclut aussi l’inclusion, l’accessibilité, et la justice sociale. Espérons que Dijon Métropole revoit sa copie et que de telles erreurs ne se reproduisent pas à l’avenir. Car si trier c’est bien, penser à tout le monde, c’est mieux.
Dijon : la borne installée sur une rampe d’accès PMR a été retirée


