Dans un communiqué diffusé récemment, le groupe d’opposition départementale Côte-d’Or Terres d’Avenir s’élève contre le refus de 72 présidents de départements, principalement de droite et du centre, d’appliquer la revalorisation de 1,7 % du RSA prévue par la loi. Le département de la Côte-d’Or figure parmi ces signataires, ce que dénoncent vivement les élus du groupe, parlant d’un « chantage à la misère ».
Une hausse légale et nécessaire
Pour Christophe Avena, conseiller départemental de Dijon 5 et président du groupe, et Céline Tonot, conseillère départementale de Longvic/Gevrey, cette revalorisation — soit 10,81 euros supplémentaires par mois, portant le RSA à 646,52 euros — n’est ni une surprise ni une faveur. Elle est automatique, légale et liée à l’inflation, rappelant que le RSA est un droit, assorti d’un accompagnement vers l’emploi pour les allocataires.
« Il ne s’agit pas d’un cadeau, mais d’une obligation légale, visant à garantir un minimum vital dans un contexte de hausse des prix« , insistent les élus.
Les plus précaires pris en otage ?
Si les élus reconnaissent les difficultés financières rencontrées par les départements, ils jugent inadmissible que celles-ci soient utilisées pour justifier le gel d’une aide essentielle, au risque de précariser encore davantage des publics déjà fragiles.
Ils pointent une contradiction entre les discours et les actes : « Comment peut-on se vanter de politiques sociales ambitieuses, tout en choisissant de priver les plus démunis de 10 euros par mois ?«
Remobilisation ou punition ?
Le communiqué critique également la logique de « sanction-remobilisation » promue par certains élus, qui prétendent renforcer l’accompagnement vers l’emploi tout en réduisant les moyens consacrés à l’insertion.
À l’inverse, le groupe Côte-d’Or Terres d’Avenir appelle à faire le choix de la solidarité, non seulement comme un principe républicain fondamental, mais aussi comme un levier économique : en luttant contre la pauvreté, la collectivité gagne à long terme en cohésion sociale et en réduction de coûts liés à la santé ou à l’éducation.
Un appel à la responsabilité politique
En conclusion, le groupe demande expressément au département de la Côte-d’Or de revenir sur sa décision et de respecter la loi. Selon eux, refuser cette revalorisation, c’est porter atteinte à la dignité des bénéficiaires du RSA et faire primer les logiques budgétaires sur l’humain.
Communiqué de presse du 28 mars 2025 :
Refus des départements de droite de verser la revalorisation du RSA : un chantage à la misère
Alors que 72 présidents de départements dirigés par la droite et le centre, dont la Côte-d’Or, refusent d’appliquer la revalorisation de 1,7% du RSA, nous nous élevons contre cette nouvelle méthode de pression sur le Gouvernement, qui s’apparente à un chantage à la misère.
Si nous partageons le constat que le modèle de financement des départements est inadapté aux dépenses auxquelles ils doivent faire face et que nombre d’entre eux sont en grande difficulté financière, il nous est insupportable de voir les plus précaires pris en otage en raison de discordes budgétaires.
Rappelons que le RSA est une prestation sociale assortie de droits mais aussi de devoirs, associée à un accompagnement vers l’emploi pour ceux qui le peuvent. Sa hausse, automatique et prévue par la loi, est directement liée à l’augmentation des prix ; il ne s’agit pas d’une hausse exceptionnelle décidée unilatéralement que les élus départementaux auraient découvert par hasard.
Elle représente 10,81€ pour une personne seule, plaçant le RSA à 646,52€ par mois, un revenu minimum qui permet à ses bénéficiaires de subvenir à leurs besoins essentiels, comme se nourrir et se loger.
Comment peut-on encore croire, dans ces conditions, le double discours tenu notamment en Côte-d’Or, vantant des politiques sociales ambitieuses qui promettent de ne laisser personne au bord du chemin, alors qu’il est décidé d’enlever 10€ à ceux qui n’ont rien ?
Que penser de ceux-là même qui nous promettent d’accompagner les bénéficiaires du RSA vers l’emploi, alors qu’ils n’y mettent pas les moyens et optent pour une « sanction-remobilisation » ?
Faisons au contraire le pari de lutter contre la pauvreté : au-delà du principe de solidarité qui est fondamental dans notre République, cette lutte rapporte plus qu’elle ne coûte et s’avère un facteur d’économie et de cohésion sociale (contributions sociales supplémentaires, baisse des coûts pour la santé, l’éducation…) précieux dans l’époque que nous traversons.
Christophe AVENA, Conseiller départemental de Dijon 5 Président du groupe Côte-d’Or Terres d’Avenir
Céline TONOT, Conseillère départementale de Longvic/Gevrey Vice-Présidente du groupe Côte-d’Or Terres d’Avenir