Dans un communiqué sans détour, Philippe Neyraud, élu du groupe d’opposition Bon Sens, interpelle la municipalité de Chenôve sur la gestion du Centre Communal d’Action Sociale (CCAS), dont la mission est pourtant capitale : soutenir les plus vulnérables dans une ville où près de 29 % de la population vit sous le seuil de pauvreté.
Un budget conséquent, mais trop peu d’aides directes
Avec un budget global de 1,9 million d’euros pour 2025, financé en grande partie par une subvention municipale de 1 380 000 €, le CCAS de Chenôve semble, sur le papier, disposer des moyens nécessaires pour agir efficacement.
Mais selon Philippe Neyraud, seulement 134 600 €, soit 7 % du budget, sont véritablement dédiés aux aides directes à la population la plus en difficulté : aides alimentaires, Revenu Minimum Étudiant, secours d’urgence… Une part jugée dramatiquement faible au regard des besoins criants dans la commune.
« Sur un budget de 1,9 million d’euros, nous trouvons pour le moins léger les 134 600 € qui viennent en aide directe à la population la plus fragile », déplore l’élu.
Une structure lourde qui grève l’action sociale
Le reste du budget est absorbé, pour une large part, par le fonctionnement de la structure elle-même. Le CCAS emploie 28 agents équivalent temps plein, pour un coût salarial de 1 283 293 €, représentant près de 70 % du budget total.
Une proportion qui interpelle : « L’infrastructure en elle-même représente une charge disproportionnée, qui nuit à une meilleure prise en charge matérielle des plus fragilisés », insiste Neyraud. Ce déséquilibre rappelle selon lui le fonctionnement de certaines grandes associations nationales, souvent critiquées pour leur bureaucratie coûteuse.
Comparaisons peu flatteuses avec d’autres communes
Pour étayer ses propos, Philippe Neyraud propose une comparaison avec plusieurs villes de taille similaire ou même supérieure :
- Joué-lès-Tours (38 500 habitants) : 2,2 M€ de budget, 23 agents, 45 % de charges salariales
- Bergerac (26 000 habitants) : 1,8 M€, 13 agents, 47 % de charges salariales
- Longvic (8 800 habitants) : 600 000 € de budget, 8 agents
- Talant (12 000 habitants) : 550 000 €, 6 agents
Ces exemples montrent que d’autres villes parviennent à maintenir des charges de personnel bien inférieures à celles de Chenôve, tout en assurant leurs missions sociales.
Une demande claire : redonner du sens à l’action sociale
Le groupe Bon Sens ne remet pas en cause le rôle essentiel du CCAS, ni le montant global de la subvention municipale. Mais il appelle à une réorientation urgente des priorités : moins de dépenses de structure, plus d’aides concrètes.
« Comme c’est le cas dans de nombreuses villes, nous estimons très raisonnable de porter à 25 à 30 % la part du budget consacrée aux aides directes », avance Neyraud.
Un appel lancé au maire
Enfin, l’élu s’étonne du manque de réaction de M. le Maire, président de droit du CCAS. Selon lui, l’exécutif municipal semble se satisfaire d’un système au rendement social faible, alors même que la situation à Chenôve exigerait plus de pragmatisme et d’ambition sociale.
Ce communiqué marque ainsi une volonté politique forte de réinterroger le fonctionnement du CCAS, et plus largement, de remettre les citoyens les plus fragiles au cœur de l’action publique locale.
Communiqué de presse du 10 avril 2025 :
Un Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) a pour mission « d’accompagner et de soutenir au quotidien les plus vulnérables : personnes en situation de handicap, personnes âgées, personnes en difficulté ou en grande précarité afin de lutter contre toutes les formes d’exclusion, de réduire les inégalités et de faciliter l’accès aux droits. »
C’est une obligation légale qui se doit d’être la plus efficiente possible et qui trouve, a fortiori, sa raison d’être à Chenôve où le taux de pauvreté avoisine les 29 %.
Pour assumer l’ensemble de ses missions, le CCAS de Chenôve reçoit chaque année une subvention de la ville qui, pour 2025, s’élève à 1 380 000 €.
A Chenôve, notre CCAS fonctionne avec 28 agents « Equivalent Temps Plein » et un budget global d’environ 1,9 millions d’euros dont 1 283 293 € représentent les charges en personnel, soit un peu moins de 70 % du budget.
Sur les 30 % restant, une part sert au soutien d’associations comme le CESAM, la SDAT, AGIR, ABCD, le Secours Populaire et le secours catholique… et une autre part est dédiée au Programme de Réussite Educative (PRE).
Cette dernière répartition ne laisse que 134 600 €, soit 7 % du budget, destiné à ce qu’il est convenu d’appeler « secours ». Une aide directement redistribuée sous différentes formes à la population la plus démunie (aides alimentaires et Revenu Minimum Etudiant par exemple).
Sur un budget de 1,9 millions d’euros, nous trouvons pour le moins léger les 134 600 € qui viennent en aide directe à la population la plus fragile.
On nous répondra, bien sûr, que le CCAS apporte un soutien global qui a un coût et qui ne se mesure pas à l’aune des aides purement pécunières. Certainement, mais nous devons, comme d’autres villes, faire beaucoup mieux !
Selon nous, l’infrastructure en elle-même représente une charge disproportionnée qui nuit à une meilleure prise en charge matérielle des plus fragilisés. Cela n’est pas sans rappeler certaines associations nationales dont le fonctionnement propre engloutit une part non négligeable du budget.
À titre de comparaison, voici deux villes dont les CCAS disposent d’un budget similaire à celui de Chenôve :
- Joué-Lès-Tours : budget 2,2 millions d’euros, 38 500 habitants, 1 quartier QPV, 23 agents et 45 % de charge de personnel (1 million d’euros),
- Bergerac : budget 1,8 millions d’euros, 26 000 habitants, 13 agents et 47 % de charge de personnel.
Et plus proche de nous :
- Longvic : budget environ 600 000 €, 8 800 habitants, 8 agents.
- Talant : budget environ 550 000 €, 12 000 habitants, 6 agents.
Si la subvention accordée au CCAS de Chenôve ne fait pas débat, nous nous étonnons que Monsieur le maire, président de droit de ce même CCAS, se satisfasse d’un tel « rendement » :
Rappelons que seulement 7 % du budget viennent abonder les finances des Cheneveliers les plus démunis.
Comme c’est le cas pour de nombreuses villes, nous estimons très raisonnable d’envisager une aide digne de ce nom qui pourrait avoisiner les 25 à 30 % du budget du CCAS.
Chenôve : données communiquées par la ville de Chenôve


Philippe NEYRAUD
Liste « Le Bon Sens »