Le Salon des Seniors, qui se tient jusqu’à ce soir, a été inauguré par François Sauvadet, président du Conseil Départemental de la Côte-d’Or. L’élu a saisi l’occasion pour rappeler l’enjeu majeur que représentent les seniors pour notre société, livrant un message fort, empreint de lucidité et d’humanité.
« Est-ce que vous savez à quel âge on est senior en France ? 48 ans ? 45 ? 55 ? 60 ? Vous avez raison, madame : on est senior à partir de 60 ans. C’est l’Organisation mondiale de la santé qui l’a défini à quel âge on est senior. » a-t-il déclaré.
Pour lui, les seniors incarnent un double enjeu : « devenu non seulement un enjeu individuel de bien vieillir, mais aussi un enjeu et un défi de société. » Il alerte : « Je sais pas si vous le savez mais en 2030 en Côte-d’Or comme partout en France, 30 %, un tiers de la population, un tiers de la population aura plus de 60 ans. » Et de préciser : « Actuellement, nous avons 150 000 personnes âgées de plus de 60 ans. Dans 20 ans, on en aura 300 000 ! »
Face à cette réalité, le président réaffirme la priorité du Département : « C’est de permettre de dire à chacun de vivre et de vieillir là où il a choisi de vivre, près de chez soi et chez soi notamment. » Il refuse une vision uniquement problématique du vieillissement : « Je n’aime pas qu’on présente simplement le vieillissement de la population et l’avancée en âge puisque c’est aussi un progrès formidable pour nos sociétés. […] C’est aussi une chance. »
François Sauvadet revient sur le contexte économique et social : « On est dans un contexte de nécessité de maîtriser nos dépenses publiques. […] Et donc en même temps que nous avons des ressources qui sont de plus en plus limitées, de plus en plus faibles. » Malgré cela, il affirme : « En Côte-d’Or, je voulais vous le dire et le rappeler, nous consacrons aujourd’hui 100 millions d’euros aux personnes âgées. 100 millions d’euros, c’est 20 % de plus qu’il y a 5 ans. »
Il précise : « Nous consacrons également 100 millions d’euros pour la prise en compte de l’autonomie et du handicap. […] Nous consacrons aujourd’hui 70 % du budget départemental au social. Pour vous donner un ordre d’idée, c’était 54 % il y a 5 ans. […] Au total, nous consacrons 365 millions d’euros en Côte-d’Or à la solidarité. »
Il alerte aussi sur la question de l’accès aux soins : « On est frappés de plein fouet en France […] des difficultés de l’accès aux soins en général, mais en particulier pour ceux qui sont éloignés des centres. […] On voit bien qu’on est confrontés à des problèmes d’accès aux médecins notamment en période de nocturne et en période d’urgence. »
François Sauvadet salue les efforts collectifs : « Je veux rendre hommage ici à tous ceux qui se consacrent au quotidien à cet accompagnement de nos aînés : les aidants, les professionnels de santé, du secteur médico-social, les acteurs publics. » Il se projette dans l’avenir : « D’abord, mon objectif pour le Département, c’est pas de faire moins, mais c’est assurément de faire mieux. »
Il détaille les quatre grands objectifs fixés par le Département : Premier objectif : « Le soutien renforcé des personnes âgées dépendantes. » Deuxième objectif : « L’aménagement des logements. […] N’attendez pas le dernier moment pour adapter son logement. […] En 2024, on était déjà à plus de 5000 logements que nous avons accompagnés. » Troisième objectif : « Aider les aidants. […] Il faut qu’on ait des moments de répit pour les aidants, les accompagner, les soutenir. » Quatrième objectif : « Animer les réseaux de serviteurs d’accompagnement à domicile et les SAD de manière générale afin d’améliorer la coordination. »
Il insiste sur les sorties d’hôpital : « Vous avez un soin à 3-4 jours, vous pouvez vous retrouver avec sur la porte : « sorti cet après-midi ». […] Nous avons adopté une convention avec les ARS pour prévenir ces difficultés. C’est ce que j’ai appelé le nouveau pacte social pour la Côte-d’Or. »
Concernant l’avenir des EHPAD, le président se montre inquiet : « On prévoit une fusion […] qui confierait la gestion des EHPAD aux ARS. […] Je crains qu’on se retrouve demain avec des déserts médico-sociaux. » Il rappelle : « Chez nous, en Côte-d’Or, 40 % des EHPAD de proximité ont moins de 80 lits. »
Il donne un exemple concret : « Vous vous souvenez que de l’EHPAD de Laignes, il a failli fermer. […] J’ai pris la décision de le racheter. 6 millions d’euros à la clé d’investissement. »
Enfin, il conclut : « Tout au long du chemin de vie, on doit pouvoir terminer sa vie près de chez soi. […] Je ne veux pas voir se réinventer des sortes de mouroirs. […] Ce qu’on a fait comme investissement à l’époque de l’EHPAD de Laignes, c’est un investissement solidaire. […] C’est une preuve concrète de notre volonté de soutenir nos aînés. […] Tout sera fait pour que chaque Côte-d’Orien qui le désire puisse vieillir où il le souhaite dans le département. »