Le collectif anti-CRA de Dijon appelle à une large mobilisation citoyenne contre la construction d’un nouveau Centre de Rétention Administrative (CRA) de 140 places, prévue sur le site de l’ancienne base aérienne militaire de Dijon-Longvic, à proximité de l’école de gendarmerie. Un projet au coût estimé à 30,3 millions d’euros, financé par de l’argent public.
Ce CRA s’inscrit dans le cadre de la loi Darmanin, qui prévoit la construction de dix nouveaux centres sur le territoire français, s’ajoutant aux 26 déjà existants (chiffre sujet à évolution), pour un budget global de 240 millions d’euros.
Une journée de mobilisation citoyenne le 26 avril 2025
Face à ce projet, le collectif organise une manifestation le samedi 26 avril 2025, pour alerter l’opinion publique et dénoncer la logique répressive de l’enfermement administratif. L’événement débutera à 12 h, place du Théâtre à Dijon, avec un repas partagé et une exposition de la Cimade.
La manifestation prendra ensuite la rue à 13 h 30, avec un cortège qui traversera le centre-ville, ponctué de prises de parole, de happenings et de moments forts pour sensibiliser les passants, selon le collectif.
Des centres hors de vue, mais pas sans conséquences
Le collectif déplore le manque de visibilité sur ce qui se passe à l’intérieur des CRA, souvent ignorés du grand public. Pourtant, ces lieux, où sont enfermées des personnes sans papiers dans l’attente de leur expulsion, sont régulièrement pointés du doigt pour leurs conditions indignes.
Toujours selon le collectif, depuis 2012, plus de 35 000 enfants y ont été enfermés, malgré 11 condamnations de la Cour européenne des droits de l’homme à l’encontre de la France, notamment pour traitements inhumains et dégradants. Des pratiques qui perdurent, au mépris des traumatismes psychologiques causés par l’enfermement, notamment chez les plus jeunes.
Un appel à la conscience collective
En s’opposant à la construction du CRA de Dijon-Longvic, le collectif anti-CRA entend ouvrir les yeux sur une réalité souvent dissimulée et appelle à une réflexion collective sur la manière dont la France traite les personnes migrantes. À travers cette mobilisation, les organisateurs souhaitent faire entendre une voix solidaire, humaine et déterminée, contre une politique d’exclusion de plus en plus violente.