Le lundi 14 avril 2025 a marqué l’inauguration de l’exposition À TABLE au Japon, à l’Institut français de Tokyo, en présence de Madame Nathalie Koenders, maire de Dijon. Présentée pour la toute première fois dans une version repensée par les équipes des Espaces culturels de la Cité et de la Direction de la Valorisation du Patrimoine de la Ville de Dijon, cette exposition emblématique s’ouvre désormais au public japonais.
Cette première itinérance internationale représente une nouvelle étape pour les expositions de la Cité, désormais appelées à rayonner bien au-delà de Dijon, en France comme à l’international. Prochaine étape : Yokohama, puis Fukuoka, avant de clore l’année à Kumamoto.
Mais cette mise en lumière à l’étranger survient à un moment délicat. En effet, trois établissements phares de la Cité de la Gastronomie — La Table des Climats, Le Comptoir de la Cité et La Cave de la Cité — ont été placés en redressement judiciaire le mardi 1er avril 2025. Le tribunal de commerce de Dijon a pris cette décision suite à une importante dette de loyers impayés. Le groupe Epicure Investissement dispose désormais d’un délai de six mois pour tenter de redresser la barre.
Promouvoir la Cité Internationale de la Gastronomie et du Vin de Dijon au Japon peut sembler être une bonne idée. Mais ne fallait-il pas attendre un peu ? En effet, dans quelques mois, les visiteurs japonais pourraient bien se retrouver devant des portes closes dans trois des lieux emblématiques de la Cité — ce que, bien entendu, personne ne souhaite.
Faire rayonner Dijon à l’international, c’est une belle ambition. Mais mettre en avant la Cité de la Gastronomie et du Vin dans un tel contexte semble, pour certains, pour le moins malvenu. Combien cette opération a-t-elle coûté à la Ville de Dijon et à la Métropole ? La question mérite d’être posée — surtout quand il s’agit de l’argent des contribuables.
D’ailleurs, ce voyage a fait l’objet d’une communication plutôt discrète, voire totalement absente : ni sur le site officiel de la Ville de Dijon, ni sur ses réseaux sociaux, il n’a été question de cet événement. Étonnant, quand on sait que la Ville — et la maire elle-même — sont habituellement très actives sur ces canaux. Les Japonais feront-ils grimper la fréquentation de la Cité dans les mois à venir ? Seront-ils les sauveurs d’un projet que beaucoup estiment déjà en difficulté ?
Une chose est certaine : la Cité Internationale de la Gastronomie et du Vin de Dijon ne rayonne pas uniquement au tribunal de commerce… et vu le contexte, c’est déjà pas mal. Espérons que les Japonais arrivent en nombre — à moins qu’eux aussi, comme les Dijonnais, ne boudent la Cité ! En attendant, Dijon rayonne au Japon… mais il n’y a peut-être pas de quoi en faire tout un plat.
