Près de 100 personnes (selon la police) se sont rassemblées samedi 26 avril pour manifester contre le projet de création d’un centre de rétention administrative (CRA) à Longvic, dans la métropole dijonnaise. Une mobilisation importante, sur fond de tensions croissantes liées à l’opposition aux politiques migratoires et pénitentiaires de l’État.
Ces dernières semaines, plusieurs actions ont été recensées. À titre d’exemple, le mardi 22 avril, à Villeurbanne, un tag « DDPF » (Défense des Prisonniers Français) a été inscrit sur un mur appartenant à une filiale du groupe Vinci. Un petit incendie s’est également déclaré sur le site. Si l’affaire aurait pu passer inaperçue, la présence du tag DDPF a particulièrement attiré l’attention des autorités, ce qui est logique compte tenu du contexte.
Depuis la mi-avril, cette signature apparaît de plus en plus fréquemment lors d’attaques visant des établissements pénitentiaires ou des biens liés à des agents de l’administration pénitentiaire. Le parquet national antiterroriste a été saisi pour les faits les plus graves, notamment ceux impliquant des tirs à balles réelles et des jets de cocktails molotov.
Le mouvement, encore très flou, semble agir de manière disparate. Tandis que certains observateurs évoquent une riposte de réseaux liés au narcotrafic face à la pression policière, d’autres pointent plutôt des actions de groupes non coordonnés, agissant par mimétisme sans forcément partager une idéologie commune.
Fait marquant : malgré une appellation (« Défense des Prisonniers Français ») qui pourrait exclure l’implication de l’ultra-gauche, pourtant active à Dijon et Lyon, un courriel anonyme a été envoyé le mercredi 23 avril à la rédaction du journal Le Progrès.
Dans ce courriel anonyme, les auteurs dénoncent la construction annoncée du CRA de Longvic et, plus largement, l’implication d’entreprises « qui gagnent de la thune en construisant des prisons où des milliers de gens sont maltraités » (sic). Le ton est menaçant : « On continuera nos attaques tant qu’ils continueront ces constructions et contre tous les responsables des prisons. Ils peuvent sécuriser les parkings des taules pendant un moment, mais pas pour toujours, et on a plein d’autres cibles en attendant. On restera imprévisibles », préviennent-ils.
À ce jour, nul ne sait exactement qui se cache derrière ces actions. Une chose est certaine : le climat se radicalise, et la contestation contre les projets carcéraux prend un tournant de plus en plus violent. Cet incendie, bien qu’il se soit produit à Villeurbanne, met en évidence une tension croissante et jette une ombre délétère sur le projet de centre de rétention administrative (CRA) à Longvic.