Alors que la course à la présidence du parti Les Républicains s’intensifie, Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez multiplient les réunions publiques et les déplacements pour convaincre les militants. Un récent sondage Odoxa réalisé avec Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale place Bruno Retailleau en tête des préférences des Français, y compris auprès des sympathisants de droite : 31 % des personnes interrogées considèrent qu’il incarne mieux l’avenir de la droite républicaine que Laurent Wauquiez (17 %).
Dans ce contexte, Bruno Retailleau était lundi 28 avril 2025 à Longvic, en Côte-d’Or, pour un grand meeting à l’Espace Jean Bouhey. Plus de 400 personnes étaient présentes, un succès populaire rare pour une campagne interne. Faute de places assises, certains ont assisté debout à la réunion. Cette mobilisation est perçue comme le signe d’un regain d’espoir chez les militants de droite.
Parmi les soutiens les plus engagés de la soirée, Valérie Grandet a pris la parole pour rendre hommage à la ténacité industrielle de Longvic tout en alertant sur les difficultés économiques actuelles. « Cette ville continue de faire battre le cœur industriel de la Bourgogne avec ses parcs d’Oscara, première zone d’activité de la région », a-t-elle rappelé, avant de souligner l’inquiétude ambiante : « Bruno, tu l’as vu tout à l’heure en arrivant, notre ville traverse de nouvelles épreuves avec la menace de fermeture de Tetra Pak et la perte de plus de 207 emplois directs. »
Face à cette situation, elle a salué la présence du ministre de l’Intérieur, en lui lançant un appel clair : « Nous espérons, Monsieur le Ministre, trouver auprès de toi une oreille attentive, mais surtout un relais pour porter leur voix et leur espoir. » Au-delà de la conjoncture locale, Valérie Grandet a dressé un vibrant plaidoyer pour une refondation de la droite : « Merci à toi Bruno, d’être fidèle depuis tant d’années, depuis Force Républicaine jusqu’à aujourd’hui. Nous partageons cette conviction qu’il faut agir plutôt que discourir, construire plutôt que renoncer, être fidèles à nos valeurs avec humanisme et sans sectarisme. »
Elle a aussi insisté sur l’urgence d’un changement de méthode : « Oui, il faut rassembler, mais pas à n’importe quel prix. Oui, il faut rendre nos fédérations plus vivantes, plus collectives, plus authentiques et surtout prêtes à reconquérir les territoires perdus depuis trop longtemps, comme ici à Longvic. » Enfin, rendant hommage à l’engagement constant de Retailleau, elle a conclu avec force : « Merci d’avoir redonné espoir aux adhérents, sans jamais tomber dans la critique de l’autre candidat dont notre famille politique a aussi besoin. Merci de porter cette voix libre, droite et déterminée que nous attendons tous. Bienvenue à Longvic ! »

Guillaume Ruet : « La droite reprend des couleurs, mais elle doit rester unie »
Guillaume Ruet, maire de Chevigny-Saint-Sauveur et secrétaire départemental des Républicains de la Côte-d’Or, a pris la parole pour rappeler l’importance de l’enjeu du scrutin à venir. « La droite républicaine reprend des couleurs et nous avons une responsabilité immense : être à la hauteur de cet espoir. »
Se félicitant de l’organisation d’une véritable élection interne — « preuve que nous sommes un parti démocratique, contrairement à l’extrême gauche de Mélenchon » —, il a insisté sur la nécessité de respecter le choix des militants : « Nous avons deux bons candidats, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, et c’est aux adhérents de trancher. Le meilleur doit gagner. »
Mais au-delà du vote, Ruet a mis en garde contre les divisions qui ont souvent miné la droite dans le passé : « Ce que les militants ne veulent plus, c’est la guerre des chefs. Ce sont ces querelles intestines qui dégoûtent les Français de la politique. » « Le 18 mai au soir, une fois le président élu, il faudra se rassembler sans délai. »
Louant l’engagement et le courage de Bruno Retailleau, il a aussi salué son action ministérielle : « Merci, Monsieur le ministre, pour ce que vous faites pour notre sécurité, pour votre lutte contre l’immigration illégale, pour avoir eu le courage de dire ce que les Français ont sur le cœur. »
Enfin, Guillaume Ruet a appelé les militants à se mobiliser en vue des échéances futures : « Nous devons préparer non seulement la présidentielle de 2027, mais aussi les municipales de 2026. La France a besoin d’une droite forte, unie et fidèle à ses convictions. » Il a conclu sous une salve d’applaudissements : « Vive les Républicains et vive la France ! »

Bruno Retailleau : « Restaurer la fierté française et écrire une nouvelle page de notre histoire »
Devant une salle pleine à craquer, Bruno Retailleau a livré, hier soir, un discours dense et déterminé, dessinant les contours d’un projet politique fondé sur la fidélité aux convictions, la défense de l’identité française et l’exigence d’un véritable sursaut national. « Les temps ont changé », a-t-il lancé en ouverture, rappelant que, quelques années plus tôt, à peine cinquante personnes assistaient aux réunions internes. Aujourd’hui, l’affluence massive est, selon lui, le signe d’une espérance retrouvée.
Bruno Retailleau a remercié « les militants du devoir », ceux qui, malgré les échecs et les déceptions, sont restés fidèles. À eux, il promet de redonner l’espoir : « Mon vœu le plus cher est que vous deveniez des militants de l’espoir et non plus seulement du devoir. » Son engagement dans la compétition interne n’a pas d’autre but que d’ouvrir une voie de victoires futures pour la droite française, trop souvent minée par les divisions et l’immobilisme.
Le choix de l’engagement
Bruno Retailleau est revenu sur son entrée au gouvernement, aux côtés du président Emmanuel Macron et du Premier ministre François Bayrou, justifiant ce choix par la nécessité de faire barrage à l’extrême gauche. « Quand on aime son pays et qu’on voit la France menacée de chaos, on agit, même sans garantie de succès », a déclaré Bruno Retailleau. Selon lui, ce pari, risqué mais sincère, a été validé par les Français, comme en témoignent les scores en nette progression de la droite lors des élections partielles.
Immigration : « La France doit reprendre le contrôle »
Bruno Retailleau a réaffirmé sa ligne ferme sur l’immigration, dénonçant l’aveuglement d’une partie des élites sur les réalités de l’immigration de masse : « 500 000 étrangers accueillis chaque année : est-ce une chance pour eux comme pour nous ? »
Il dira encore : « Est-ce que vous pensez que c’est une chance ? Est-ce que vous pensez même que c’est une chance pour ces immigrés qui sont jetés sur les routes de l’exode ? Bien souvent, les femmes connaissent le viol, bien souvent, les hommes et les enfants connaissent l’esclavage. Ils essaient de traverser la Méditerranée dans des conditions effroyables, où l’immigration est guidée par des trafiquants, guidés par des mafieux qui décident qui saute. C’est ça, la réalité. Qu’est-ce qu’on veut pour la France ?
Veut-on que ceux qui décident, ceux qui viennent chez nous, soient les mafieux, les trafiquants, les esclavagistes des temps modernes ? Ou est-ce qu’on souhaite que ce soit nous qui possédions ce pouvoir de dire qui est en mesure d’être accueilli ou de ne pas être accueilli chez nous ? Dans ces conditions d’accueil, non, l’immigration, ce n’était pas une chance, parce que les capacités d’accueil sont totalement saturées. »
Il refuse de laisser « les mafias et les trafiquants » décider des flux migratoires à la place des autorités françaises. Il plaide pour reprendre le contrôle, en restreignant drastiquement l’immigration et en restaurant l’autorité de l’État sur ce sujet sensible.
L’Algérie : un rapport de force nécessaire
Le ministre de l’Intérieur a également abordé la crise diplomatique avec l’Algérie, évoquant notamment le cas de ressortissants algériens condamnés que l’Algérie refuse de reprendre : « Nous avons présenté 14 fois un criminel algérien pour expulsion. 14 fois, l’Algérie a dit non. Pendant ce temps, ce criminel a tué un retraité français. »
Bruno Retailleau réclame un rapport de force ferme avec Alger : « Je ne reconnais à aucun pays le droit de dicter sa loi à la France. » Il a salué la décision récente de rappeler des agents consulaires français expulsés par l’Algérie et appelle à suspendre certains accords bilatéraux si Alger ne respecte pas ses engagements. Au-delà de ce cas individuel, Retailleau y voit un enjeu de souveraineté nationale : « La France doit se faire respecter. La fierté nationale ne se négocie pas. »
Redonner sa grandeur à la France : travail, école, autorité
Bruno Retailleau a décliné les grands axes de sa vision politique :
- Valoriser le travail, en réduisant les charges et en revalorisant les salaires.
- Refonder l’école, en mettant fin aux dérives pédagogiques et en restaurant l’autorité des enseignants.
- Réformer la justice, notamment en matière de délinquance juvénile, en instaurant des peines rapides et adaptées dès les premiers délits.
Il prône aussi une révision de la Constitution pour rendre possible des référendums sur l’immigration et redonner au peuple français un réel pouvoir de décision.
Bruno Retailleau a insisté sur la nécessité de rassembler les Français, non autour de slogans vides, mais autour de valeurs claires : le travail, l’autorité, la liberté, l’identité nationale. « Ce qui tient un peuple ensemble, ce sont des principes immatériels : le courage, la fidélité, l’amour de la patrie. » Il veut faire de son parti un mouvement enraciné dans la France réelle, celle des territoires, loin du parisianisme.
Dans son discours de plus d’une heure, Bruno Retailleau a proposé une nouvelle ligne, un changement radical. Il reviendra désormais aux adhérents de choisir, les 17 et 18 mai prochains, qui sera le mieux placé pour les représenter. Une chose est certaine : son discours a conquis plus d’un militant républicain hier soir à Longvic. Laurent Wauquiez a du souci à se faire, car Bruno Retailleau est aujourd’hui lancé, et rien ne semble pouvoir l’arrêter, au plus grand plaisir des militants présents hier soir.




