Entre affichage en hausse du Nutri-Score et stagnation de la qualité nutritionnelle, la dernière enquête de la CLCV met en lumière les limites des efforts engagés par l’industrie agroalimentaire entre 2020 et 2025.
Dans une nouvelle étude menée sur 150 plats cuisinés frais et surgelés, la CLCV (Consommation, Logement et Cadre de Vie) dresse un bilan contrasté de l’évolution des recettes et de l’information nutritionnelle au cours des cinq dernières années. Si le Nutri-Score est désormais affiché sur 87 % des produits analysés – un net progrès en matière de transparence – la qualité nutritionnelle, elle, varie fortement d’un plat à l’autre, même au sein d’une même catégorie.
Des notes disparates malgré l’affichage du Nutri-Score
Alors que cet outil d’aide au choix devient la norme sur les emballages, 66 % des plats qui l’arborent en 2025 affichent une note plus sévère qu’auparavant, en raison de la mise à jour de l’algorithme de calcul. Les tartiflettes et hachis parmentier restent classés en C, tandis que d’autres plats, comme les moussakas ou les couscous, oscillent entre B et C. Certaines pâtes peuvent même aller de A à D, signe que les marges d’amélioration sont encore importantes.
Sucres ajoutés, additifs, viandes transformées : une recette parfois surprenante
L’étude pointe également du doigt la présence d’ingrédients inattendus : 40 % des plats cuisinés contiennent des sucres ajoutés, 17 % ont pour premier ingrédient… de l’eau, et près d’un plat sur deux renferme au moins un additif. Un tiers contient de la viande transformée.
Pourtant, des alternatives plus saines existent. Certains produits parviennent à combiner équilibre nutritionnel, absence d’additifs, de sucres ajoutés et de viandes transformées. « Cela prouve qu’il est possible de concilier praticité et qualité », souligne la CLCV.
Des progrès timides entre 2020 et 2025
Malgré quelques améliorations notables – 13 produits ont supprimé leurs sucres ajoutés depuis 2020 et la présence d’additifs a baissé de 16 % – la majorité des recettes restent inchangées. Seuls 10 % des plats ont vu leur Nutri-Score progresser.
La CLCV interpelle les industriels et les pouvoirs publics
Face à ce constat, la CLCV appelle les industriels à s’engager davantage dans l’affichage du Nutri-Score et à revoir leurs recettes : réduction des additifs, des arômes, du sel, des acides gras saturés, et recours à des viandes fraîches et à des ingrédients plus vertueux comme l’huile de colza. Elle demande également aux pouvoirs publics de rendre obligatoire l’affichage du Nutri-Score pour l’ensemble des produits.
Cette étude, réalisée en janvier 2025 dans dix enseignes majeures (Aldi, Carrefour, Leclerc, Picard, etc.), pose une question centrale : à l’heure où les consommateurs sont de plus en plus attentifs à leur alimentation, l’industrie agroalimentaire saura-t-elle répondre aux attentes de transparence et de qualité ?