L’affaire enfle à Dijon autour du financement de la Cité internationale de la gastronomie et du vin. Emmanuel Bichot, conseiller municipal d’opposition (Groupe Agir pour Dijon), accuse la métropole d’un détournement de plus de 5,5 millions d’euros, comme nous le révélions le 7 mai 2025. Depuis, les réactions officielles se font rares… ou évasives.
Rebsamen rejette, sans répondre
Interrogé lors des commémorations du 8 mai par France 3 Bourgogne, François Rebsamen, président de Dijon Métropole et ministre de l’Aménagement du territoire, a sèchement rejeté les accusations : « M. Bichot fait ce qu’il a à faire dans son coin. Il est en train de diffamer en permanence, je ne vais pas répondre à ses questions. »
Le ministre a même insinué un manque de légitimité de son opposant, soulignant : « Il n’habite pas à Dijon, il est Parisien. » Mais cette posture interroge : si Emmanuel Bichot diffame « en permanence« , pourquoi aucune plainte en diffamation n’a-t-elle été déposée ? La question reste sans réponse.
Silence radio à la mairie
Du côté de la mairie de Dijon, Nathalie Koenders, la maire de Dijon, n’a pas réagi. Ni commentaire, ni clarification, malgré l’ampleur des accusations et la couverture médiatique croissante.
Anticor Côte-d’Or saisit l’échelon national
Pendant ce temps, l’association Anticor Côte-d’Or confirme être mobilisée sur cette affaire depuis plus de deux ans. « On a fait remonter le dossier au niveau national. Il est maintenant à l’étude pour confirmation. On décidera dans les prochains jours si l’on saisit le Parquet National Financier (PNF) ou si on dépose directement une plainte », explique Michel C., référent Anticor en Côte-d’Or. Selon lui, l’instruction en interne est bien avancée : « Dès qu’on prend un dossier, l’action est déjà engagée. »
Du côté de l’association Anticor, l’affaire est prise très au sérieux. Ses membres souhaitent que toute la lumière soit faite sur ce dossier. L’affaire pourrait donc bientôt prendre une tournure judiciaire, bien au-delà du cadre municipal. En attendant, les accusations restent posées, et les autorités locales tardent à réagir.