Trois ouvriers ont trouvé la mort ce matin sur leur lieu de travail à la suite de l’effondrement d’un mur de pierres. Un drame qui choque, indigne, mais surtout soulève une fois de plus la question lancinante de la sécurité au travail en France. L’Union Syndicale Solidaires 21, dans un communiqué empreint de colère et de tristesse, apporte son soutien aux familles et proches des victimes tout en dénonçant l’inacceptable banalisation de ces tragédies.
« En 2025, on meurt encore au travail », clame le syndicat. Une phrase lourde de sens, qui résonne avec une réalité accablante : en 2023, pas moins de 918 personnes ont perdu la vie dans l’exercice de leur profession en France. Un des taux les plus élevés d’Europe, et en constante progression. Pour Solidaires 21, il s’agit d’un échec collectif et d’une injustice insoutenable.
Des responsabilités claires et des manquements graves
Le communiqué pointe du doigt des pratiques trop fréquentes : équipements de protection non fournis, formations absentes, précarisation du travail à travers l’intérim ou la sous-traitance, et des économies faites au détriment de la sécurité des salarié∙es. « Combien de vies sacrifiées sur l’autel du profit ? » interroge le syndicat.
La loi impose aux employeurs de garantir la santé et la sécurité de leurs salarié∙es. Pourtant, les drames se succèdent, révélant des manquements systématiques. L’Union Syndicale salue la prise en main de l’affaire par la justice et l’inspection du travail, tout en affirmant rester vigilante sur les suites de l’enquête.
Des revendications claires pour des changements profonds
Face à cette situation, Solidaires 21 formule une série de revendications concrètes :
- Des sanctions pénales exemplaires contre les employeurs négligents ;
- Un contrôle renforcé des DUERP, documents d’évaluation des risques professionnels, obligatoires dans toutes les entreprises ;
- L’interdiction de la sous-traitance et de l’intérim dans les secteurs à risque, notamment le BTP, le nettoyage, l’agriculture ou encore le nucléaire ;
- La création d’instances santé et conditions de travail dès 20 salarié∙es dans une entreprise ;
- La mise en place d’un véritable service public de santé au travail, indépendant des directions d’entreprise, avec un renforcement massif des effectifs médicaux.
« Personne ne doit perdre sa vie à la gagner »
Ce nouveau drame à Pommard n’est pas un fait divers isolé, mais un symptôme d’un système qui tolère l’inacceptable. L’Union Syndicale Solidaires 21 appelle à un sursaut collectif, politique et judiciaire pour mettre fin à cette hécatombe silencieuse.
Dans un pays comme la France, mourir au travail ne devrait plus faire partie du quotidien. « Solidaires 21 ne cessera de se battre pour que personne ne perde sa vie à la gagner », conclut le syndicat.