Dans un communiqué récent, le syndicat EducAction21 tire la sonnette d’alarme face à la multiplication des suspensions et des procédures disciplinaires à l’encontre des personnels de l’Éducation nationale. Ces mesures, jugées « intolérables » et « disproportionnées », marquent selon le collectif une inquiétante évolution des pratiques de gestion au sein de l’institution.
« De plus en plus de collègues sont touché·es par des mesures de suspension, avec des poursuites disciplinaires intolérables à leur encontre », affirme EducAction21. Le collectif dénonce des sanctions qui, loin de rester exceptionnelles comme le voudrait l’éthique administrative, tendent à devenir une norme. Pour les membres d’EducAction21, cette dérive met gravement en péril l’intégrité morale et professionnelle des enseignants.
Un cas récent cristallise particulièrement leur indignation : celui d’une enseignante de Sens, suspendue après avoir observé une minute de silence en hommage aux victimes du génocide à Gaza, à la demande de ses élèves. Malgré une audience durant laquelle tous les faits ont été éclaircis, le rectorat a engagé une procédure disciplinaire à son encontre.
EducAction21 condamne fermement cette décision, estimant qu’aucune faute ne justifie une telle sanction. « Nous demandons que cette enseignante retrouve ses classes et que la suspension soit immédiatement levée, que toute poursuite soit abandonnée et que soit officiellement rétablie sa dignité auprès de l’établissement, des personnels et des parents. »
Le collectif apporte son « soutien plein et entier » à l’enseignante concernée et appelle à une mobilisation pour défendre les droits fondamentaux des personnels de l’éducation. En filigrane, une question cruciale : quelle place reste-t-il pour la liberté pédagogique et la conscience professionnelle dans une école républicaine si chaque initiative humaniste peut entraîner une mise au ban ?