Le boxeur professionnel Bilel Latreche s’est exprimé publiquement dans un long communiqué de presse publié le 27 mai 2025 sur Facebook, mettant fin à plusieurs jours de silence après la parution de notre article du 21 mai 2025, intitulé « Subventions, virements, factures : enquête sur le système Bilel Latreche ». Il y exprime sa gratitude envers celles et ceux qui lui témoignent soutien et confiance, tout en dénonçant fermement une « manœuvre orchestrée, délibérée, malveillante, cruelle et injustifiée » dirigée contre lui.
Au cœur de cette prise de parole, Bilel Latreche évoque une situation personnelle devenue publique, qu’il attribue sans détour à son ex-compagne. Il l’accuse de calomnies, de manipulations, de menaces et d’un recours abusif à la justice. « Chacun, chacune sait aujourd’hui pertinemment que cette situation est le fruit d’une intention délibérée de nuire », écrit-il.
Malgré la gravité des accusations, le boxeur adresse un message de paix à celle qui fut sa compagne : « Je ne nourris ni haine ni vengeance. Je lui souhaite de trouver, enfin, la paix. »
Transparence sur ses engagements
Souhaitant mettre fin à toute suspicion sur ses activités professionnelles et associatives, Bilel Latreche rappelle que son association, qu’il préside, ne bénéficie d’aucun financement public structurel, et que les rares aides perçues l’ont été dans un cadre strictement réglementé. Il souligne également le respect d’un principe de transparence totale lors de ses actions humanitaires : « Un euro reçu, un euro dépensé. »
Par ailleurs, il affirme financer seul son association via ses revenus personnels et ses gains sportifs. Quant à son activité d’entrepreneur et à sa fonction publique, elles seraient, selon lui, « connues, déclarées et en totale conformité avec la législation ».
Cinq plaintes depuis la séparation
Dans ce communiqué, Bilel Latreche révèle être visé par une série d’attaques depuis sa séparation, évoquant cinq plaintes déposées contre lui, toujours issues du même « cercle malveillant ». Il indique qu’une enquête judiciaire est actuellement en cours concernant des menaces de mort et des injures dont il affirme avoir été victime. Un procès est prévu pour le 8 août prochain, au cours duquel il espère « faire valoir la vérité et rétablir [son] honneur ».
Enfin, le boxeur annonce rompre tout lien avec Dijon Actualités, accusant l’un de nos journalistes de collusion avec son ex-compagne et d’avoir alimenté une campagne médiatique à charge. Il dénonce une absence de neutralité journalistique ainsi que des « manquements graves » ayant contribué à l’aggravation de la situation. Une nouvelle plainte aurait d’ailleurs été déposée le 21 mai dernier.
Face aux accusations de monsieur Bilel Latreche à l’égard de l’un de nos journalistes, nous tenons à rétablir une certaine vérité !
Premièrement, le lien évoqué par monsieur Bilel Latreche entre M. Fabien Bauduin (journaliste) et son ex-compagne est inexistant, en dehors du cadre strictement professionnel d’un contradictoire effectué pour l’article publié le 21 mai 2025, intitulé « Subventions, virements, factures : enquête sur le système Bilel Latreche ». Son ex-compagne a refusé d’y répondre, sur conseil de son avocate. Bilel Latreche avait lui aussi décliné notre demande d’entretien, nous renvoyant vers son conseil, qui a répondu officiellement. Nous rappelons ici les termes de cette réponse : « Notre cabinet n’est saisi par M. Bilel Latreche, qui nous a autorisés à vous répondre, que pour les faits qui seront jugés le 8 août prochain (…). C’est lors de cette audience devant le tribunal qu’aura lieu le nécessaire débat contradictoire, avec rigueur, précision, respect des règles de procédure pénale, et ce sans passion ni haine. »
Si, pour monsieur Bilel Latreche, faire un contradictoire, c’est avoir des liens manifestes avec son ex-femme, alors là, on dit : chapeau l’artiste !
Deuxièmement, Bilel Latreche accuse notre journaliste de « manquements graves » ayant prétendument conduit à des menaces de mort à son encontre : « Ce choix est motivé par l’absence de respect des principes élémentaires de neutralité journalistique dans un dossier aussi sensible, et par le fait que certains manquements graves de leur part ont directement contribué à l’exposition de ma personne à de nouvelles menaces de violence et de mort et j’ai dû effectuer une énième plainte complémentaire qui a d’ailleurs été déposée en date du mercredi 21 mai dernier. »
Il convient de rétablir une certaine vérité : en date du 21 mai 2025 à 14h33, Monsieur Bilel Latreche a effectivement déposé une plainte. Toutefois, celle-ci ne concerne pas des menaces, comme il le laissait entendre dans son communiqué de presse, mais porte sur le vol d’un ordinateur de marque Apple (modèle MacBook Pro), ainsi que sur un prétendu détournement de données personnelles.
Troisièmement, Monsieur Bilel Latreche reproche à notre journaliste « l’absence de respect des principes élémentaires de neutralité journalistique dans un dossier aussi sensible ». Franchement, de qui se moque-t-on ? Permettez-nous de poser la question !
Dans l’article intitulé « Subventions, virements, factures : enquête sur le système Bilel Latreche », nous avons pris l’initiative de démontrer — documents à l’appui — que Monsieur Bilel Latreche a effectué plusieurs virements depuis le compte de son association (BL Boxe Développement) vers un compte domicilié à la Caisse d’Épargne, afin de payer, à plusieurs reprises, son loyer ou de financer des voyages.
Si dénoncer des faits, documents à l’appui, et poser des questions légitimes revient à manquer de neutralité journalistique, alors là… nous ne savons plus quoi dire ! Sur ce point, Bilel Latreche, dans son communiqué de presse, est resté silencieux. C’est regrettable.
Celui-ci écrit dans son communiqué : « L’association ne bénéficie ni de financements privés, ni publics pour sa gestion. J’en assure seul le financement, sur mes fonds personnels en sus de mes gains sportifs, dans un esprit d’indépendance et de responsabilité. »
Pourquoi alors faire une facture, comme c’est le cas de la facture n°2025001, datée du 10 janvier 2025 et adressée à FORMAPi, pour un montant de 100 000,00 € ? Et demander un paiement par virement bancaire… non pas sur le compte de ladite société Latreche Bilel, immatriculée sous le numéro SIRET 493 052 906 00044, mais sur celui de l’association BL BOXE DÉVELOPPEMENT, comme en atteste l’IBAN indiqué en bas de la facture. En effet, l’IBAN mentionné correspond bien à celui de l’association, et non à celui de l’entreprise. Sur ce sujet-là aussi, Bilel Latreche restera silencieux dans son communiqué de presse.
Concernant son activité professionnelle principale — rappelons qu’il est « chargé de missions de prévention sociale et spécialisée » en tant que cadre de la fonction publique territoriale —, là encore, Bilel Latreche n’a pas pris l’initiative de répondre à nos questions. Ces questions étaient les suivantes :
- « En tant que cadre de la fonction publique territoriale, chargé de missions de prévention sociale et spécialisée, percevez-vous toujours votre salaire chaque mois ? »
- « Trouvez-vous normal qu’un cadre de la fonction publique perçoive son salaire mensuel tout en animant, pendant ses heures de travail, des conférences intitulées “À la rencontre d’un champion, Bilel LATRECHE”, facturées 3 000 € ? »
Dans son communiqué de presse, Bilel Latreche se pose en victime. C’est son droit le plus total. Il apporte des explications, mais ne répond toujours pas à nos questions, qui étaient :
- Vous avez effectué des virements depuis le compte bancaire de votre association vers un autre compte, notamment pour régler votre loyer et financer des vacances à New York, puis à Marrakech. Trouvez-vous cela normal ?
- Par ailleurs, vous êtes gérant d’une société dénommée Latreche Bilel, immatriculée sous le numéro SIRET 493 052 906 00044. Avec cette société, vous émettez des devis et des factures, ce qui est tout à fait normal dans le cadre d’une activité commerciale. Cependant, la facture n°2025001, émise par vos soins le 10 janvier 2025 à l’attention de FORMAPi, mentionne un IBAN correspondant au compte de votre association. Trouvez-vous normal d’établir des factures au nom de votre société et de faire verser les fonds sur le compte d’une association régie par la loi de 1901 ?
- Comment expliquez-vous que sur cette même facture — à titre d’exemple, celle du 10 janvier 2025 à FORMAPi — aucune mention relative à la TVA n’apparaisse ?
- Vous avez récemment fait construire une maison en Algérie et acheté un Porsche Macan. Peut-on en déduire que vos affaires se portent bien ? Est-ce votre société qui prospère, ou est-ce plutôt votre association ?
- En tant que cadre de la fonction publique territoriale, chargé de missions de prévention sociale et spécialisée, percevez-vous toujours votre salaire chaque mois ?
- Trouvez-vous normal qu’un cadre de la fonction publique perçoive son salaire mensuel tout en animant, pendant ses heures de travail, des conférences intitulées « À la rencontre d’un champion, Bilel LATRECHE », facturées 3 000 € ?
Dijon Actualités tient à rappeler qu’à aucun moment nous n’avons pris parti, ni pour Monsieur Bilel Latreche, ni pour son ex-épouse. Lorsque nous avons pris l’initiative de diffuser l’article intitulé « Subventions, virements, factures : enquête sur le système Bilel Latreche », nous l’avons fait car nous estimions — et nous le pensons toujours aujourd’hui — qu’il s’agissait d’une information d’intérêt public.
Bien que Monsieur Bilel Latreche ait annoncé rompre tout lien avec Dijon Actualités, nous continuerons à publier des articles concernant cette personnalité publique, dans le respect des règles de l’art journalistique, comme nous l’avons toujours fait.
En attendant, une mise en demeure a été envoyée à Monsieur Bilel Latreche, afin qu’il retire ou rectifie la partie de son communiqué de presse, publié sur les réseaux sociaux, visant notre journaliste. À défaut, Dijon Actualités déposera une plainte contre Monsieur Bilel Latreche, avec constitution de partie civile.
Il est des désaccords que le débat public peut accueillir ; mais il est aussi des atteintes à l’honneur professionnel et à la liberté de la presse que nous ne saurions tolérer.
La Rédaction, avec le soutien de l’ensemble des membres de Dijon Actualités