Dans notre bonne ville de Dijon, comme dans tant d’autres grandes métropoles françaises, une exaspération sourde monte des trottoirs et des routes. Une colère partagée par les piétons et les automobilistes, excédés par l’attitude d’une nouvelle catégorie d’usagers de la route : les cyclistes, les utilisateurs de trottinettes et autres engins électriques, dont certains semblent avoir oublié les règles élémentaires de la circulation.
Ces modes de déplacement, portés par la promesse d’une mobilité plus propre et plus fluide, sont devenus, pour une minorité d’usagers, synonymes de chaos et d’anarchie. Feux rouges brûlés, sens interdits ignorés, trottoirs envahis, dépassements à vive allure sans aucun avertissement… La rue est, pour certains, un terrain de jeu où règne l’impunité. Et gare à ceux qui oseraient faire une remarque : l’insulte, voire la menace, est souvent la seule réponse.
Trois vidéos édifiantes filmées à Dijon
Dijon Actualités a reçu plusieurs vidéos d’automobilistes consternés. Trois d’entre elles, tournées mardi 27 mai 2025, montrent clairement la multiplication de ces comportements à risque. Captées à l’aide d’une dashcam – cet outil devenu presque incontournable pour les automobilistes souhaitant se protéger juridiquement –, elles révèlent une réalité troublante : en quelques minutes seulement, deux trottinettes et un vélo franchissent allègrement des feux rouges, entre la place de la République et la rue Devosge.
Une minorité visible, une image ternie
Évidemment, tous les cyclistes et utilisateurs de trottinettes ne sont pas à blâmer. Mais une minorité, de plus en plus visible, donne une image détestable de cette « mobilité douce ». Une image qui ne devrait pas rimer avec impunité. Alors que les automobilistes sont surveillés, verbalisés, traqués par radars et caméras, les deux-roues légers évoluent dans une quasi-liberté, parfois au mépris total des autres usagers.
Une rue sous tension
Les tensions montent. Les altercations verbales deviennent banales, les incivilités fréquentes. Et ce sont souvent les plus vulnérables – les piétons, les enfants, les personnes âgées – qui en paient le prix fort : chutes, collisions, frayeurs… La rue, censée être un espace partagé, ressemble de plus en plus à un champ de bataille.
Pour une cohabitation apaisée
Face à cette situation, de nombreuses voix s’élèvent pour demander plus de contrôles, comme ceux effectués rue de la Liberté le 14 mai 2025 dernier. Car non, la transition écologique ne doit pas se faire au détriment du civisme. Non, rouler sans moteur ne donne pas le droit de rouler sans gêne. L’avenir de la ville passe par une cohabitation apaisée, respectueuse, équitable.
Cela exige une prise de conscience – et des sanctions – à la hauteur des enjeux. Car si la rue appartient à tout le monde, elle ne peut être confisquée par ceux qui refusent d’en respecter les règles.