Jamais — nous disons bien jamais — nous n’aurions imaginé que la bêtise humaine puisse franchir de telles limites. À ce stade, l’affaire Bilel Latreche dépasse la chronique judiciaire classique : c’est presque le scénario d’une série Netflix, entre tragédie et comédie. Et pourtant, tout cela est bien réel.
Tout commence avec la publication par Dijon Actualités d’un article d’enquête intitulé « Subventions, virements, factures : enquête sur le système Bilel Latreche », le 21 mai 2025. Suivi quelques jours plus tard, le 26 mai, d’un second article : « Affaire Bilel Latreche : le procureur de la République a été saisi ! ». Deux publications rigoureusement documentées, qui posent des faits, sans porter d’accusation.
Le 27 mai, Bilel Latreche choisit de répondre… mais à sa manière. Sur sa page Facebook, il publie un long communiqué de presse, qu’il modifie à plusieurs reprises dans les heures qui suivent. Un comportement déjà inhabituel, mais ce n’est rien comparé à ce qu’il ajoute ensuite.
Dans une version « enrichie » de ce communiqué, il franchit une ligne rouge. Voici ce qu’il écrit noir sur blanc : «#Témoignage #InformationSensible Je prends acte que, dans l’éventualité où il m’arriverait une fin tragique, notamment au regard des menaces de mort réitérées dont j’ai été la cible depuis ma séparation avec mon ex-épouse, la responsabilité devrait être sérieusement envisagée du côté du média Dijon-Actualités et de Mr Fabien BAUDIN, ainsi que de mon ex-femme. Eu égard aux faits et antécédents connus et leur proximité avec des personnes ayant une intention réelle de me nuire dont des menaces de mort et de violence en réunion que j’ai reçu, ces personnes devraient être considérées comme potentiellement impliquées et tenues pour responsables dans l’hypothèse où je viendrais à être assassiné ».

Oui, vous avez bien lu. Selon Bilel Latreche, s’il venait à être assassiné, notre journaliste serait à considérer comme « potentiellement impliqué ». À ce niveau de délire, on ne sait plus s’il faut en rire ou en pleurer.
Nous comprenons que monsieur Latreche souhaite se défendre. Après tout, une enquête de presse sérieuse peut être déstabilisante, surtout lorsqu’elle s’appuie sur des éléments factuels. Qu’il se sente attaqué, soit. Qu’il se pose en victime, libre à lui. Qu’il s’emmêle dans des accusations farfelues où le contradictoire devient une preuve de connivence… cela devient confus, mais encore acceptable.
En revanche, accuser publiquement un journaliste d’être responsable de sa potentielle mort, là, c’est une autre histoire. C’est grave. Très grave. Et cela dépasse le cadre de la liberté d’expression ou du droit à la défense.
Nous déposerons, une nouvelle fois, une plainte contre Monsieur Bilel Latreche, car ses propos sont extrêmement graves. Nous rappelons que nos articles sont documentés, basés sur des faits établis, et que le procureur de la République a bien été saisi sur le sujet.