À l’occasion du week-end de la Fête du Port du Canal, rendez-vous emblématique des Dijonnais, la maire de Dijon, Nathalie Koenders, a inauguré ce samedi 8 juin 2025 un projet d’envergure très attendu : le nouveau jardin du Port du Canal. Réalisé après plusieurs mois de travaux et un investissement total de 4,2 millions d’euros, ce projet allie rénovation écologique, mise en valeur du patrimoine et création d’un nouvel espace de vie. Il vient ainsi enrichir un quartier déjà en plein renouveau, dans le prolongement de la Cité internationale de la gastronomie et du vin.
C’est en présence d’élus, de représentants d’institutions partenaires, de Voies Navigables de France (VNF), des Associations amies du port du canal, des écoles locales et d’un public nombreux que Nathalie Koenders a livré un discours dense et engagé, véritable manifeste pour une ville résiliente, solidaire et tournée vers l’avenir.
« Se rencontrer, jouer, flâner… » : le jardin, lieu de vie à réinventer
« Se rencontrer, jouer, se dépenser, profiter d’un peu de fraîcheur pendant l’été, ou tout simplement flâner : à partir d’aujourd’hui, les Dijonnaises et Dijonnais peuvent s’approprier le nouveau jardin du port du canal de bien des manières. » C’est par ces mots que Nathalie Koenders a ouvert son allocution, soulignant d’emblée le rôle social et intergénérationnel que ce nouveau jardin est appelé à jouer.
Dans une ambiance conviviale, elle a tenu à saluer l’engagement des Associations amies du port du canal, organisatrices de la fête annuelle, se réjouissant que cette inauguration ait lieu dans ce cadre festif.
Trois raisons de célébrer : projet abouti, lieu métamorphosé, ville apaisée
La maire a ensuite décliné trois grandes raisons de célébrer cet événement, avec un ton à la fois personnel et institutionnel : « La première : nous célébrons l’aboutissement d’un projet majeur, inscrit dans le programme municipal porté en 2020 par mon prédécesseur, François Rebsamen. Je tiens à ce propos à souligner et saluer l’investissement de Pierre Pribetich — aujourd’hui député — qui, en tant qu’adjoint délégué à l’urbanisme, a beaucoup œuvré à la réussite de cette opération de réaménagement et valorisation. »
Elle enchaîne avec la dimension esthétique et symbolique du lieu : « Deuxième motif de satisfaction : nous pouvons nous féliciter de voir un lieu tout à fait singulier ainsi métamorphosé et embelli. Un paysage dijonnais à part, où le vert de la nature et le bleu du canal se rencontrent, sous le regard énigmatique des habitants à plumes de l’île aux oiseaux, dans le prolongement de notre Cité internationale de la gastronomie et du vin. Le tout, à quelques pas de la maison natale de Gustave Eiffel. »

Un panneau rendant hommage à Eiffel a d’ailleurs été inauguré, et Koenders a annoncé réfléchir à baptiser une rue du nom de Mélanie Eiffel, mère de l’ingénieur, et obtenir un fragment de la Tour Eiffel pour le placer dans ce lieu symbolique.
Enfin, elle évoque l’axe majeur de sa politique : la nature au cœur de l’urbain : « Troisièmement : une telle opération poursuit l’ambition qui est la nôtre, placer la nature et le vivant au cœur de l’urbain. »
Dijon, ville verte pionnière : « La densité heureuse est le choix de l’avenir »
Avec fierté mais sans triomphalisme, la maire a rappelé des chiffres révélateurs : « Avec un territoire recouvert à 7 % par des espaces verts, Dijon est la ville de France où les habitants accèdent le plus facilement à la verdure. 9 Dijonnais sur 10 doivent marcher moins de 15 minutes pour trouver un parc, un square, des combes ou un jardin. »
Elle y voit la preuve que le modèle de “densité heureuse”, conciliant qualité de vie, mixité sociale et écologie, est possible et doit être poursuivi.
Un engagement climatique doublé d’un combat pour la biodiversité
L’élue a ensuite développé une analyse lucide et politique des liens entre changement climatique et effondrement du vivant : « À Dijon, nous avons une conviction profondément enracinée : l’effondrement de la biodiversité doit être considéré et traité avec autant de volontarisme et d’exigence que le changement climatique. »
Elle rappelle que le conseil métropolitain a été le premier en France à adopter un Plan climat ET biodiversité, soulignant leur interdépendance : « Végétaliser, c’est adapter la ville aux effets du changement climatique en créant des îlots de fraîcheur ; mais c’est aussi favoriser les puits de carbone qui absorbent le CO2. »
Le jardin comme œuvre d’art et source de vie
À l’évocation de l’agrandissement du jardin japonais — réalisé sous la direction d’un maître jardinier venu de Kyoto — Koenders exprime sa vision poétique du végétal en ville : « Car un jardin — japonais mais pas seulement — c’est un véritable art. […] Les jardins sont des espaces publics à part. Celui qui nous réunit aujourd’hui l’illustre à merveille : tout à la fois refuge de biodiversité, théâtre de mixité et cadre de vie apaisé. »
Et de conclure cette envolée lyrique par une maxime empruntée à Voltaire : « Cultivons le vivre-ensemble, cultivons la biodiversité, cultivons notre douceur de vivre. En somme, pour paraphraser Voltaire, “cultivons nos jardins”. »
Un symbole pour l’avenir : capsule mémorielle et chant des enfants
Dans un geste inaugural hautement symbolique, les enfants des écoles ont participé au dépôt d’une capsule mémorielle, contenant des objets choisis pour témoigner aux générations futures de l’esprit du moment.
La cérémonie s’est clôturée par un chant collectif : “Joyeux enfants de la Bourgogne”, puis par un verre de l’amitié sur les berges du canal, dans un esprit de partage, de transmission et de fierté collective.































