La CGT Éduc’action de l’académie de Dijon a exprimé sa profonde émotion après l’agression mortelle de Mélanie, assistante d’éducation (AED) au collège Françoise Dolto de Nogent, en Haute-Marne, survenue mardi 10 juin. La jeune femme a été mortellement blessée à l’arme blanche alors qu’elle était en service dans l’établissement.
Dans un communiqué publié ce mercredi 11 juin, le syndicat adresse ses condoléances à la famille, aux proches et aux collègues de la victime. Il tient également à exprimer son soutien à l’ensemble de la communauté éducative endeuillée.
Tout en condamnant fermement cet acte de violence, la CGT Éduc’action prend ses distances avec ce qu’elle qualifie de « surenchère sécuritaire » ayant suivi le drame. « La plupart des réponses proposées dans les heures qui ont suivi ne permettront ni de relever le défi des questions de santé mentale de la jeunesse, ni d’assurer un apprentissage serein pour les élèves », indique le communiqué.
Le syndicat pointe un manque criant de personnels dans l’Éducation nationale, qu’il considère comme l’une des causes systémiques des tensions dans les établissements scolaires. Il appelle à un recrutement massif d’assistants d’éducation, de conseillers principaux d’éducation (CPE), d’infirmiers scolaires et de psychologues de l’Éducation nationale (Psy-EN). Il alerte également sur la crise profonde des structures de protection de l’enfance, notamment en pédopsychiatrie, à la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) ou encore à l’aide sociale à l’enfance (ASE).
La CGT Éduc’action exprime par ailleurs son inquiétude face aux mesures envisagées telles que les fouilles de sacs à l’entrée des établissements, jugées inefficaces et dangereuses pour les personnels. « Cela met les AED en première ligne, sans formation, et ce n’est pas leur mission. Leur rôle, c’est l’éducation, pas la sécurisation », rappelle le communiqué.
Le syndicat souligne qu’aucun personnel ne devrait craindre pour sa vie sur son lieu de travail, et appelle à une réponse structurelle à la violence scolaire, fondée sur des moyens humains et non sur des dispositifs sécuritaires jugés inadaptés. « Donnons des moyens humains à l’école publique pour qu’elle soit véritablement un lieu digne, permettant la formation et l’émancipation des futur·es citoyen·nes », conclut la CGT Éduc’action.
Communiqué de la CGT Éduc’action de l’académie de Dijon du 11 juin 2025 :
SUITE À L’AGRESSION MORTELLE DE NOTRE COLLÈGUE ASSISTANTE D’EDUCATION, MÉLANIE
La CGT Éduc’action de l’Académie de Dijon présente ses plus sincères condoléances à la famille et aux proches de Mélanie. Elle exprime son soutien à la famille, aux proches et aux collègues de Mélanie, Assistante d’Éducation (A.E.d.) au collège Françoise Dolto de Nogent (en Haute Marne), victime de coups mortels (arme blanche) pendant son service.
Si rien ne justifie un tel acte, la CGT Éduc’action refuse de prendre part à la surenchère sécuritaire que peut susciter ce drame. La plupart des réponses proposées dans les heures qui ont suivi le drame ne permettront ni de relever le défi des questions de santé mentale de la jeunesse, ni d’assurer un apprentissage en toute sérénité pour les élèves. Seuls des moyens humains supplémentaires et à la hauteur de l’ambition que notre République devrait porter pour l’Éducation publique permettront d’endiguer cette vague de violence, grâce à un recrutement massif de personnels dans l’Education Nationale et plus particulièrement des A.E.d., des CPE, des infirmier·es et des PSY-EN. Ce drame met aussi en lumière la crise profonde dans laquelle la protection de l’enfance en général (PJJ, pédopsychiatrie, ASE) se trouve notamment par manque de personnel, ce qui se répercute dans nos établissements scolaires.
Nous avons une pensée pour tous les A.E.d. et Assistant·e Pédagogique (A.P.) qui vont devoir assurer l’accueil au portail ou faire tout simplement leur métier dans les jours à venir, comme l’a fait Mélanie ce mardi matin 10 juin 2025. Nous rappelons que nous ne sommes pas du tout favorables à cette mesure de fouilles de sacs, d’autant plus que cela met les AED (assistants d’éducation) en première ligne. Or, ils ne sont pas formés et ce n’est pas leur mission ; leur rôle, c’est l’éducation et non la sécurisation des établissements.
Personne ne devrait mourir sur son lieu de travail ou craindre d’être victime d’une agression. La violence à l’École est une question trop importante, qui doit être réfléchie, et la dérive sécuritaire ne peut pas en être l’unique réponse apportée.
Donnons des moyens humains à l’École publique pour qu’elle puisse véritablement être un lieu digne qui permet la formation et l’émancipation des futur·es citoyen·nes !