Dans un communiqué au ton ferme, l’Union syndicale Solidaires 21 dénonce une nouvelle interdiction préfectorale visant le parcours de la PRIDE 2025, initialement prévu en centre-ville de Dijon. Le syndicat, co-déclarant de l’événement aux côtés de l’association Les Orageuses, déplore ce qu’il qualifie de « folklore répressif » et annonce son retrait officiel de l’organisation de la marche.
La décision de la préfecture, rendue publique le 11 juin, interdit tout parcours de la manifestation dans l’hypercentre dijonnais. Pour Solidaires 21, cette interdiction ne relève pas d’une préoccupation sécuritaire légitime, mais d’un refus politique d’assumer la visibilité des luttes LGBTQI+ dans l’espace public. « Une nouvelle fois, la préfecture use et abuse de toutes les méthodes pour disqualifier les organisatrices et valoriser sa répression future », écrit l’organisation.
« Un dialogue social biaisé »
Solidaires 21 revient notamment sur une réunion en préfecture tenue le 6 juin. Selon le syndicat, le dialogue a été faussé d’emblée, la préfecture annonçant sans détour son refus de tout parcours en centre-ville. La proposition préfectorale ? Le même itinéraire contesté que l’an dernier, qui avait fait l’objet d’un référé-liberté devant le tribunal administratif. Pour Solidaires, il n’y avait alors « rien à discuter ».
Le syndicat réfute également l’accusation selon laquelle un de ses représentants aurait interrompu les discussions. Ce dernier, affirment-ils, n’a fait que respecter le mandat de l’organisation en refusant de cautionner ce qu’ils considèrent comme une « supercherie de pseudo-dialogue ».
La préfecture et la mairie pointées du doigt
Le syndicat dénonce l’argumentaire de l’arrêté préfectoral, qu’il juge « famélique ». Parmi les éléments soulignés : les avis défavorables de la direction interdépartementale de la police et de la Ville de Dijon, datés du 10 juin. « Le seul intérêt de cette partie est de découvrir que la Ville de Dijon est aussi contre la PRIDE sous le format déposé », ironise Solidaires, en pointant un « progressisme à géométrie variable ».
L’arrêté évoque également un risque de convergence avec un rassemblement hebdomadaire de soutien à la Palestine, ce qui semble poser problème aux yeux des autorités. Le syndicat s’interroge : « En quoi cela est-il problématique ? » Il critique également le manque de cohérence entre l’argument de la forte affluence en centre-ville et le fait que la place de la République — où se tiendront ce même jour des activités sportives — était justement proposée comme point de départ alternatif.
Retrait officiel mais mobilisation maintenue
Face à cette impasse, Solidaires 21 annonce se retirer de la PRIDE 2025 dans sa version co-déclarée, en regrettant que l’événement ne puisse se tenir sous une forme sécurisée et conforme à ses principes. Le syndicat dénonce une tentative d’ »invisibilisation des revendications LGBTQI+ » et refuse d’organiser une marche qu’il estime « imposée » et inadaptée.
Pour autant, Solidaires 21 réaffirme son engagement dans la lutte contre les LGBTQIphobies et le sexisme. Le syndicat appelle à continuer le combat dans la rue et exprime son soutien aux futures initiatives, notamment celles prévues autour du 14 juin : « Il faut se battre pour nos droits, plus que jamais ! »