La situation autour de la PRIDE 2025 à Dijon continue de susciter des tensions. Dans un communiqué publié ce vendredi, l’organisation syndicale Solidaires 21 a annoncé qu’elle allait, conjointement avec la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), saisir le tribunal administratif par le biais d’un référé-liberté, afin de faire valoir les droits fondamentaux des manifestant·es à défiler librement.
Cette démarche intervient dans un contexte de frictions croissantes entre associations, syndicats et autorités locales, à la suite de déclarations jugées hostiles ou inexactes par les organisateurs et soutiens de la Pride.
Un communiqué virulent contre les autorités locales
Dans son message, Solidaires 21 dénonce avec fermeté les propos tenus par la maire de Dijon et la députée locale Océane Godard, qualifiés de « logorrhée pathétique » et de « pamphlet politicien ». Le syndicat s’indigne notamment d’avoir été qualifié de « collectif radical » et rappelle sa représentativité dans la fonction publique ainsi que dans de nombreux secteurs professionnels.
« Nous voulons des faits face à des propos diffamatoires », indique le communiqué, en référence à une éventuelle mauvaise organisation de la PRIDE 2024, qui aurait été évoquée dans les déclarations publiques. Solidaires 21 rappelle que cette manifestation avait été légalement déposée par la CGT 21, la FSU 21 et Solidaires, et ne saurait être assimilée à des actions « radicales » comme sous-entendu.
Par ailleurs, le syndicat souligne l’usage du terme « gay pride » dans les propos officiels, estimant que cette formulation datée révèle un manque de compréhension et d’alignement avec les revendications actuelles des personnes LGBTQI+.
Une Pride maintenue malgré les tensions
Alors que les autorisations préfectorales semblent encore en question, une Pride alternative a été appelée par plusieurs collectifs à 14h, Place Darcy, à Dijon. Le déroulé précis de la manifestation reste suspendu à l’issue du référé-liberté déposé par Solidaires 21 et la LDH.
L’objectif de cette action en justice est de garantir la liberté de manifester dans les rues de Dijon, sans risquer verbalisation ni répression, indiquent les signataires du communiqué.
« Nous espérons le référé-liberté victorieux pour pouvoir déambuler paisiblement dans l’ensemble des rues dijonnaises sans les menaces de contravention et de répression. »
Un climat de défiance et de mobilisation
Dans ce contexte tendu, Solidaires 21 affirme ne pas céder aux intimidations, ni aux « diverses diffamations » qui lui sont reprochées. Le syndicat, qui affirme agir « en conscience », appelle à la solidarité et à la défense des droits fondamentaux, dans une démarche revendiquée comme pacifique et militante.
« Soyons solidaires ! », conclut le communiqué, dans un appel à la mobilisation collective.
Prochaines étapes
La décision du tribunal administratif sera particulièrement scrutée par les associations, syndicats et participant·es à la PRIDE 2025. Elle pourrait déterminer si la marche pourra se dérouler dans son format habituel, ou si elle devra être cantonnée ou encadrée de manière plus restrictive.
En attendant, les collectifs LGBTQI+ et leurs soutiens maintiennent leur rendez-vous ce samedi à 14h, Place Darcy, prêts à faire entendre leurs voix, dans la rue comme devant la justice.
Communiqué de presse du 13 juin 2025 :
SOLIDAIRES 21 s’associe à la LDH pour une saisine du Tribunal Administratif
Notre organisation syndicale a découvert hier soir avec stupéfaction la prose pathétique de la maire de Dijon et d’une députée locale.
Dans cette logorrhée, nous apprenons que notre syndicat représentatif dans la fonction publique et dans de nombreuses branches professionnelles est finalement un collectif radical.
On apprend aussi que la Pride 2024 s’est mal déroulée. Nous voulons des faits face à des propos diffamatoires. Pour rappel, la manifestation était déposée par la CGT 21, la FSU 21 et SOLIDAIRES bien loin des fantasmes de collectifs radicaux.
On notera aussi l’usage du terme « gay pride » démontrant bien que ce pamphlet n’a comme seule conduite une action politicienne et en aucun cas la défense des LGBTQI. Que ces personnalités politiques travaillent leur position avant de narrer du grand n’importe quoi.
Face aux nombreux propos ahurissants et pour que cesse la mascarade des pouvoirs publics, en conscience, notre organisation décide finalement de s’associer à la Ligue des Droits de l’Homme pour faire un référé-liberté.
Par ailleurs, du fait de la situation générée par la préfecture et la ville de Dijon, une PRIDE est appelée par d’autres collectifs à 14h, Place Darcy à Dijon. Nous espérons le référé-liberté victorieux pour pouvoir déambuler paisiblement dans l’ensemble des rues dijonnaises sans les menaces de contravention et de répression.
Nous ne céderons pas face aux intimidations et diverses diffamations.
Soyons solidaires !
Solidaires 21