Ce samedi 14 juin 2025, environ 1 500 personnes, selon les services de police, ont participé à la marche des fiertés organisée à Dijon. Un événement marqué par une forte mobilisation, dans un climat tendu en amont, mais qui s’est déroulé sans incident et dans une ambiance festive, revendicative et inclusive.
Une interdiction contestée
Initialement, la manifestation avait été interdite dans l’hyper-centre de Dijon par la préfecture, invoquant des risques de « troubles à l’ordre public ». Cette décision avait suscité une vive réaction de la part des organisateurs, d’associations et de syndicats. Le vendredi 13 juin, l’union syndicale Solidaires 21, appuyée par la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), annonçait vouloir saisir en urgence le tribunal administratif en référé-liberté pour faire respecter le droit fondamental de manifester.
Malgré une audience jugée solide et argumentée, le tribunal administratif a rejeté le recours le samedi matin, maintenant l’interdiction partielle du parcours initial. Cela n’a toutefois pas empêché les manifestant·es de maintenir leur mobilisation.
Une communication policière source de tensions
Le matin du 14 juin, quelques heures avant le début de la marche, la police municipale a été aperçue en train de prévenir plusieurs commerçants du centre-ville, notamment rue Piron, de « ne rien laisser sur le trottoir ». Selon le témoignage d’un commerçant :
« Il va y avoir une manifestation, évitez de laisser des choses sur le trottoir […] une centaine de casseurs est attendue », lui aurait dit un agent municipal.
Le commerçant confie :
« Ça fait bizarre, quand la police municipale vous dit qu’il ne faut rien laisser dehors parce que des casseurs vont venir. Ça nous met une pression considérable. On se demande ce qui va se passer… et au final, il ne s’est rien passé du tout. Ils ne sont même pas passés dans la rue. »
Un défilé pacifique, sans incident
Le cortège s’est finalement élancé de la place Darcy en début d’après-midi, empruntant le boulevard de Brosses, la rue Jean-Jacques Rousseau, la rue Auguste Comte, la rue Lamonnoye, et la place du Théâtre, pour terminer sur la place du Président Wilson via la rue Chabot Charny. Escortée par les forces de l’ordre, la marche s’est déroulée dans le calme, sans dégradations ni altercations.
Aucun tag, aucune dégradation ni présence de « casseurs » n’a été signalé, malgré les craintes exprimées par la police municipale auprès de certains commerçants.
La maire de Dijon et la députée critiquent l’organisation
« À Dijon, nous regrettons que la mainmise de collectifs radicaux sur l’organisation empêche tout le monde d’y trouver sa place et que cette marche divise au lieu de rassembler. »
« Nous appelons les associations LGBTQIA+ à s’unir pour organiser, dans les années à venir, une Gay Pride porteuse de messages forts en faveur des droits des personnes LGBTQIA+ et de l’égalité de toutes et tous. »
Cependant, au vu du bon déroulement de la marche, nombre de participant·es et observateurs estiment que cette Pride 2025 a bien su rassembler, dans un esprit revendicatif mais inclusif, permettant à toutes et tous d’y trouver leur place.