Ce jeudi à 16h, une trentaine de personnes se sont rassemblées devant le rectorat de l’académie de Dijon, en hommage à Mélanie, assistante d’éducation poignardée par un élève au collège Françoise Dolto de Nogent (Haute-Marne), le 10 juin dernier. Cette mobilisation syndicale, organisée dans la cité des ducs, visait à exprimer la solidarité du corps éducatif et à alerter les autorités sur les conditions de travail des assistants d’éducation.
À l’appel des syndicats FO, FSU, CGT, CFDT et Sud Éducation, les manifestants ont tenu à faire entendre leur inquiétude croissante face aux violences en milieu scolaire. Une minute de silence a été observée, drapeaux syndicaux baissés, en mémoire de Mélanie, victime d’un acte tragique qui a profondément marqué la communauté éducative.
« Elle était à la grille, elle accueillait les élèves. Elle était en première ligne », rappelle un représentant syndical. Ce poste, jugé essentiel et pourtant souvent précaire, se retrouve au cœur des tensions scolaires, sans toujours bénéficier de la reconnaissance ni des moyens nécessaires.
La CGT Educ’Action dénonce un double discours de l’institution. « Sur le terrain, les personnels font le constat d’un manque de sécurité, de sérénité au travail. Les solutions proposées ne répondent pas aux besoins. Nous demandons des moyens humains, de la prévention, une école qui émancipe. Pas seulement une réponse sécuritaire après coup », affirme un porte-parole.
Pour les syndicats, il est urgent d’agir en amont : renforcer les équipes, améliorer le suivi de la santé mentale des élèves, et créer un cadre véritablement protecteur pour tous. Loin d’une logique de répression, les intervenants réclament une politique éducative humaine et cohérente.
Tristan, 31 ans, assistant d’éducation au lycée des Marcs d’Or à Dijon, faisait partie de la délégation syndicale reçue par l’académie. Il représentait Sud Éducation. AED depuis 2019, il a tenu à participer personnellement à cette mobilisation : originaire de Nogent, il connaissait Mélanie. « Le collège Françoise Dolto, c’était mon établissement. Mélanie était une camarade de classe. Donc ça me touche. »
Il évoque aussi la réalité des armes blanches dans les établissements scolaires : « En six ans, j’ai plusieurs fois confisqué ce type d’objets. Ce ne sont pas toujours des couteaux. La dernière fois, c’était un brise-glace de bus, un objet massif, pointu, capable de blesser gravement. Les élèves ne se rendent pas toujours compte de la dangerosité. »
La mobilisation de ce jeudi à Dijon s’inscrit dans une série d’initiatives portées par les syndicats, qui espèrent voir émerger une réponse concrète à la hauteur des enjeux et du traumatisme vécu par les personnels éducatifs.












