Ce matin, une quarantaine de personnes se sont rassemblées rue de la Préfecture pour défendre les petites lignes ferroviaires menacées de fermeture ou de dégradation. À l’appel de l’InterCollectifs, ce rassemblement régional a réuni cheminots de la CGT et de Sud Rail, militants du Parti Communiste Français, d’Europe Écologie-Les Verts, de La France insoumise 21, ainsi que de nombreux citoyens engagés.
Tous avaient un objectif commun : faire entendre la voix de celles et ceux qui dépendent chaque jour de ces lignes essentielles à la cohésion des territoires.
Des lignes vitales pour les territoires ruraux
L’InterCollectifs alerte sur la situation préoccupante de plusieurs lignes locales, dont celle du Morvan (Cravant–Clamecy–Corbigny), l’étoile de Paray-le-Monial, la ligne des Hirondelles (Saint-Claude–Andelot), ou encore la liaison Lure–Bains-les-Bains. Pour de nombreux usagers, ces trains ne sont pas un luxe, mais une nécessité quotidienne pour se déplacer, travailler ou accéder aux services publics.
Après des mois de mobilisations dans les gares et sur les quais, ce rassemblement régional marque une nouvelle étape dans le combat pour la sauvegarde de ces lignes.
Trois exigences majeures
Les participants ont formulé des revendications claires à l’attention de l’État et des autorités régionales :
- La réalisation urgente de travaux pour sécuriser et pérenniser les lignes en danger ;
- Un engagement fort de l’État pour financer le service public ferroviaire : entretien des lignes, renouvellement du matériel roulant, développement du fret ;
- Le refus de l’ouverture à la concurrence, perçue comme une menace pour l’équilibre du réseau et la solidarité entre les zones denses et les territoires ruraux.
Une pression accrue sur l’État
Cette mobilisation intervient alors que se tient la conférence nationale « Ambition France Transports », chargée de définir les grandes priorités d’investissement dans les transports pour les prochaines années. Un moment stratégique pour faire pression sur les décideurs.
« Ce n’est pas seulement une question de trains, c’est une question d’égalité entre les territoires, de transition écologique, de maintien du service public », a déclaré un porte-parole du collectif. « Nous voulons un État qui assume ses responsabilités, pas un désengagement progressif au profit d’une logique de rentabilité immédiate. »
Lignes ferroviaires : un enjeu global
Pour les manifestants, la défense des petites lignes dépasse la seule question du transport. Elle touche à des enjeux sociaux, écologiques et d’aménagement du territoire : permettre aux habitants de zones rurales de se déplacer sans voiture, réduire les émissions de gaz à effet de serre grâce au fret, et maintenir l’attractivité des régions hors des grands centres urbains.
Alors que les choix politiques en matière de mobilité conditionneront les décennies à venir, les voix réunies ce samedi à Dijon entendent bien peser dans le débat. Pour que chaque kilomètre de rail devienne un levier de justice territoriale et de transition écologique.








