Les représentants du personnel de l’usine Tetra Pak de Longvic ont été reçus le jeudi 5 juin par François Rebsamen, président de Dijon Métropole et ancien ministre, pour évoquer l’avenir plus qu’incertain du site industriel menacé de fermeture.
Une rencontre que la CGT Côte-d’Or qualifie de stratégique : elle a permis d’exposer en détail la situation alarmante de l’usine, unique en France à produire un type spécifique d’emballage alimentaire. Le syndicat a profité de cette entrevue pour rappeler à M. Rebsamen qu’il intervenait aussi « au titre de sa fonction ministérielle ».
Un site rentable… mais condamné ?
Pour la CGT, la fermeture annoncée est un « non-sens économique et industriel ». Elle rappelle que le groupe Tetra Pak a réalisé en 2024 un chiffre d’affaires de 12,8 milliards d’euros, en progression de 2,6 %, pour un volume stable de 178 milliards d’emballages livrés. Des chiffres qui témoignent d’une activité florissante.
« Pourquoi fermer une usine qui marche ? », interroge un représentant syndical. « C’est une décision dictée par la logique du profit à court terme, pas par la raison industrielle. »
Une alerte sur l’emploi dans la région
Au cœur des échanges, la question de l’emploi dans la métropole dijonnaise et plus largement dans le département de la Côte-d’Or. La CGT dresse un constat sévère du bilan industriel du gouvernement actuel : plus de 500 emplois auraient été détruits ou menacés récemment.
Face à cette hémorragie, le syndicat réclame une action forte de l’État pour sauver les 210 postes menacés à Longvic.
Des engagements, mais pas encore de décisions
Lors de cette réunion, François Rebsamen a pris plusieurs engagements :
- Contacter la ministre du Travail afin de fluidifier le processus de négociation avec la direction de Tetra Pak, en identifiant un interlocuteur réellement décisionnaire.
- Saisir le ministre de l’Industrie pour examiner les marges de manœuvre industrielles disponibles.
- Veiller à ce que le terrain de l’usine, situé dans la zone industrielle de Longvic, ne soit pas morcelé en cas de vente, évitant ainsi une « vente à la découpe ».
François Rebsamen a également annoncé sa venue sur le site de Longvic le vendredi 27 juin à 10h30. À cette occasion, la CGT appelle l’ensemble des salarié·es à se rassembler sur le parking de l’usine, pour réaffirmer leur opposition à la fermeture et leur attachement à l’industrie locale. Une mobilisation qui pourrait peser dans la balance, à condition que les paroles se traduisent rapidement en actes.