C’est à la SARL Élevage Asdrubal, en Côte-d’Or, que Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté, a présenté ce mardi le bilan de l’expérimentation menée depuis 2023 dans 21 lycées des territoires de Dijon et de Besançon pour introduire davantage de produits bio et locaux dans les cantines scolaires.
Le constat est clair : nourrir les lycéens avec une alimentation saine, de qualité et de proximité n’est pas seulement une politique publique, c’est un engagement collectif. Deux ans après le lancement de cette initiative, la part des produits locaux et bio dans les lycées expérimentateurs atteint 43 %, soit une progression notable de 9 %, malgré un contexte économique tendu par l’inflation. À l’inverse, dans les établissements non concernés par l’expérimentation, cette part avait diminué avant de remonter légèrement en début d’année 2025.
Face à ces résultats prometteurs, la présidente de Région a annoncé la généralisation progressive de ce dispositif à l’ensemble des 128 lycées publics de Bourgogne-Franche-Comté, avec un objectif ambitieux : atteindre d’ici 2028 75 % de produits bio et/ou locaux dans les assiettes des lycéens.
Un soutien direct aux agriculteurs régionaux
Au-delà des bénéfices pour les élèves, cette politique renforce aussi l’économie agricole locale. La Région crée de nouveaux débouchés durables et rémunérateurs pour les producteurs :
- 3,6 millions d’euros reviennent aux producteurs locaux sur la durée des marchés (quatre ans), sur un total de 9,5 millions d’euros pour les 21 lycées expérimentateurs.
- 2,4 millions d’euros bénéficient spécifiquement à l’agriculture biologique.
- À l’échelle régionale, le marché de l’alimentation dans les 128 lycées représente 25 millions d’euros par an, pour environ 10 millions de repas servis chaque année.
Des résultats mesurables et concrets
Dans les lycées expérimentaux, les indicateurs parlent d’eux-mêmes :
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Le taux global d’achats bio et/ou locaux est passé de 34 % au 1er trimestre 2023 à 43 % à la fin du 1er trimestre 2025.
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Le taux d’achats conformes à la loi EGALIM a progressé de 18 % en 2023 à 29 % début 2025.
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En comparaison, les lycées hors expérimentation ont connu une baisse de 2 % jusqu’à fin 2024, avant de connaître un sursaut en 2025 (+4 points, pour atteindre 31 %).
Une méthode collaborative et structurante
Cette réussite repose sur une démarche de terrain, fédératrice et innovante. La Région mobilise plusieurs leviers :
- Soutien aux agriculteurs pour accéder plus facilement aux marchés publics, en lien avec les Chambres d’agriculture.
- Mise en relation directe entre producteurs et établissements scolaires, via un catalogue de produits régionaux.
- Formation et accompagnement des personnels de cuisine et gestionnaires dans les lycées.
« La Région est pleinement dans son rôle en fédérant les acteurs de la restauration collective. Il s’agit de créer du lien, de partager des compétences et de porter une ambition commune au service de notre jeunesse et de nos filières agricoles », a souligné Marie-Guite Dufay.
Un déploiement en quatre étapes d’ici 2027
Le passage à grande échelle sera progressif :
- Septembre 2025 : Territoire Nord (reste de la Côte-d’Or et Haute-Saône) – 20 lycées, 12 500 élèves
- Janvier 2026 : Territoire Sud (Saône-et-Loire et Jura) – 43 lycées, 24 000 élèves
- Septembre 2026 : Territoire Ouest (Yonne et Nièvre) – 26 lycées, 14 700 élèves
- Janvier 2027 : Territoire Est (reste du Doubs et Territoire de Belfort) – 17 lycées, 11 800 élèves
Trois agents supplémentaires seront prochainement recrutés par la Région pour accompagner ce déploiement sur le terrain.
Un projet de territoire au service de la jeunesse et de l’agriculture
Cette politique s’appuie sur une large adhésion des établissements, des professionnels de la restauration scolaire, des territoires engagés dans des projets alimentaires territoriaux (PAT), et des filières agricoles locales. Elle vise à construire une alimentation scolaire durable, au bénéfice de la santé des jeunes et de la vitalité des campagnes.

