Alors que la concertation publique sur la future ligne de tramway T3 reliant Chenôve à Dijon Cap Nord bat son plein depuis le 2 juin et se poursuivra jusqu’au 1er août 2025, Philippe Neyraud, conseiller municipal de Chenôve et membre du groupe Le Bon Sens, monte au créneau. Il dénonce à la fois le calendrier choisi et les implications urbanistiques majeures du projet.
Un calendrier estival peu favorable à la participation citoyenne
Dans son communiqué, M. Neyraud pointe du doigt le choix d’un calendrier qu’il juge inapproprié : « Pourquoi cette période estivale, où les citoyens sont mobilisés par la fin d’année scolaire, les examens ou les vacances ? » s’interroge-t-il. Il y voit un risque de participation réduite, et donc un affaiblissement du débat démocratique autour d’un projet structurant pour le sud de Dijon.
Un tram pour justifier une densification massive ?
Au cœur de ses préoccupations : l’extension du tramway sur l’avenue Roland Carraz. Le projet prévoit un prolongement de 1,5 km jusqu’à l’entreprise Adhex, et s’inscrit dans un schéma d’aménagement urbain plus large baptisé Les Grands Vergers du Sud. Ce programme, porté par Dijon Métropole et la ville de Chenôve, vise la transformation de plus de 100 hectares pour accueillir un nouveau quartier de 10 000 habitants à l’horizon 2040.
Philippe Neyraud y voit un danger pour l’équilibre urbain de la commune : « Le tram T3 risque de rimer avec bétonnage, puisque c’est un véritable canyon urbain qui se profile sur Chenôve », alerte-t-il. Il rappelle que cette densification a été entérinée sans restriction en 2019 avec l’adoption du PLUi-HD, et que près de 1 000 logements sont déjà en cours de réalisation dans le secteur dit de la « centralité de ville ».
Une croissance démographique qui interroge
Selon les projections avancées, la population de Chenôve pourrait passer de 16 000 habitants en 2030 à 26 000 en 2040. Une évolution que le groupe Bon Sens refuse d’accepter en l’état. Il déplore également le flou qui entoure certains éléments essentiels du projet : « Quelle sera la hauteur des bâtiments ? R+8, R+10 ? Quelle répartition des habitants ? Quel coût pour le contribuable ? » Autant de questions posées lors de la réunion publique du 18 juin restées, selon lui, sans réponse.
Un prolongement du tram vers Marsannay et Perrigny soutenu
En revanche, Philippe Neyraud se dit favorable à une extension du tram T3 vers Marsannay-la-Côte et Perrigny-lès-Dijon, le long de la route de Beaune. Un prolongement qu’il juge plus logique, moins coûteux et moins contraint sur le plan urbanistique.
Vers une clarification politique à l’approche des municipales
À moins d’un an des élections municipales, l’élu appelle à un positionnement clair de la part des décideurs locaux. Il met en garde contre les déclarations d’évitement : « Des phrases comme ‘Ce n’est pas moi, c’est la Métropole’ ou des expressions telles que ‘densification heureuse’ risquent de ne plus suffire, même pour les pros de la communication », conclut-il.
Communiqué de presse du 25 juin 2025 :
Prolongement du tram (T3) et urbanisme : Vers un canyon urbain traversant le sud dijonnais ?
Dans la perspective de la nouvelle ligne de tram T3 reliant Chenôve à Dijon Cap Nord en passant par Dijon centre, des concertations avec la population et les acteurs économiques sont en cours depuis le 2 juin et prendront fin le 1er août 2025.
Si recueillir l’avis de nos concitoyens est le minimum attendu, nous pouvons regretter le délai insuffisant et le choix du calendrier. Pourquoi cette période estivale peu propice à une mobilisation efficace où le citoyen, sous une chaleur caniculaire, doit se consacrer aux rituels habituels : fin d’année scolaire, examens, inscription de la rentrée suivante… et pour les plus chanceux, se pencher sur leurs prochaines vacances.
Pour le sud dijonnais, le sujet central de concertation aborde l’extension du tram sur l’avenue Roland Carraz. Le projet initial porté par Dijon Métropole et notamment par son 2ème vice-président, M. Falconnet, prévoit un prolongement du tram de 1,5 km jusqu’au niveau de l’entreprise Adhex (rue de Longvic). Notons qu’il y a peu, l’extension était sérieusement envisagée vers ChevignySaint-Sauveur avant d’être actée pour Chenôve. Dans la balance, nous pouvons supposer la différence de coût, mais aussi et surtout une densification de population très importante sur l’axe de l’avenue Roland Carraz à Chenôve. Une densification prévue et adoptée en décembre 2019 à travers le nouveau PLUi-HD (Plan Local d’Urbanisme Intercommunal Habitat et Déplacements) par le Maire de Chenôve sans aucune restriction.
Ainsi, dans un contexte de densification, un vaste projet urbain baptisé « Les Grands Vergers du Sud », porté conjointement par Dijon Métropole et la ville de Chenôve, prévoit la transformation de plus de 100 hectares pour accueillir un quartier mixte allant jusqu’à 10 000 nouveaux habitants à Chenôve à l’horizon 2040).
Déjà contractualisé dans le PLUi-HD actuel, un ensemble de 993 logements (représentant environ 1 300/1 800 habitants) voit le jour dans le secteur « centralité de ville » et portera la population de Chenôve à plus de 16 000 habitants en 2030 et désormais à 26 000 en 2040 si ce projet d’extension du tram T3 est maintenu dans l’état.
Il ne semble donc pas déraisonnable de dire que le tram T3 risque de rimer avec bétonnage puisque un CANYON urbain est prévu sur Chenôve ! Nous nous opposerons fermement à une telle augmentation de population telle qu’elle nous est présentée.
Par ailleurs, en ce qui concerne l’extension du tram (T3) jusqu’à Marsannay-la-Côte et Perrigny-lès-Dijon, nous sommes bien évidemment favorables à ce prolongement au niveau de la route de Beaune. Prolongement en ligne droite, sans contraintes importantes et qui devrait donc présenter un côut modéré.pour ces 2 km en plus.
Parmi les nombreuses questions posées lors de la réunion de concertation du 18 juin à Chenôve, certaines sont restées sans réponse :
– Quelle sera la hauteur des constructions sur l’axe R. Carraz ? R+8/R+10 ?
– Comment seront répartis les 10 000 habitants supplémentaires ?
– Quel sera le coût par an de l’extension du tram pour chaque contribuable métropolitain ?
– Les serres « Aubry « feront-elles parties de ces zones de densification ?
À moins d’un an des élections municipales, voici des sujets sur lesquels le positionnement des uns et des autres devra être clair. Des propos comme « Ce n’est pas moi, c’est la métropole » ou des formules comme « densification heureuse » risquent d’être un peu courts même pour des pros de la communication ! Philippe NEYRAUD Conseiller Municipal liste « Le Bon Sens »