La droite dijonnaise peine à trouver son cap à l’approche des élections municipales de mars 2026. Lors d’un comité départemental des Républicains, réuni à Chevigny-Saint-Sauveur, le 25 juin 2025, les débats ont été vifs, en particulier autour d’une possible alliance avec Renaissance (ex-La République en marche) et Horizons.
Le président des Républicains de Côte-d’Or, François-Xavier Dugourd, défend une stratégie d’union avec Renaissance. Une ligne qui a suscité de fortes oppositions dans la salle, notamment de la part de Laurent Bourguignat, figure bien connue de la droite dijonnaise.
Bourguignat dégaine une motion… rejetée
Face au projet d’alliance, Laurent Bourguignat a présenté une motion pour tenter de fixer des conditions claires. Parmi ses propositions : que la tête de liste soit issue des Républicains et que la Commission nationale entende tous les acteurs locaux – Bruno David, Emmanuel Bichot, Céline Renaud, Axel Siber, et lui-même.
Mais cette tentative de cadrage n’a pas été retenue : la motion n’a pas été soumise au vote. Un échec qui laisse la situation en suspens, en attendant le prochain comité départemental.
Un positionnement qui suscite des interrogations en interne
Si Laurent Bourguignat se montre aujourd’hui opposé à une alliance avec Renaissance, son positionnement passé contraste avec cette fermeté, comme l’ont rappelé certains Républicains. En 2019, l’élu n’avait alors affiché aucun signe d’hostilité vis-à-vis de la macronie. Bien au contraire.
Un tweet publié le 13 juin 2019 par Alexandre Emorine, aujourd’hui membre du Parti socialiste, rappelle cet épisode. On y voit Laurent Bourguignat présent lors du lancement d’un groupe LREM dans le centre-ville de Dijon. Alexandre Emorine commentait à l’époque : « Tiens, @lbourguignat présent au lancement d’un groupe LREM au centre-ville de #Dijon. Les manœuvres municipales sont lancées #UnionDesDroites ».

Un flirt assumé avec LREM à l’époque
Il est important de rappeler qu’à cette période, Laurent Bourguignat était chef de file pour le mouvement Libres !, porté par Valérie Pécresse. Le 3 octobre 2019, cette dernière officialisait sa désignation comme chef de file pour les municipales à Dijon, l’appelant à constituer une liste de renouvellement.
Il n’était alors pas exclu qu’il rejoigne une liste soutenue par LREM. Des discussions ont eu lieu, mais elles n’ont pas abouti. Finalement, Laurent Bourguignat choisira de rallier Emmanuel Bichot, candidat investi par Les Républicains, à l’automne 2019. Dans son communiqué d’alors, il expliquait : « Je fais un choix de responsabilité. On ne peut pas gagner seul. Il faut jouer collectif. »
Un air de déjà-vu ?
Aujourd’hui, c’est précisément ce même discours d’« union nécessaire » que tient François-Xavier Dugourd pour justifier sa main tendue à Renaissance. La différence, c’est que Laurent Bourguignat se trouve désormais dans le camp des opposants à ce rapprochement.
Une posture qui interpelle, tant son parcours montre qu’il fut, à une époque, loin d’être hostile à un dialogue avec la macronie. Certains, au sein même de la droite dijonnaise, évoquent une forme d’amnésie stratégique. Il convient toutefois de rappeler — et c’est essentiel — que le contexte national et local a profondément évolué depuis 2019 et 2020. La situation politique d’aujourd’hui n’est plus celle d’hier, c’est un fait incontestable.
La droite locale se retrouve donc à la croisée des chemins. Entre ceux qui plaident pour un rapprochement avec Renaissance et ceux qui souhaitent préserver une ligne plus identitaire et indépendante, l’heure des choix approche. Les divisions internes, elles, pourraient peser lourd dans la bataille électorale de 2026.
D.B