Au lendemain d’une semaine marquée par une vive polémique autour des frais de représentation de François Rebsamen, l’actuelle maire de Dijon, Nathalie Koenders, a profité de son discours officiel pour la fête nationale pour apporter un soutien appuyé à son prédécesseur.
Le 11 juillet dernier, Dijon Actualités publiait un article intitulé « Polémique autour des frais de François Rebsamen : Dijon Actualités publie les factures », déclenchant une vague de critiques à l’encontre de l’ancien maire de Dijon et actuel président de la métropole. En réponse, Nathalie Koenders a choisi une prise de parole forte et solennelle, en présence de François Rebsamen, également ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation.
« Laissez-moi tout d’abord me tourner vers François Rebsamen, dont la présence à nos côtés m’honore particulièrement », a-t-elle entamé, saluant le rôle central de l’ancien maire dans l’adoption récente d’un texte législatif crucial. « Ce texte, visant à créer un statut pour les élus locaux, est fondamental. Les élus locaux représentent la démocratie du quotidien. Ils doivent être respectés et protégés, tant contre les agressions physiques que contre les attaques morales. »
S’exprimant avec fermeté, Koenders a dénoncé ce qu’elle considère comme une attaque injustifiée et idéologiquement motivée :
« Vous auriez été ‘épinglé’ pour vos notes de frais ? Mais épinglé par qui ? Par la justice ? Par la Chambre régionale des comptes, qui vient justement de saluer la très bonne qualité de nos comptes ? Non ! Par une association proche de l’extrême droite et d’un milliardaire exilé fiscal en Belgique, qui refuse même de répondre à une commission d’enquête parlementaire. »
Pour la maire de Dijon, le calendrier de cette attaque n’a rien d’innocent. Selon elle, ces accusations coïncident opportunément avec le vote du texte sur le statut des élus et la présentation d’un rapport très favorable de la Chambre régionale des comptes sur la gestion municipale. Une coïncidence qu’elle juge « loin d’être fortuite ».
« Vos comptes, à la Ville comme à la Métropole, ont été rigoureusement examinés. À Dijon, pas de cuisine cachée, pas d’hôtel particulier, pas de frais de réception excessifs ni de marchés publics douteux, comme cela peut arriver ailleurs. »
Clôturant son discours sur un ton élogieux, Koenders a salué l’héritage de gestion laissé par Rebsamen : « C’est un honneur pour moi de diriger aujourd’hui une ville que vous avez non seulement transformée mais parfaitement gérée. Et cet honneur, cher François, c’est à vous qu’il revient. »
François Rebsamen, figure centrale de la vie politique dijonnaise depuis plus de deux décennies, fait face à une controverse liée à la publication de notes de frais présentées comme excessives. Alors que certains appellent à des clarifications, ses soutiens, au premier rang desquels Nathalie Koenders, dénoncent une tentative de déstabilisation politique.
À la veille de possibles débats au Sénat sur le statut des élus, et dans un climat politique de plus en plus tendu, cette affaire pourrait bien avoir des répercussions au-delà des frontières de la capitale bourguignonne. N’est-ce pas, au fond, l’objectif de l’extrême droite et de cette association ?