L’annonce de François Bayrou évoquant une “année blanche” et la possible suppression de jours fériés pour rattraper les retards économiques provoque une onde de choc dans le monde de la santé. Les infirmiers libéraux, en première ligne depuis des années dans un système fragilisé, disent stop. Dans un communiqué publié ce mardi, le Collectif des Infirmiers Libéraux en Colère exprime son indignation et son refus catégorique de payer, une fois de plus, le prix de l’austérité.
“NON à l’année blanche, NON à la suppression des jours fériés : les soignants en ont assez de payer les pots cassés.”
Pour ces professionnels, ce projet représente une attaque frontale contre leurs conditions de travail et leur dignité. « Après des années à tenir debout un système de santé en crise, voilà qu’on veut encore nous demander plus, toujours plus, au détriment de notre santé, de nos familles, et de notre dignité », dénonce le collectif.
Des conditions déjà intenables
Les infirmiers libéraux alertent depuis des mois sur une dégradation constante de leur environnement professionnel : charges administratives croissantes, stagnation des rémunérations, absence de reconnaissance institutionnelle. Et aujourd’hui, la possible suppression des jours fériés menacerait directement leur revenu. En effet, sans ces jours chômés, ils perdraient l’accès à la majoration forfaitaire habituellement versée pour les dimanches et jours fériés travaillés.
“Nous ne sommes pas responsables de la mauvaise gestion de l’État”, martèle le collectif, qui accuse le gouvernement de chercher des solutions rapides en sacrifiant les soignants.
Un système de santé au bord de l’effondrement
Selon le collectif, ce sont précisément ces infirmiers de terrain qui, chaque jour, compensent les manques criants de l’hôpital public : pénurie de personnel, retards de soins, fermetures de services. Supprimer les jours fériés ne ferait qu’aggraver une situation déjà critique. “Ce n’est ni en culpabilisant les travailleurs, ni en supprimant des droits sociaux que la France relèvera la tête”, affirment-ils.
Le message est clair : les jours fériés sont un droit, pas une variable d’ajustement budgétaire.
Des revendications claires et une mobilisation à venir
Le collectif formule trois demandes principales :
- La reconnaissance pleine et entière de leur rôle dans le système de santé ;
- La revalorisation immédiate de leurs actes et de leurs conditions de travail ;
- Le retrait immédiat de la proposition de suppression des jours fériés, jugée injuste et insultante.
Enfin, le communiqué appelle à la mobilisation générale : professionnels de santé, syndicats, citoyens sont invités à se joindre à la protestation. “Trop, c’est trop”, conclut la coordination nationale.