L’annonce d’un effort de 5,3 milliards d’euros demandé aux collectivités locales par le Premier ministre François Bayrou suscite de vives réactions. Dans un communiqué publié le 15 juillet, l’association Intercommunalités de France tire la sonnette d’alarme et dénonce une nouvelle ponction budgétaire « injuste et punitive » à travers la reconduction du dispositif Dilico.
Créé en 2024 pour lisser les déséquilibres conjoncturels, le dispositif Dilico est désormais perçu par de nombreux élus locaux comme un mécanisme de prélèvement arbitraire sur les ressources des collectivités. « Le renforcement annoncé de ce dispositif est une atteinte directe à l’autonomie financière des territoires », estime l’association qui représente plus de 65 000 élus intercommunaux.
Des inquiétudes face à un dialogue en trompe-l’œil
Intercommunalités de France, tout en réaffirmant son attachement à une gestion rigoureuse des finances publiques, déplore une concertation de façade. « Si le principe d’écoute semble avoir guidé les conférences financières des territoires, la réalité ne suit pas », souligne l’association, pointant un « acte manqué » dans les discussions engagées avec le Gouvernement.
L’association demande désormais des clarifications urgentes sur les mesures annoncées par l’exécutif. Elle évoque notamment la hausse des cotisations employeurs à la CNRACL et la baisse du fonds vert, qui alourdissent significativement les charges pesant sur les collectivités, sans apparaître clairement dans les bilans budgétaires du Gouvernement.
Des élus face à l’incertitude
Pour les élus locaux, déjà éprouvés par une année 2025 marquée par des contraintes budgétaires inédites, la perspective d’un nouveau tour de vis suscite « incertitudes et craintes ». À quelques mois de la fin du mandat municipal, Intercommunalités de France déplore un climat peu propice à la sérénité et à l’efficacité de l’action publique locale.
L’association appelle donc à une vraie reprise du dialogue avec l’État dans le cadre de la préparation du budget 2026. Elle réclame une transparence totale sur les mesures envisagées et une meilleure prise en compte des réalités de terrain, notamment en matière de normes réglementaires, dont la complexité pèse lourdement sur les collectivités.