Alors que le Premier ministre vient de présenter une série de mesures destinées, selon lui, à “redresser les finances publiques”, la CGT dénonce avec virulence une politique qu’elle qualifie de “brutale”, “idéologique” et “profondément injuste”. Dans un communiqué diffusé ce mardi, le syndicat accuse le gouvernement de déclarer une “guerre sociale” contre les travailleuses et les travailleurs.
“Ce n’est pas un plan d’économies, c’est une déclaration de guerre aux droits sociaux”, déclare la CGT. Selon elle, les mesures annoncées ne sont rien d’autre qu’un transfert de charge vers les plus fragiles, pendant que les grandes entreprises et les plus riches continuent de bénéficier d’un traitement fiscal favorable.
Une “année noire” pour le monde du travail
Le cœur du plan gouvernemental prévoit ce que la CGT appelle une “année blanche” : gel des pensions de retraite, des prestations sociales, des salaires dans la fonction publique, et augmentation de la CSG. Ces décisions, selon le syndicat, entraîneront une perte de plusieurs centaines d’euros annuels pour chaque ménage.
Le gouvernement prévoit également la suppression de 3 000 postes de fonctionnaires, le non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois, des déremboursements dans la santé, ainsi que la suppression de deux jours fériés – dont le 8 mai, symbole de la victoire sur le nazisme. La CGT dénonce un “vol de temps de vie” supplémentaire, après la réforme des retraites qui a reculé l’âge de départ.
Privatisations et attaques contre les chômeurs
Autre volet fortement critiqué : la poursuite des privatisations et la fermeture de nombreuses agences de l’État. Le syndicat craint une nouvelle dégradation des services publics, avec moins d’enseignants, de soignants et de pompiers. Les demandeurs d’emploi ne sont pas épargnés : la CGT redoute un “tour de vis sans précédent”, avec une réduction supplémentaire de leurs droits.
Un gouvernement jugé “hors-sol”
Pour la centrale syndicale, ces mesures s’inscrivent dans la continuité d’une politique économique inefficace, marquée par des allègements massifs d’impôts pour les entreprises (73 milliards d’euros par an selon la CGT) et une politique de l’offre qui aurait “coulé nos finances publiques sans réindustrialiser le pays”.
“On ne soigne pas les finances publiques en saignant les droits sociaux”, martèle le communiqué. Le syndicat accuse le gouvernement de tourner le dos aux véritables urgences : salaires, emploi, climat, éducation et santé.
Vers une rentrée sociale sous tension ?
Ces annonces estivales, publiées alors qu’une grande partie des travailleurs ne peut partir en vacances, sont jugées en total décalage avec la réalité sociale. La CGT appelle à la mobilisation dès la rentrée et prévient : “Rien n’est joué. Nous mettrons tout en œuvre pour empêcher ces violents reculs sociaux.”
Le Premier ministre lui-même aurait reconnu que son gouvernement n’était pas en position d’imposer un tel programme sans heurts. La CGT, de son côté, promet une riposte à la hauteur de ce qu’elle considère comme un affront aux droits fondamentaux des travailleuses et travailleurs.